Chapitre 12

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Je l'attend impatiemment sur le canapé pendant qu'il est monté enlever son uniforme.

C'est vraiment ironique qu'il se soit fait embaucher par la police.

Il est tellement proche de ses poursuivants à quoi il pense ?

Mais en même temps ne dit-on pas qu'on doit rester proche de ses amis et encore plus de ses ennemis ?

J'ai vraiment besoin de savoir quel plan il a mit en place dans sa tête. Ça doit vraiment tourner à mille à l'heure à l'intérieur.

Il redescend plusieurs minutes plus tard vêtu d'un jeans et d'un sweat à capuche noir,je ne peux m'empêcher de sourire. C'est exactement l'image que je me faisais de lui. Il est vraiment très beau. Et je suis heureuse de ne plus ressentir de culpabilité en le regardant maintenant.

Il s'approche de moi et s'assoit sur le fauteuil en face du canapé.

- Je crois qu'il est temps de répondre à tes questions, me dit-il assez sereinement.

- Seulement si tu le souhaites, soufflais-je à mon tour.

Je suis beaucoup plus nerveuse que lui qui à l'air de bien gérer la situation.

- C'est le cas Maïa.

J'hoche la tête et essaie de rassembler mes idées.

- Comment es-tu sorti de la mine ?

Il ne s'attendait pas à ce que se soit ma première question vu l'expression de son visage.

- Tu es toujours aussi directe, commence t'il, avant d'être définitivement hors ligne j'ai pu lire ton message m'indiquant qu'Hannah était saine et sauve, j'ai quand même continuer mes recherches pour retrouver ton ami Richy, je savais que tu tenais à lui et que tu aurais voulu que j'agisse ainsi, malheureusement les choses ne se sont pas passées comme je le voulais et quand il m'a dit que c'était lui le responsable, j'ai fait demi tour avant qu'il ne te contact. Je suis sortie rapidement et suis parti à ma voiture pour mettre mon uniforme et rejoindre Alan...

- C'était donc ça l'atout que tu avez encore en main ?, demandais-je même si je connais déjà la réponse.

- Oui, tu sais c'est difficile pour moi d'agir de cette façon mais c'était le seul moyen de m'en sortir sans faire de vague.

- De tout les métiers que tu aurais pu faire tu choisi de t'engager dans la police sous une fausse identité, ils ne font pas de recherche avant de vous embaucher où quoi ?

Il rigole et les battements de mon cœur s'accélèrent. Le pauvre il est beaucoup sollicité ces derniers temps, entre le chagrin qui m'a beaucoup affecté, l'espoir et la découverte de la vérité qui me fait chavirer.

- Ça fait plusieurs années que j'utilise ce nom, Carter Colton, et grâce à l'aide de Nymos il est devenu une personne comme les autres. Un citoyen honnête, sans aucun casier judiciaire et qui a réussi il y a quelques temps son concours pour entrer dans la police, me répond-il.

- Et pourquoi dans la police ?, insistais-je.

- Parce que j'aime jouer avec le feu, murmure t'il.

Je le regarde surprise à mon tour de sa réponse. Il va finir par me rendre dingue.

- Je ne peux plus t'appeler Jake ?

Il hoche négativement la tête et des mèches de ses cheveux lui recouvrent les yeux.

- Jake est malheureusement mort dans la mine Maïa.

Même si je sais que ce n'est qu'un nom et non une personne je ne peux m'empêcher d'avoir un pincement au coeur.

- Comment tu as su que c'était moi à la mine Carter ?

Il déglutit. Apriori je suis plutôt douée pour le déstabiliser.

- Tu semblais chercher quelqu'un, je t'ai observé d'abord entrain de parler avec Jessica à l'écart du groupe et ensuite quand tu es arrivé près d'eux j'ai décelé une sorte de colère en toi. Et finalement quand tu as foncé droit vers la mine, je n'avais plus aucun doute. Tu ne peux pas savoir à quel point c'était dur pour moi d'être aussi près de toi mais pourtant aussi loin.

- Tu aurais pu me dire que c'était toi à ce moment là, soufflais-je.

Je sais que je lui ai déjà reproché les choses, mais je ne comprends pas pourquoi il m'a laissé dans l'ignorance.

- Tu sais que j'ai du mal avec les émotions, je n'avais aucune idée du mal que j'allais te faire à ce moment là Maïa, crois moi que si c'était à refaire je ne le ferais pas. J'aurais trouver une autre solution, je n'ai pas pris en compte le facteur humain et j'ai juste été à l'essentiel, comme je le fais avec mes ordinateurs, me dit-il sincèrement désolé.

Ses mots me réconfortent. Finalement il se soucie toujours de moi et cette idée me fait chaud au cœur.

- C'était la meilleure chose à faire pour toi, avouais-je difficilement, grâce à ça maintenant tu es libre. Tu as retrouvé cette liberté qui t'a fait défaut ces 4 dernières années, je n'ai pas le droit de t'en vouloir pour ça, soufflais-je finalement.

Il ne semble pas d'accord avec ce que je dis.

- Tu as tous les droits de m'en vouloir, à cause de moi tu as du subir plusieurs interrogatoires de la part du FBI, tu as fait une visite à l'hôpital, tu t'es soulée dans le bar de l'autre barman et tu t'es fâché inutilement avec tes amis, me dit Carter.

Il touche un point sensible mais malgré ça, je n'arrive plus à lui en vouloir.

- Si c'était à refaire je referais encore et encore la même chose.

Il me sourit et secoue la tête.

- A moi de poser un peu des questions, me dit-il.

J'hausse les sourcils ce qui le fait rire de nouveau.

- Pourquoi tu n'as rien dit au fédéraux par rapport à moi ?, me demande t'il.

- Tu vas trouver sûrement ça bête mais j'avais toujours un infime espoir que tu sois en vie, mon moi intérieur ne pouvait pas assimilé la cruelle vérité qui s'étaler en face de moi.

- Je ne trouve pas que ça soit bête Maïa,  loin de là, je te trouve tellement courageuse, et j'avoue que tu m'as bluffé plusieurs fois au cours de ces derniers jours.

Je me contente de lui sourire attendant sa prochaine question.

- Comment tu as su ? Enfin je veux dire qu'est-ce qui m'a trahit ?

Je souris, bien sûr qu'il veut savoir, le maniaque du contrôle qu'il est a repris le dessus.

- Tu as beau essayé de jouer un rôle, il y a des expressions, des phrases, des mots, des gestes qui m'ont redonnés espoir dans le fait que vous soyez une seule et même personne. Et faut croire que mon instinct ne m'a pas trompé.

Il passe une main dans ses cheveux avant de replanter ses yeux dans les miens.

- Je ne voulais pas que tu le découvres comme ça Maïa, initialement je ne voulais pas que tu le découvres tout court. J'ai cru que j'arriverais à te faire oublier Jake et que tu pourrais peut-être tomber à nouveau amoureuse de moi, enfin du moi de maintenant. Je n'ai jamais jouer de rôle avec toi.

Il se lève et s'assoit à coter de moi sur le canapé.

Ce n'est pas la première fois qu'on est aussi proche mais avant je ne réalisais pas que j'avais l'homme que j'aime en face de moi.

Ça me flanque sacrement la trouille et je ne sais pas vraiment comment réagir. Après tout il ne m'a pas vraiment montré qu'il tenait à moi plus que ça.

Après quelques secondes où on reste à s'observer, il me tend les bras et je me blottis contre lui.

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Queen B ♥️

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