Qu'est-ce qui ferait que cette année Noel serait différent ?
C'est la question que Charlie, 35 ans se pose à l'aube des vacances de Noel.
Maman célibataire d'un petit garçon, elle a du mal à sortir la tête de l'eau après un évènement dramatique.
Alo...
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22 décembre
La nuit a été éprouvante. Je devais être de garde hier soir et finalement Jerem et Stéphane ont eu besoin de moi plus tôt. Un feu s'est déclaré dans la grange chez les parents de Charlie. J'ai longtemps hésité à la prévenir, mais je ne l'ai finalement pas fait. Je l'aurais inquiétée pour rien et je crois que ce n'est pas le moment pour elle de découvrir la réalité de ce qu'elle a laissé derrière. Pas maintenant, pas comme ça.
Heureusement, côté incendie, plus de peur que de mal. Sa mère nous a prévenues rapidement et son père dormait déjà, assommé par son traitement.
Ça faisait un moment que je ne m'étais pas arrêté les voir et je dois dire qu'en quelques semaines son état de santé s'est encore dégradé. Je sais qu'il faut que j'en parle à Charlie, mais ce n'est pas facile. Comment réagira-t-elle quand elle comprendra tout ce que je savais et que je n'ai pas dit ? J'ai tellement de griefs contre elle. Je lui reproche son départ, son attitude fuyante qu'elle m'impose alors que je ne suis finalement pas fichu d'être honnête.
Je termine de ranger le matériel pendant que les premiers culs* procèdent au nettoyage et m'apprête à aller sous la douche au moment où Jerem m'interpelle.
— Eh ! Je passe te prendre ce soir ou on se rejoint au Yéti ?
En fait, j'avais une toute autre idée en tête...
— Tu crois que je pourrais passer chez toi pour me reposer ? J'ai pas trop envie de rentrer...
— Ouais, pas de problème. Mais ? Y'a un souci ? Tu t'es pris la tête avec Léa ?
— Non, pas du tout. Disons qu'il y a trop de monde chez moi.
— Ah je vois. C'est à cause de Charlie et de son môme, il te tape sur le système ?
— Non. Non, pas du tout. C'est même un petit garçon très agréable, c'est pas ça.
— Alors c'est sa mère le problème ?
Je soupire lourdement, encore abattu par la tournure des évènements de la veille.
Voyant que je ne réponds pas, mon pote semble comprendre que je n'ai pas vraiment envie d'en parler, pas maintenant ni ici en tout cas.
— Laisses-tomber. Va te doucher, je t'attends pour rentrer.
Un énorme plat de pâte englouti et une longue sieste plus tard, je suis enfin frais et dispo pour le concert au Yéti. Jerem me sourit et me tend une bière.
— T'as l'air bien...
— Ouais ça m'a fait du bien de dormir, je me sens mieux, merci, Jerem !
