Je me suis rongée les ongles jusqu'au sang la nuit dernière. J'ai essayé de modifier ma peau pour me soigner, mais le résultat n'est pas très probant. J'ai l'air d'un con avec le vernis noir que je me suis collé pour ne pas qu'on remarque le bout de mes doigts.
Les derniers jours d'examen, toute la classe ne parle que du camp d'été. Je n'ai jamais été en camp d'été, et je n'en ai pas envie. Mais le boss veut que j'y aille, que je sois sur place. Fait chier... En plus il faut que je sois bien classé, les recalés resteront pour des cours d'été. Je crois que je préférai faire des maths dans une salle que de rester enfermé dans un chalet avec les gens de cette classe. Donnez moi seulement une seconde le temps d'être moi, le temps de ne pas mentir à tout le monde, merde !
C'est le dernier jour, celui de l'examen pratique. Après ça je pourrai souffler, après ça je pourrai laisser tomber les footing quotidien et me faire la plus grosse commande McDo que le Japon ait jamais vu ! Il me faut juste tenir aujourd'hui.- Tu te sens prêt pour l'examen pratique ?
- J'aurai pas du manger autant hier, je vais être lourd !
- Tu crois qu'il faudra de la réflexion ?Les commentaires vont bon train dans le vestiaire, on peut même plus se saper tranquillement ! Déjà que je déteste me changer en public... Je suis toujours le plus rapide pour ça.
On nous appelle tous devant le bâtiment de la scolarité avant l'examen. Selon le groupe de la classe, on va devoir combattre des robots, comme à l'examen d'entrée. J'ai déjà vu pire. Les humains sont imprévisible, pas des machines.
Plusieurs professeurs sont présent devant le lycée. Bien plus de professeur qu'il ne le faudrait pour surveiller une classe de seconde. Aizawa prend la parole, et nous demande si nous sommes près. Denki et Mina exultent, et sont trop heureux de se défouler. Quand on a un alter létale, ça doit être sympa de pouvoir se déchaîner sans penser aux autres. Mais surprise : on va affronter le corps enseignant. Est-ce que je souris ? Nan, regardez pas, c'est l'angle de la caméra.
Bref, battre ou fuir, mon choix est vite fait. Je vais pouvoir me défouler moi aussi, chacun son tour. Le problème c'est qu'on est en duo. Le problème c'est que je me transperce la peau avec mes ongles en priant qu'on appel mon nom suivi de celui d'Izuku. Il n'a pas osé revenir vers moi après ce qui s'est passé il y a deux jours. Je reviendrai pas moi non plus, comment lui en vouloir ? Je veux pas qu'il me parle mais je veux le voir essayer. Encore et encore et encore.- Garaki avec Aoyama
-Put....
La fin du mot meurt dans le poing que je mord. Ça va trop loin, c'est n'importe quoi. Je ne dois pas perdre le contrôle, je suis allé trop loin pour ça ! Aoyama donc, c'est lequel ?
- Bonjour !
Le blondinet français me colle deux bises sur chaques joues
- Je suis pas sûre d'avoir été consentant
- Vous serez avec Numéro 13, termine Aizawa sans noter mon intervention
Ni une ni deux, on est emmenés dans un bus avec la cosmonaute du SCA qui conduit. Ça va être long cette affaire, jusqu'à ce qu'on arrive au centre d'examen. Je n'écoute que d'une oreille les consignes, qui consiste à fuir en moins de vingts minutes, ou à se battre. Vu la carrure du blondinet, autant se concentrer sur la fuite.
Une fois arrivé dans une arène qui à la forme d'un manoir abandonné, on nous place dans une salle de la-dite arène, une salle de balle au premier regard.
- On se concentre sur la fuite, je déclare avant que l'alarme indiquant le début de l'épreuve ne sonne. On n'a aucune chance contre quelqu'un qui a un alter de destruction
- Tu dois pourtant t'y connaître en alter de désagrégation
Quand je le dévisage, il ne détourne pas le regard. Au contraire, pour la première fois il semble plus percutant et moins clownesque. Ce n'est pas pour autant que je n'ai pas ressenti un frisson le long de ma colonne
- De quoi tu causes ? Je crache
- Tu sais très bien de quoi
L'alarme a retenti au même moment sans qu'il ne se passe rien autour de nous. Aoyama a désigné une caméra dans un coin, alors sans un mot nous nous sommes dirigés en courant dans un couloir sombre, histoire de dire que cet examen nous importait un minimum.
- Je ne sais pas de quoi tu parles !
- Tu ne sais donc vraiment rien de moi ?
Sa voix redevenu fluette aurait pu me faire de la peine si j'avais eu un coeur.
- C'est quoi ton problème ?? Je lâche finalement à bout de nerf
Il saute sur moi pour me maintenir au sol, alors qu'un portail s'ouvre derrière moi. Et merde ...
- Ce n'est pas très malin de hurler de cette manière, déclare notre adversaire en agitant le bout de ses doigts
Par réflexe, je plaque ma paume sur l'épais tapis au sol, afin de le transformer en boue. Gênée par son costume, l'héroïne s'enlise complètement tandis que Aoyama et moi nous avançons jusqu'à retrouver le plancher, monter dessus pour que je puisse durcir la boue et piéger numéro 13.
- Dépêche ! Ça ne va pas tenir longtemps ! Clame mon partenaire en me tirant par le bras
Je le suis vers la sortie non sans me dégager. Derrière nous, j'entends le bruit caractéristique de la terre en train de céder.
- On parlera plus tard, j'accepte, mais ne croit pas que je vais te laisser filer !
- Aucun de nous ne peux fuir, Ryuken
S'il y a quelque chose que je n'ai pas appris durant mes années de formation, c'est faire abstraction de quelque chose. J'ai essayé bien sûr, mais sans succès. "Quand j'ai quelque chose dans la tête, je ne l'ai pas ailleurs" pour reprendre les paroles de mon maître.
Ainsi tout au long de l'examen je ne cesse de surveiller Aoyama, le faisant passer devant pour l'avoir à l'oeil (et aussi parce qu'il peut défoncer les cloisons rapidement).
Arrivé à la salle de sortie, je me permet de lui passer devant pour abréger cette épreuve au plus vite. Mais ça s'était avant qu'un trou noir ne nous empêche tout les deux de continuer notre course. Alors que mon partenaire s'accroche à une rambarde, je fais sortir de petite colonne du sol pour ne pas me faire entraîner par la force qu'exerce notre examinateur.- Ahaha, rit faussement cette dernière, rendez-vous petits héros !
Putain que je déteste cette école. La cosmonaute se concentre sur Aoyama. Je pourrais fuir en me créant un passage avec mon alter. Abandonner le blondinet à son sort ne me dérange pas...
Pourtant je lâche mon point d'encrage pour me laisser entraîner vers l'héroïne, et la frapper à la poitrine.- Je ne suis pas à négliger !
Je ne suis pas un soigneur, un non-combattant qu'on peut ignorer parce que inutile. L'héroïne n'ose même pas utiliser de nouveau son alter, par peur de me blesser.
Je n'ai même pas encore pris une position de combat que la cloche sonne derrière moi : Aoyama a passé le portail, et viens de nous assurer la victoire.***
Je n'ai pas pris énormément de temps dans les vestiaires, juste assez pour pouvoir isoler Aoyama qui lui est resté longuement sous la douche.
- Qui es-tu ? Et qu'est-ce que tu me veux ?
Il répond sans me regarder, gêné
- Je sais pour qui tu travailles, murmure-t-il du bout des lèvres
- Ah
Je n'ai jamais tué personne... Je sais que je n'ai jamais fait de mal consciemment à personne, et je ne veux pas avoir à le faire. Mais si ce gars sais alors...
- On est dans le même bateau, Garaki
Je le laisse filer. Il ne va rien dire de toute façon... Il ne doit rien dire
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Les héros n'existent pas [ OC Mâle ]
FanficJ'ai attendu des années qu'on vienne me chercher, qu'on me tire de cet enfer. Personne n'est venu me sauver, aucun héros n'a répondu à mes appels de détresse. Il n'y a que lui qui m'a tendu la main, c'est lui qui m'a sauvé. C'est à lui que je dois...