Anima Mate : Désir

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Dahlia

J'ouvre les yeux lentement, la lumière du jour filtrant à travers les rideaux de la chambre d'hôpital. Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, mais je me sens étrangement reposée. Ma main glisse instinctivement vers l'endroit où Zaeill devrait être allongé à mes côtés, mais le lit est froid. Il n'est plus là. Un sentiment de vide s'installe aussitôt en moi.

Je me redresse, étire mes bras fatigués, puis quitte le lit en douceur. Il a sûrement dû partir pour voir les bébés, ou peut-être qu'il a été appelé pour une autre urgence. Je prends une grande inspiration, essayant de me calmer. Sous le lit, je trouve la poche de sang que Zeky et moi avons cachée pour ces moments où Zaeill en aurait besoin. Je la prends, puis me dirige, d'un pas rapide, vers la salle de néonatologie pour nourrir Eunji à la place. L'idée de voir mes bébés apaise légèrement mon inquiétude.

Mais en entrant dans la salle, mon regard cherche désespérément Eunji. Il n'est pas là. Mon cœur s'arrête. La poche de sang m'échappe des mains et s'écrase au sol dans un bruit sourd.

L'angoisse monte en moi d'un coup, bouillonnante, incontrôlable. Mon fils... Où est-il ? Sans réfléchir, je sors de la pièce en courant, les battements de mon cœur résonnant dans mes oreilles. Dans le couloir, je repère une infirmière et je me précipite vers elle, la panique me faisant presque trébucher.

« Où est mon fils ?! » je crie, ma voix brisée par la peur. « Il n'est plus dans son incubateur ! »

L'infirmière me regarde, déconcertée, et tente de me rassurer. Mais je ne peux pas l'entendre. Mon esprit est assailli par des images terrifiantes. Est-ce que quelqu'un l'a enlevé ? Est-il en danger ? Qui aurait pu s'approcher de lui sans que je le sache ?

« Je vais m'informer, ne vous inquiétez pas, » dit-elle, mais ses paroles ne me parviennent pas. Je suis déjà en train d'imaginer le pire.

Je dois rester calme. Peut-être que Zeky l'a pris pour le protéger, ou peut-être que Zaeill s'occupe de lui. Mes mains tremblent alors que je prends mon téléphone pour appeler Zeky. Lorsque sa voix résonne à l'autre bout du fil, je lui demande avec désespoir si elle a Eunji avec elle. Mais sa réponse négative me coupe le souffle. Elle ne sait pas où il est non plus, et son ton se fait immédiatement inquiet. Je ne prends même pas le temps de lui expliquer quoi que ce soit, lui ordonnant simplement de venir à l'hôpital pour surveiller Hana.

Zaeill... Il n'a plus de téléphone. Comment puis-je le contacter ? Mon esprit tourne à toute vitesse. Il doit être à l'hôtel, avec Yiseul. Je me précipite hors de l'hôpital, n'ayant qu'une seule pensée en tête : le retrouver.

Le trajet en autobus est un véritable supplice. Mon corps est tendu, mon esprit tourmenté. Des scénarios catastrophiques s'enchaînent dans ma tête. Et si quelqu'un avait pris mon fils ? Et s'il lui était arrivé quelque chose ? La peur serre ma poitrine. Je ne peux pas, je ne veux pas perdre mon bébé.

Soudain, mon téléphone vibre. Un message de Zeky. Mon cœur s'accélère en l'ouvrant. Elle me dit que Zaeill a bien pris Eunji. Elle a réussi à accéder aux caméras de l'hôpital en manipulant une infirmière. Un soulagement confus m'envahit, mais aussitôt, il est remplacé par la colère et l'incompréhension. Pourquoi est-il parti avec lui sans me prévenir ? Pourquoi ne m'a-t-il pas attendue ?

Je descends de l'autobus, les jambes tremblantes, et je cours vers l'hôtel. Je n'ai pas le temps d'être subtile. Je pose ma paume contre la porte de la cage d'escalier et utilise ma télékinésie pour briser le loquet. La porte s'ouvre avec fracas, et je m'élance dans les escaliers. Je dois savoir pourquoi il a pris Eunji. Il doit y avoir une explication.

Je me tiens devant la porte de l'hôtel de Zaeill, mon cœur battant trop vite dans ma poitrine. Je sais qu'il est là. Cette connexion entre nous, cette étrange alchimie, m'a toujours guidée, et aujourd'hui plus que jamais, elle me pousse ici. Je me fais violence pour ne pas éclater, pour ne pas défoncer cette porte et entrer sans attendre. Je frappe doucement, même si tout en moi veut hurler.