Case 13

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The Swann -  Camille Saint Saëns

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The Swann -  Camille Saint Saëns





24 décembre

Le jour n'est pas encore levé lorsque j'émerge des brumes du sommeil.

Dans un autre contexte, je me presserais encore un peu plus contre le corps chaud à côté du mien et je sombrerais à nouveau dans les limbes du sommeil.

Mais je dois jouer la sécurité. J'ai promis à celle qui me rend dingue de tout faire pour la rendre heureuse, épanouie durant les dix jours qu'ils nous restent à profiter ensemble, je ne vais pas commencer à tout faire foirer en laissant Gabin nous découvrir dans le même lit au petit matin...

Je savoure quelques minutes l'odeur des draps, subtil mélange de nos étreintes, de son parfum et du mien réunis. J'aime cette idée, même éphémère que nous ne formons qu'un. Je me tourne vers elle et me positionne dans son dos, en cuillère, pour mieux savourer la chaleur de son sein dans ma paume tandis qu'elle bascule la tête en arrière dans un soupir alangui. Nos corps nus sont imbriqués, s'affamant de la chaleur de l'autre.

Ses lèvres laissent échapper mon prénom et je ne peux m'ôter ce sourire de débile qui orne mes lèvres. Une chose est sûre, je ferais moins le malin dans dix jours quand il faudra laisser derrière tous les souvenirs de nos étreintes, de ses sourires, de son abandon.

Dix petits jours, c'est tout ce qu'il me reste.

Aurais-je le courage de lui parler de ce que je lui cache ?

Plus les jours passent et plus elle m'en voudra... mais je n'arrive pas à me résoudre de gâcher le temps qu'il me reste avec ces aveux qui ne servent à rien...

Je la respire une dernière fois avant de me redresser pour quitter ce cocon chaud et rejoindre mon lit.

Ma chambre me semble lugubre, mais une fois bien installé, emmitouflé sous la couette, je me laisse sombrer dans un demi-sommeil peuplé des scènes de la veille. Au-delà de nos étreintes, je crois que ce que je préfère avec Charlie, ce sont les moments où je sens ses craintes s'effondrer, ces instants où elle a beau lutter, son corps s'abandonne au mien. Hier lorsque nous étions cachés dans le fond du chapiteau des marionnettes, cette nuit quand elle a tenté de mettre entre nous toutes les fausses raisons moralisatrices qui pourraient nous séparer, mais que ses yeux appelaient mes bras et sa bouche mes baisers.

Elle n'est qu'ambivalence mentale, mais quand nos corps rentrent en collision, plus rien ne compte et c'est comme si nos planètes s'alignaient instinctivement.

Malgré l'épuisement, je peine à sombrer dans un sommeil réparateur.

Je finis par me lever vers 7 h 30. Après une bonne douche qui termine de me mettre sur pieds, je pénètre dans le salon endormi. Pas âme qui vive. Sauf     quand je distingue subitement les pans d'un rideau se soulever et laisser entrer la faible lumière extérieure.

L'ange de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant