Chapitre IX

14 3 0
                                    

La plus part du temps, elles étaient en accord sur tout, puis il y avait les différences papables. Romy Radmacher en voulait à sa mère pour plusieurs raisons, mais elle préférait se taire, surtout à cet instant, le jour du conseil des Ministres à Finack. Tania lisait un long rapport sur les finances. Romy observait les gens autour d'elle. Une majorité d'homme, et cela ne choquait personne. Quelques femmes avec des postes importants, et des secrétaires qui prenaient des notes à une vitesse irréelle. Autour d'eux des portraits d'ancien Empereur de Garmanie avec leurs moustache bien taillées. Au dessus de Tania le visage imberbe de Matthias, son père. Puis plus loin, son grand-père Francis, tous les garçons se nommaient Matthias ou Francis, en alternance. Et évidemment Tobias Ronor, son propre père n'existait pas aux yeux du monde, et jamais son portrait ne serait présent. Jamais. Petite, elle détestait se cacher pour jouer avec son père elle haïssait les enfants de l'école qui disait que sa mère était de petite vertu, incapable de se trouver un mari alors qu'elle était avec Tobias depuis des années. Tous ces gens qui pensaient du mal d'eux à cause de l'absence supposée du père, alors qu'il était là à chaque étape de sa vie. Ses premiers pas, ses premières peines, son premier conseil des ministres...Il avait là, dans l'ombre. Toujours. Il lui disait souvent:

-Qu'importe ce que pense les gens, ce qui compte c'est la vérité. Et la vérité c'est que tu ma fille, et que je suis ton père, pour toujours et à jamais.

Il avait raison. Tania se racla la gorge. Romy la regarda. Elle l'admirait tellement, toujours impeccable, belle, fière, et avait ce sens de la répartie:

-C'est entendu. Fit-elle. Tout cela est très bien. Bravo mesdames, messieurs. Dossier suivant.

-La réforme de l'examen général de fin de parcours. Dit le Ministre de l'éducation. L'idée d'un contrôle continu serait plus adapté...

Romy n'écoutait déjà plus. Un nom et un honneur. C'était la devise de Tania. Ton nom est ton honneur. Ne le salis pas. Romy voyait ses parents comme de vieux amants. Des amants éternels, avec leurs disputes, leurs passions, mais leur amour. Le conseil s'acheva et les deux femmes prirent une voiture avec leur escorte qui les menait à leu restaurant préféré, et chic. Le Radmacher. Il se nommait ainsi car la famille impériale s'y rendait souvent. Une table éloignée, cachée par de grands paravents, couverte d'une nappe de soie parfaitement repassée, les attendait. Un serveur tira la chaise de Romy, pendant qu'un autre s'occuper des manteaux. Le menu en main, un verre de vide devant elle, et les bruits lointains des discussions des autres clients, Tania dit:

-Je vais prendre le veau, comme d'habitude, avec les petits légumes de saison. Et mettez-nous une bouteille de Mont-Riche, ce vin est excellent.

-Pareil. Fit Romy au serveur qui s'inclina devant elle.

Les verres se remplirent:

-Tu as l'air tracassée Romy. Débuta Tania. C'est le conseil de ce matin?

-Non, j'ai pris le petit-déjeuner avec Papa et...

-Pourquoi je sais que je ne vais pas aimer ce que tu vas dire. L'interrompit Tania.

-Tu ne l'aimes plus?

-Je ne dirais pas cela. Il reste votre père.

-Ça ne veut rien dire. Dit Romy. Tu es une femme, et c'est un homme.

-Tu es trop mature.

Romy leva les yeux au ciel:

-Qui m'a élevé? Plaida-t-elle. Je veux juste essayer de comprendre ce qui c'est passé.

-Tu ne peux pas. Nous avons géré cela avec ton père, et tu n'as rien à voir là-dedans.

Tania éloignait toujours ses enfants de ses problèmes personnels, malgré le fait que parfois ils soient concernés par le problème en question. Elles dégustèrent leurs plats en abordant le sujet épineux de la direction des armées:

Les Seigneurs de Fallaris Tome 4: AugusteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant