Chapitre 14

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ATTENTION : Ce chapitre contient une scène d'attouchements sexuels non-consentis et la mention d'un suicide.

Je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que vous lisez.

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On ne peut jamais prédire à l'avance de quelle façon une personne va réagir après avoir vécu un évènement traumatisant. D'autant plus que cela diffère suivant si elle est victime, témoin, ou bien encore proche d'un des acteurs de cet évènement. Paranoïa, déni, renfermement...et comment savoir quelle est la bonne façon de l'aider ? Comment savoir quoi dire et quoi faire pour ne pas aggraver la situation, pour ne pas la perdre à tout jamais ?

Nami et Vivi avaient vécu un évènement traumatisant et elles savaient qu'elles avaient besoin d'en parler ensemble. Elles avaient chacune tenté d'aborder le sujet durant les derniers jours qui s'étaient écoulés, mais n'avaient pas trouvé le meilleur moyen de commencer la conversation. Nami était devenue angoissée de savoir Vivi toute seule à la maison. Son patron, compréhensif, lui avait donné trois jours de congés. Puis, elle avait refusé de quitter la maison si Igaram, le fidèle majordome de la famille Nefertari, n'était pas là pour veiller sur la belle bleue. Quant à cette dernière, elle pouvait passer des heures assise sur une chaise longue sur leur balcon à regarder les marques qu'elle avait aux poignets. Des marques laissées par la corde avec laquelle Orochi l'avait privée de ses mouvements. Elles mettaient un peu de temps à s'effacer mais elle espérait qu'elles seraient bientôt invisible pour pouvoir enfin mettre cette histoire derrière elle. Elles ne pourraient pas avoir une vie saine en continuant à vivre dans la crainte que toute cette histoire ne recommence.

Vivi avait demandé à Zoro des nouvelles d'Orochi : il lui a appris que la famille de son voisin avait entendu parler de cette affaire, ainsi que de ses problèmes d'argent. Les Kurozumi avaient une assez mauvaise réputation à Fuschia et dans les quartiers alentours, et comme ils ne voulaient pas que cette histoire traîne en longueur, ils avaient pris leurs dispositions pour qu'Orochi déménage et soit suivit par un professionnel. Zoro lui a assuré que, par sécurité, la police veillerait quelques temps à ce qu'il ne revienne plus dans le coin. Mais elle n'était plus inquiète à ce sujet, et était soulagée qu'il soit aidé pour ne plus jamais blesser les autres, ou bien se blesser lui-même.

Elle avait réussi à dire tout ça à Nami, mais elle ne l'avait pas pris aussi bien qu'elle. La rouquine se fichait de savoir qu'Orochi aille mieux ou non. Elle le haïssait pour s'en être pris à une jeune femme qui ne voulait que l'aider et qui n'avait jamais rien fait à qui que ce soit. Elle ressentait tellement de haine envers cet homme qu'elle ne parvenait pas à aller de l'avant, et c'était pour ça qu'il devenait impératif qu'elles s'ouvrent l'une à l'autre sur cette affaire.

Aussi un matin, Vivi décida qu'il était grand temps qu'elle prenne son courage à deux mains et qu'elle lance enfin cette conversation. Elle avait eu du mal à s'endormir, et s'était réveillée à quatre heures sans parvenir à retrouver le sommeil. Elle s'était donc levée, avait nettoyer la cuisine de fond en comble tout en réfléchissant à la meilleure façon de s'exprimer à sa conjointe, puis avait préparé le petit-déjeuner et attendu que Nami vienne la retrouver. Quand la professeure arriva et croisa le regard de sa petite-ami, elle sut immédiatement qu'elle ne pourrait pas échapper à la discussion cette fois-ci. Aussi prit-elle siège en face de Vivi, sans pour autant toucher au petit-déjeuner. Son estomac était bien trop noué pour ça. Vivi lui adressa un regard emplit de compassion, et prit la parole.

-Nami, je voudrais qu'on prenne le temps de discuter. Je comprends que tu ais encore peur, c'est aussi dur pour moi. Mais on doit aller de l'avant, je ne peux pas rester terrée à la maison.

Au coin de la rue (Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant