Chapitre 3

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La famille, c'est un terme assez vague. Ça concerne d'abord ceux qui partagent notre sang. Et puis ça s'étend à des personnes que l'on a choisit, et pour qui on éprouve un amour inconditionnel. On a tous besoin d'avoir une famille, même si nous n'avons pas tous cette chance. Et même si on ne s'entend pas toujours avec tout le monde.

Franky savait que les enfants ne tombaient pas toujours sur des parents qui savaient assumer leur rôle. Ses géniteurs l'avaient abandonné quand il était jeune ; il n'avait jamais su pourquoi. Il se rappelait vaguement d'eux, mais il était bien contents qu'ils n'aient jamais cherché à le revoir ou à se rattraper.
Il avait été adopté par un charpentier du nom de Tom. Ce dernier avait déjà un fils, Iceburg, et Franky avait eu du mal à s'entendre avec lui. Tom n'avait pas toujours beaucoup d'argent, mais jamais Franky ne lui en avait voulu. Ils avaient vécus tous les trois ensemble comme une vraie famille, et c'était tout ce dont il avait besoin.

Aujourd'hui, Tom était mort. Mais Franky avait conservé ses valeurs comme remerciement à tout l'amour qu'il avait reçu. Parmi ses valeurs, il y avait celle de la famille, et elle était importante. On ne doit pas laisser un proche dans le besoin, et l'aider du mieux que l'on peut, parce qu'on l'aime. Cela s'appliquait aussi bien à sa famille de sang qu'à celle de cœur. Et aussi à la belle famille.

Ce fut donc en pensant très fort à son père adoptif que Franky se contenait depuis une bonne heure déjà de se jeter au cou de la tante de Robin.

En effet, cela faisait une heure qu'ils étaient arrivés à la petite maison de campagne de la famille Nico, là où se passait toujours les repas de famille. Enfin, ces repas se limitaient à un par an, et ça n'allait jamais plus loin que le déjeuner. Franky n'avait même jamais mis les pieds dans les pièces autres que la salle à manger, la cuisine et la salle de bain. Robin et lui se contentaient du strict minimum, en d'autres termes.

À leur arrivée, on n'avait pas mis longtemps avant de se mettre à table. Chacun donnait brièvement des nouvelles de ce qu'il s'est passé dans sa vie depuis la dernière réunion. Jusque-là tout allait bien, mais Nico Roji ne pouvait décidément pas passer une journée de retrouvailles sans critiquer sa nièce, et bien sûre la comparer à sa propre fille, Mizuira.

-Robin chérie, ne penses-tu toujours pas aux enfants ?
-Non ma tante, toujours pas depuis l'année dernière.
-Enfin, tu n'es plus toute jeune, et ça se voit. Tu devrais y penser pendant que tu le peux encore.

Quelques personnes rirent, d'autres s'abstinrent ; et Franky était persuadé que cette abstinence venait du fait que le bébé de Mizuira ne faisait que deux choses : dormir et hurler. Fort heureusement, il venait de s'endormir.

-Cependant, je peux comprendre ta réticence à ce sujet.
-Vraiment ?
-Oui, il faut un cadre de vie convenable pour élever un enfant. Et des revenus suffisant, cela va de soit. Tu ne peux pas l'envoyer dans n'importe quelle école.
-Franky et moi n'avons aucun souci d'argent, merci de t'en soucier ma tante.

Franky approuva d'un hochement de tête. Il pensa tout de même qu'acheter une maison dans un pays étranger pour cette chère Roji pourrait les mettre sur la paille. Quoi que ça valait peut-être le coup.

-J'en suis rassurée. Après tout, nous savons qu'être...plombier ou je ne sais quelle folie du genre ne rapporte pas beaucoup.
-Détrompez-vous Roji-san, sourit Franky. Les gens comme vous sont bien heureux d'avoir quelqu'un pour réparer leurs toilettes.

À l'expression des autres personnes autour de la table, il se dit qu'évoquer les cabinets au beau milieu du repas n'était pas une si bonne idée. Mais ce n'était tout de même pas sa faute si la sauce qui accompagnait la viande ne donnait déjà pas très envie. Robin et lui avaient amené le dessert, donc ils n'étaient pas coupables de ce massacre culinaire.

Au coin de la rue (Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant