Un chalet pour Noël (terminé)

Chapitre 5

Nous sommes entourés de sapins, tous aussi verts et grands les uns que les autres. Justine et Julie se déplacent entre les allées pour trouver le sapin parfait, et nous les suivons à petit pas. Elles payent grâce à l'argent que nous avons mis en commun sur une cagnotte, ça nous évite d'avoir des soucis pour se répartir les frais.

— Celui-ci est parfait, annonce Julie après un long moment de recherche.

Et il n'est pas si cher. Mais je garde cette pensée pour moi. Je marche près de Baptiste qui vient de proposer son aide pour porter le sapin jusqu'à la voiture.

— On se retrouve au chalet m'annonce-t-il en pressant sa main sur mon épaule avant de s'éloigner alors que Alex prend sa place à mes côtés.

Nous marchons en silence mais mon cœur fait trop de bruit.

— Tu es contente d'être là ? demande-t-il finalement.

— Pour le moment ça va et toi ?

— Je suis heureux de pouvoir vous revoir et passer du temps avec vous tous. Je m'excuse pour hier soir, j'étais fatigué et ça a joué sur mon humeur, dit-il gêné.

— Ce n'est rien, essaie juste de te détendre et de profiter.

Je sais que je devrais appliquer mes propres conseils pour moi-même, et je vais essayer, mais c'est plus facile de parler plutôt qu'agir. A ma grande surprise, Alex continue la conversation.

— Je pense que ça va nous faire du bien de prendre des vacances tous ensemble, loin de la ville. C'est incroyable de vivre à New York, mais l'air frais et les grands paysages sans buildings me manquent. 

J'attends qu'il parle encore, mais rien, ça doit être le moment où j'interviens.

— Oui, pareil pour moi.

Voilà Lucy, c'est un bon début.

— Tu habites au centre-ville ? demande-t-il alors que je hoche la tête pour lui répondre que c'est le cas. Les appartements sont si chers !

— Oui c'est sur, mais j'ai la chance d'avoir un bon salaire.

— C'est vrai que tu diriges une maison d'édition, bravo dit-il en applaudissant .

— Et toi, tu habites aussi au centre ? demandé-je ne sachant quoi dire.

— Oui, je suis moins bien payé que toi donc j'ai un petit appartement en colocation.

— C'est déjà très bien ! Tu fais quoi dans la vie ?

— Je suis coach sportif.

Je suis étrangement étonnée de ce choix, il est vrai que Alex a un physique sportif, mais de là à être coach... C'est surprenant.

— Je n'avais pas vraiment d'idée à propos du futur, dit-il comme pour répondre à mes questionnements intérieurs, j'ai pris le premier job qui venait et qui formait rapidement. C'est plutôt cool et ça a des avantages.

— Lesquels ? demandé-je curieuse.

- Oui. Je fais du sport et je plais aux filles.
Elegant.

Je ne sais pas vraiment quoi répondre, l'égo d'Alex a toujours été assez haut et il a du succès avec les filles depuis le lycée, donc ses pensées ne m'étonnent pas, mais elles me blessent. Nous vivons chacun notre vie de nos côtés depuis le lycée, je ne l'ai pas attendu donc il a forcément fait comme moi, et ses relations ne devraient pas m'affecter.

Et pourtant...

Pourtant, une pointe de jalousie m'envahit en pensant à ces autres filles qui ont capté l'attention de celui qui faisait battre mon cœur. Celles qui, là où j'avais échoué, ont réussi à l'avoir pour elles.