Case 16

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Arcade — Duncan Laurence

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Arcade — Duncan Laurence


25 décembre

Lorsque je rentre, il est à peine 7 h 30 et l'Aube est timide. La neige est encore tombée cette nuit jusque dans la vallée. Je ne suis pas trop fatigué, nous avons à peine eu deux interventions pour mon équipe cette nuit : un bébé atteint de bronchiole que nous avons transporté à l'hôpital d'Annecy, mais qui est hors de danger et un homme de soixante-dix ans qui a fait une crise cardiaque en plein repas de famille. Lui, nous n'avons malheureusement pas réussi à le réanimer.

J'ai beau être habitué à mon métier, c'est toujours un douloureux échec de rentrer d'intervention une nuit de Noël en sachant qu'au sein d'une famille un être n'est plus...

Lorsque je pénètre dans la dépendance, il n'y a aucune braise dans la cheminée et la maisonnée est complètement endormie. Je dépose les sacs de viennoiseries que j'ai achetés sur le plan de travail et marche discrètement jusqu'au couloir menant à sa chambre. Si j'essaie d'être le plus discret possible, je remarque que la porte est légèrement entrouverte.

Quand je passe ma tête dans l'encadrement, j'entends des petits sons, comme une complainte, des bruits étouffés de douleur. Je ne réfléchis plus et fonce vers le lit, inquiet.

Charlie est recroquevillée en fœtus, serrant les couvertures comme si sa vie en dépendait et elle pleure, presque en silence. Je m'installe à côté d'elle, et tente de la réveiller sans la brusquer.

— Eh... Charlie, c'est moi, c'est Gabriel, je suis là, tout va bien...

Elle semble ne pas réagir tout de suite. J'allume la petite lampe de chevet et continue de lui parler pour qu'elle émerge de ses tourments.

— Charlie, je suis là, tout va bien calme-toi, tout va bien...

Progressivement, je sens qu'elle se réveille.

Quand elle se redresse et me fixe, paniquée, les yeux pleins de larmes, j'aimerais être magicien pour chasser instantanément sa douleur.

— Gabriel ? C'est toi ? Mais... mais tout va bien ? Tu n'es pas ??? Tu...

La voix paniquée, elle caresse et touche mon visage comme si elle ne comprenait pas pourquoi j'étais là devant elle.

— C'est moi Charlie, tout va bien je vais bien, tu as juste fait un horrible cauchemar...

— Gabriel !

Elle se jette dans mes bras, secouée de tremblements.

— Calme-toi Cha, tu es en train de faire une crise de panique.

Je caresse ses cheveux, la berçant doucement pour tenter de lui faire retrouver une respiration posée. Les minutes s'étiolent et elle finit par ne plus expirer que quelques soupirs las.

L'ange de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant