It will be Ok - Shawn MendesÉpuisée nerveusement, affligée par ce sentiment de culpabilité que Gabriel m'a envoyé en pleine face j'ai pleuré, presque toute la nuit avant de m'écrouler de fatigue. Mes larmes n'arrivaient pas à se tarir et mon cœur avait ce trop-plein de remords, de non-dits, de besoin de laisser sortir tout ce que je retiens depuis trop longtemps. J'ai déjà pourtant tellement pleuré.
De mon départ chaotique d'ici, à la mort de Grégoire, j'ai avancé tel un automate, guidée par mes seuls objectifs professionnels. Contre toute attente, quand le destin m'a offert d'être maman, je me suis concentrée sur cette famille que je rêvais de construire, m'appuyant sur Greg, j'étais heureuse, j'ai vraiment cru à ce bonheur que m'offrait enfin la vie.
Et Gabin est arrivé m'offrant des doutes mais surtout beaucoup de joie. Ce petit bébé si calme qui m'a obligé à avancer quand Greg a rejoint les étoiles. Même là, je suis restée forte, refusant de m'effondrer, oubliant le présent douloureux pour offrir à mon fils cet avenir joyeux et plein de rires.
Mais cette nuit, les paroles de Gabriel, brutes, acides, ont réveillé une angoisse sourde qui était sagement tapie au fond de mes entrailles. J'ai senti la panique écraser toutes les autres émotions sur son passage et le tsunami s'est déchaîné, emportant mes forces, mon courage et ma détermination. Je suis vidée.
Je ne sais pas vraiment l'heure qu'il est, mais c'est la voix de Gabin qui me tire des limbes du sommeil. Je me sens étourdie, j'ai mal dans tout le corps et il me faut une concentration incroyable pour trouver la force de me redresser. C'est bien mon petit homme que j'entends et celle, au timbre bien plus viril qui l'accompagne semble être celle de Gabriel. Un sentiment de panique m'envahit. Où est Léa ? Pourquoi Gabin est-il avec Gabriel ? Quelle heure est-il ?
Boostée par l'adrénaline, je me lève avec difficulté et parcours les quelques pas qui me séparent de la porte. À cet endroit, j'entends avec bien plus de précision la discussion qui oppose mon fils au frère de ma meilleure amie.
Gabin est en train de lui raconter que son papa est mort. Mon cœur se serre, ma gorge semble trop petite pour me permettre de respirer normalement. Je me tiens au chambranle du mieux que je peux, chassant la tempête qui menace de dévaler mes joues.
Gabin ne laisse aucun répit à Gabriel, sa curiosité de tout étant plus forte que le reste.
J'entrouvre doucement la porte et les observe interagir. Étonnamment, Gabriel semble à l'aise, apaisé, dans son élément. Comme s'il avait fait çà toute sa vie. Il a déjà promis à Gabin de l'emmener voir les camions de pompiers et il enchaîne avec le bonhomme de neige. Il y a de quoi ravir mon fils qui est toujours en demande d'activité auxquelles je n'arrive pas toujours à répondre par manque de temps.
Je finis d'apparaître dans l'encadrement de la porte, ce qui attire l'attention de mon petit homme, accoudé à table. Il me sourit et mon cœur réagit instantanément. J'effectue quelques pas dans sa direction quand Gabriel se retourne. Nos regards se croisent, s'aimantent et mon cœur fait une nouvelle embardée. Toute trace de colère a disparu de son visage et son regard est d'une douceur incroyable. Pourtant, à nouveau l'angoisse refait surface, un sentiment de peur, la panique embrase mes membres et j'ai l'impression de suffoquer. Je n'ai pas le temps d'exprimer ce qui m'arrive, mais je lis l'incompréhension dans le regard de Gabriel. Ma tête devient bien trop lourde et je n'arrive pas à réprimer le vertige qui m'attire vers le bas.
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L'ange de Noël
RomanceQu'est-ce qui ferait que cette année Noel serait différent ? C'est la question que Charlie, 35 ans se pose à l'aube des vacances de Noel. Maman célibataire d'un petit garçon, elle a du mal à sortir la tête de l'eau après un évènement dramatique. Alo...