Chapitre 12 : Désarroi et surprotection

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Lundi 23 décembre 2013

Seth

   

Fiona n'allait pas bien.

Seth le savait, davantage encore qu'elle ne voulait bien le lui dire. La confrontation avec son père ne s'était pas très bien passée. Mais comment aurait-elle pu bien se passer ? Le problème n'étant même pas la confrontation en soi, mais les faits qui devaient être digérés. Aussitôt que Fiona lui avait envoyé un message pour lui confier son état d'esprit, Seth avait eu envie de sauter par la fenêtre, se transformer, et courir jusqu'à chez son imprégnée pour la réconforter. Le quileute avait pourtant conscience que ce n'était pas tout à fait un comportement qu'on pourrait qualifier de normal, alors qu'il s'était promis de rester normal. Mais comment pouvait-il rester assis à ne rien faire quand son imprégnée lui avait clairement exprimé qu'elle n'avait pas le moral ?

Pour essayer de retrouver des idées claires, Seth était sorti marcher. Comme d'instinct, sans même y penser, ses pas l'avaient guidé vers la maison de Sam et Emily. En soupirant, il n'avait pas réfléchi plus et avait frappé quelques coups à la porte. Ce fut Sam qui vint lui ouvrir.

— Seth ? Fiona va bien ? lui demanda aussitôt le quileute.

Sam n'était pas stupide ni aveugle et avait manifestement deviné que l'expression abattue de Seth ne pouvait être liée qu'à l'objet de son imprégnation.

— Oui et non, souffla Seth. Physiquement, elle va bien, mais pour le reste, elle a parlé à son père et ce n'est pas la joie.

— Hmm, grommela Sam. Et que comptes-tu faire ?

— Je ne suis pas sûr qu'il y ait grand chose à faire, se lamenta le jeune homme. J'ai envie d'être auprès d'elle mais je ne suis pas supposé la retrouver avant le nouvel an, à Seattle. Comment vous supportez-ça ? C'est comme si je devais être tout le temps à ses côtés pour la protéger. J'ai conscience que c'est beaucoup trop, que ce n'est pas sain, mais j'ai cette pulsion qui veut me pousser vers elle, constamment, et ça ne s'arrête jamais...

Sam s'autorisa à rire face au visage défait de Seth. Il lui posa une main sur l'épaule, comme un grand frère le ferait.

— Tu t'y feras, le rassura-t-il. En attendant, tu l'as dis toi même : il n'y a pas grand chose à faire. Il faut que tu prennes ton mal en patience. Sois présent avec elle de la façon dont tu peux l'être. Envoie lui des sms. Enfin, n'en envoie pas une centaine. N'en envoie surtout pas une centaine, Seth, reste mesuré...

Ce fut au tour de Seth de rire.

— Tu me prends pour qui, je ne suis pas suffisamment cinglé pour la bombarder de sms comme ça.

En prononçant cette phrase, Seth se demanda pourtant si c'était vrai. Pourrait-il vraiment se laisser emporter de la sorte ? Ce n'était pas vraiment une perspective qui le rassurait. Pour éviter d'y penser plus que de raison, il s'enquit d'autre chose auprès de Sam :

— Au sujet de cette histoire avec votre père, à toi et Fiona...

— Cet homme n'est pas mon père, répliqua Sam.

— D'accord, bon, au sujet de cette histoire avec le père de Fiona... Tu sais, je suis vraiment désolé d'avoir ramené ça dans ta vie. Je sais ce que tu m'as dis, que ça ne t'atteint pas autant parce que tu as fait ton deuil et tout ça. Mais je reste désolé d'avoir...

— Tu n'as à être désolé de rien, rétorqua Sam. Je te l'ai dis et je l'ai dis à Fiona, il n'y a qu'un coupable dans l'histoire. Dans tous les cas, peu m'importe. Je me fiche de cet homme et de ce qu'il a fait de sa vie après m'avoir abandonné. Tu sais que j'avais l'âge qu'a aujourd'hui Levi quand il est parti ? J'ai construits ma vie sans cet homme et je ne regrette plus son absence aujourd'hui. Tout va bien, Seth. Vraiment.

Un loup pour Noël [Seth Clearwater]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant