Anima Mate : Désir

-22-

Ezekyelle

Je fouille la maison, maudit. Dahlia est introuvable. J'ai beau l'appeler, lui envoyer des messages, toujours rien. La panique me prend, ce qui n'est pas dans mes habitudes. Pourquoi elle n'est pas là ?

Je sors enfin dehors, et là, je capte que ma voiture – enfin, celle que j'ai volée – n'est plus là. Bien sûr, c'était Dahlia. Quelle idiote. Elle a dû filer pour essayer de raisonner ce connard de Zaeill. Elle croit vraiment qu'elle peut le faire changer d'avis ?

Je serre les dents, le feu au ventre, et je me mets à marcher rapidement. La ville n'est pas si loin, mais franchement, je n'ai aucune idée d'où elle pourrait être. Mais je dois la retrouver. Elle ne sait pas dans quoi elle s'embarque. Les bébés, les geminos, ils sont trop précieux pour qu'elle prenne ce genre de risque. Quel genre d'âme-sœur irresponsable je suis, si je ne peux même pas la protéger, elle et les gamins ?

J'arrive enfin au centre-ville après ce qui me semble des heures. Putain, trop de gens, trop de bruit. Je me demande comment je vais la localiser dans cette foule. Mais je dois la trouver. Je commence à montrer des photos d'elle aux passants, cette photo ridicule de nous au concert de Kingz. Chaque seconde qui passe, je sens la pression monter, et j'ai horreur de cette sensation.

Soudain, un vent glacial me frôle la nuque. Instinctivement, je me retourne, et là, je le vois. Ce vampire aux cheveux blancs. Lui, encore. Il est là, comme toujours, à me suivre comme une ombre, un peu trop souvent à mon goût. Il est encore pire que cet autre psychopathe de Yiseul, le chasseur de créatures. Quelle vie de merde.

« Qu'est-ce que tu veux, toi ? Je croyais m'être débarrassée de ton sale cul. » Mes yeux se plissent, je le fixe avec mépris.

Il sourit. « J'étais occupé avec ma mère. » Son ton est décontracté, presque amusé.

« Et qu'est-ce que ça peut me foutre ? Tu m'espionnes ou quoi ? Pourquoi t'es toujours dans mes pattes, sérieux ? » Je recule légèrement, méfiante.

« J'aime bien être dans tes pattes, Ezekyelle, » dit-il avec son accent et son sourire s'élargissant.

Il connaît mon nom ? Là, c'est vraiment flippant. Un vampire harceleur, génial. J'aurais dû m'en douter. Mais bordel, je ne peux même pas appeler la police pour ça. Et pire encore, il est séduisant. C'est frustrant à quel point ce mec me fait de l'effet alors que je devrais le haïr.

« Écoute, suceur de sang sexy, j'ai pas le temps pour tes conneries. Je dois retrouver ma cousine. Elle ne me répond pas, alors dégage. »

Son sourire ne disparaît pas. « Si je te dis où elle est, tu me donnes une récompense ? »

Attends, quoi ? Il sait où elle est ? Ma colère explose instantanément, je tente de le repousser, furieuse. « Qu'est-ce que tu lui as fait, enfoiré ? Je vais te buter si tu lui as touché un cheveu ! »

Mais avant même que je puisse faire quoi que ce soit, il me plaque contre le mur, attrapant mes poignets avec une facilité déconcertante. Putain, il est trop fort. Je lutte, mais c'est inutile. Il se penche vers moi, son souffle chaud effleure mon oreille, et je me sens totalement déstabilisée. À quoi il joue ?

« Je ne te ferai jamais de mal, ni à toi, ni à ta cousine, » murmure-t-il doucement. « Mais il y a quelqu'un que je veux. »

« T'es qui, putain ? Pourquoi tu fais tout ça ? » Je grogne en continuant de me débattre, bien que je sache que c'est futile.

Il lève les yeux, l'air presque amusé. « Pas le temps pour ça. Je t'emmène voir ta cousine. »

Sans me laisser répliquer, il me soulève comme si je ne pesais rien et disparaît avec une rapidité vertigineuse. Merde, être un vampire a clairement ses avantages. Quelques minutes plus tard, il me dépose. Pas de doute, on est proches.