Les Seigneurs de Fallaris Tome 4: Auguste

Chapitre XXII

Le troisième jour du procès allait encore voir défiler des personnalités des temps passés. Dont un couple dont on entendait très peu parler ces dernières années. Ils vivaient entre Rebourg et Macan depuis quelques temps. Alice Nikonov et Rafael Favreau arrivèrent ensemble sous les regards médusés et surpris des protagonistes. Le seul frère de Daniel Moscov, son demi-frère, venait assister, voire témoigner au procès du dictateur. Il était toujours aussi beau, de manière objective, grand, brun, les yeux droits, le nez puissant, et une carrure impressionnante. Néanmoins une douceur évidente sortait de lui. Ses petites rides de plus en plus nombreux, inspiraient la confiance donnée à l'âge. Dans son costume bleu, il dégageait une belle prestance. Alice marchait devant lui. Toujours blonde, avec une queue relevée pour dégager son front, marquant son légendaire pragmatisme, et son nez fin sentait la pièce comme pour s'en imprégner de manière totale. C'était elle qui avait souhaité témoigner. Rafael n'était pas prévu à la barre mais son arrivée fit changer les plans de Rosa. La seule personne avait qui Daniel avait été bienveillant était Rafael Favreau. Rosa devait miser sur la nature sensible, généreuse, et bonne de Rafael. Oui Rosa allait faire venir Rafael à la barre. Mais Alice prit place en première:

- Alice Theresa Nikonov, née le 17 Navro de 1922 à Rebourg, fils de Margot Nikonov et du Comte Seamus Jablokov, de nationalité Allénienne, vivant à Macan, agent de la SEA depuis plus de 20 ans. Fit la juge en lisant sa feuille.

- Je confirme. Dit-elle.

- En couple depuis 18 ans avec Monsieur Rafael Favreau, demi-frère de l'accusé.

- Je confirme aussi, même si cela n'a aucun rapport avec les propos que je vais tenir.

- Bien. Je vous écoute. Que pensez-vous de Daniel Moscov?

Alice se tourna vers Daniel. 18 ans qu'ils ne s'étaient pas croisés. 18 longues années où il ne lui avait pas manqué. À aucun moment. Ce monstre doit rester en prison. Daniel soutenu son regard comme par défi :

- Daniel Moscov doit rester en prison car c'est un criminel, un criminel de guerre, une erreur de l'humanité.

- Objection! S'écria Rosa. Implique l'absence d'humanité dans son argumentaire est trop fort pour décrire les intentions de mon client.

- Vous exagérez Mme Sevin. Reprit la juge. Continuez Madame Nikonov.

- Je n'ai rien à rajouter. Laissez-le en prison.

Le prochain témoin était le plus important aux yeux de Daniel, sentimentalement parlant : Pauline Aizon. Présidente du pays où avait lieu le procès. Ronor l'encourageait d'un baiser sur la joue, puis elle s'approcha de la barre. Daniel avait toujours pensé que Pauline était la plus belle femme qu'il avait jamais rencontrée, pas grâce à son visage, ou sa silhouette mais sa façon d'être. Elle se sentait belle, elle se savait intelligente, et pour lui c'était la plus parfaite des beautés. Et n'était-elle pas arrivée au pouvoir? Certes de manière légale mais au pouvoir tout de même. La juge ne prit pas la peine de la présenter:

- Madame Aizon, dites-nous quelles étaient vos relations avec Monsieur Moscov?

- Cordiales au début, détestables à la fin. Il m'a forcé à l'épouser en utilisant mes sentiments pour mon mari actuel, puis a tué mon frère, mon père, à pousser à l'exil tous les membres de ma famille. Je ne suis pas là en tant que Présidente, mais bien là en tant que victime. Comment voulez-vous que je cautionne les soins d'un homme qui a tué presque toute ma famille. J'ignore même la stratégie de Madame Sevin. Me faire venir ici ne sert à rien.

Rosa se leva et prit la parole:

- Madame Aizon Turnin Moscov Ronor, tellement de noms, et j'en passe. Vous êtes mariée au cousin de mon client?