Case 11

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I'll stand by you - Pretenders

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I'll stand by you - Pretenders

La neige a recommencé à tomber. Je fixe les flocons qui virevoltent, légers, semblant chercher chacun à faire la différence en se posant dans des endroits incongrus. J'ai moi-même l'impression d'être l'un d'eux. Un instant, je suis léger, plein de détermination avec un objectif et une destination bien claire dans ma tête, mais en un coup de vent ou plutôt un regard de Charlie et tout bascule.

Je m'en veux. Je lui en veux. Je nous en veux d'être incapables de nous parler.

Je devrais tout lui dire au lieu de ressasser mes ressentiments entre deux pulsions de la posséder.

Un instant, j'ai envie de lui faire mal pour tous les choix qu'elle a fait et que je n'approuve pas et les secondes qui suivent, quand je croise la terreur dans ses yeux, la solitude qu'ils expriment et ce désespoir qui transpire par tous les pores de sa peau, j'ai besoin de la serrer, de la protéger, de la chérir et de ne plus jamais la laisser quitter mes bras.

Chaque revirement de situation est un déchirement et je ne sais pas jusqu'à quand j'arriverais à le supporter.

Je m'étonne de ne pas entendre l'eau couler.

Inquiet, je m'approche lentement jusqu'à sa chambre, déserte et avance près de l'entrée de la petite salle de bain attenante. Celle-ci est ouverte et devant l'étrange silence qui m'entoure je n'hésite pas et avance.

Charlie est là, en sous-vêtements, les bras tendus sur le meuble vasque, les épaules voûtées. Lorsqu'elle redresse son visage marqué, nos regards se captent dans la glace. Mon cœur se fendille devant sa détresse. Je voudrais la détester, arriver à me détacher de ce besoin de la protéger, mais c'est au-delà de ma volonté.

Elle vide l'air de ses poumons tandis que je m'approche. Dos à moi, son corps se moule au mien et je l'emprisonne dans mes bras tandis que les siens les recouvrent. Mon entrejambe réagit, complètement sous pression de cette femme qui me rend dingue. Mes neurones se déconnectent et je commence à me frotter contre elle, je grogne dans son cou, lèche et mordille avidement tandis que je la sens fébrile, alanguie et certainement submergée elle-même par cette force qui nous pousse l'un vers l'autre en dépit du bon sens.

— Gabriel...

Mon prénom dans sa bouche me fait disjoncter. Je la retourne et la soulève légèrement pour la déposer sur la vasque. Nos lèvres fusionnent enfin et le feu crépite partout. Je ne tiens plus, j'ai un besoin irrationnel de la faire mienne, de la posséder, de l'obliger à comprendre que quoi qu'elle dise, qu'elle pense ou qu'elle fasse, elle est à moi. C'est plus fort que moi, il ne peut en être autrement. Comme si au-delà de mes propres désirs, c'était écrit dans le livre de nos vies, que c'était notre destin de nous retrouver. Mais je cherche encore la clef pour le lui faire comprendre. Les seuls moments où notre partition est sans fausse note c'est quand nous taisons nos peurs et que nos corps s'écoutent.

L'ange de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant