𝐋𝐀 𝐃𝐀𝐑𝐊𝐒𝐊𝐈𝐍

3.6

Anamala

— Je crois que je ressens encore un truc pour toi et je ne pourrai jamais te considérer comme une amie, Anamala, déclare Maxence en me fixant.

— Je suis désolée, Max, dis-je en baissant la tête.

— Tu m'aimes encore ? Dis-moi que tu m'aimes encore, Ana, on ne peut pas finir ainsi.

J'avais l'impression d'être la pire fille au monde et se sentir impuissante est la chose que je déteste le plus. Ne pas avoir le contrôle de la situation et faire face à des choix ultimes pouvant blesser l'un et rendre heureux l'autre ne m'enchantait pas vraiment, mais je savais que cette situation allait se terminer ainsi.

— Hey les gar...il y'a de l'ambiance ici ! Je crois que je dérange, s'exclama Hakira.

— Non, t'inquiète, je vais y aller, dit Maxence en se levant.

— Ça va, Ana ? me demande-t-elle, inquiète de la situation.

— Je les déteste tellement de me faire ça, déclarai-je après avoir soufflé d'agacement.

— Allez, raconte-moi.

Je me suis mise à tout lui raconter et on a essayé de départager les deux, mais je n'arrivais pas à faire un choix maintenant. D'un côté, je fais face à Maxence qui me plaît énormément et avec qui j'ai développé un lien, mais de l'autre, je fais face à Ross avec qui j'ai créé une relation assez spéciale.

Bref, mon début de journée s'est plutôt bien passé, j'ai préféré esquiver les deux au risque de me sentir mal à l'aise. C'est vrai qu'hier, j'ai apprécié cette soirée avec Ross et sa révélation m'a fait plaisir, mais je venais à peine de rompre.

Je m'avachis sur la table, repensant de nouveau à la situation dans laquelle je devais faire face, quand une ombre apparaît. Je relève mon visage et j'aperçois le visage de ma belle et douce amie Natalia.

— Je suis pas dans ta vie pendant une semaine et tu es déjà déprimée, s'exclame-t-elle en venant s'asseoir à mes côtés.

— Pourquoi les relations amoureuses sont aussi compliquées ?

— Bon, je pense qu'il est temps que tu me racontes ce qu'il s'est passé, car Hakira explique trop mal.

Je commence donc à lui raconter l'histoire. Ce que j'aime avec Natalia, c'est qu'elle prend toujours le temps de nous écouter, de nous donner des conseils et de nous aider. Elle a ce côté observateur et un grand sens de l'écoute.

— Je comprends mieux pourquoi mon frère est aussi triste ces temps-ci. Le seul conseil que je peux te donner, c'est que tu dois suivre ton cœur : si tu penses que donner une deuxième chance à Maxence t'est plus favorable, ou bien d'accorder ton temps à Ross. Mais sache que peu importe le choix que tu feras, je serai là pour te soutenir, me confesse-t-elle après m'avoir souri.

— Merci beaucoup, Nat, ça me réchauffe le cœur, lui répondis-je en lui souriant.

***

Je venais de rentrer chez moi quand je reçois un message de la part de ma mère m'expliquant qu'elle ne sera pas présente cette semaine avec mon père, car ils partent en voyage d'affaires. Je lui réponds en retour et je vais me poser dans ma chambre.

Une semaine qui va être très ennuyeuse pour moi. Je décide donc d'envoyer un message aux filles en leur proposant un week-end entre nous. Ça pourrait être marrant, puis ça m'éviterait de penser à tous ces problèmes.

J'allais me reposer quand la sonnerie retentit. Je me demandais bien qui pouvait venir chez moi sachant que je n'attendais personne. Je vais donc ouvrir la porte et je tombe sur Ross. Il était essoufflé et ses vêtements étaient mouillés à cause de la pluie. J'étais perplexe de sa venue chez moi, enfin je ne m'y attendais pas.

Il me regarde puis il sourit avant de m'enlacer. Je n'arrivais pas à réagir et le seul mot que j'ai réussi à prononcer était son prénom, mais je fus vite coupée par ses lèvres posées sur les miennes. Au départ, je ne réalisais pas ce qu'il venait de se passer entre nous deux, mais j'ai juste fermé les yeux et je me suis laissée emporter. À bout de souffle, on coupe le baiser et on se regarde, assez gênés de la situation.

— Anamala, je ne regrette pas ce que j'ai fait, m'avoue-t-il d'un ton sincère. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, mais j'avais envie de te voir, de te dire mes sentiments. Je ne veux pas que tu me repousses, j—

— Je ne veux pas non plus que tu sortes de ma vie, Ross, le coupai-je.

— Tu... Ana...

— Ross, j'ai tellement réfléchi et mon cœur me ramène à toi... je n'arrive pas à faire semblant. Je sais qu'au départ on ne s'entendait pas bien, mais j'aime rire à tes bêtises et je veux être à tes côtés.

Je savais qu'actuellement, le choix que je venais de faire allait bousculer notre vie à tous les deux, que les tensions allaient se créer, mais à ce moment-là, je voulais vivre ce bonheur qui nous liait. On a passé la soirée ensemble, le temps que ses affaires sèchent. Ça ne me déplaisait pas qu'il puisse être chez moi.

— J'ai cru que tu allais me claquer la porte au nez et que j'allais finir seul sous la pluie. Je me faisais déjà des scénarios, me confesse-t-il en déposant sa tête sur mon épaule.

— J'aurais pu le faire. Non, je rigole, lui répondis-je après avoir souri.

— Je me rappelle de la première fois que je t'ai vue et de notre dispute.

— Tu étais vraiment insolent et tu essayais de m'énerver, Ross. Ce n'était pas gentil.

— Je pensais pas que tu avais de la répartie. Puis j'avoue que je suis insolent, mais tu voulais pas me répondre, gamine.

— T'aimes tellement m'ébouriffer les cheveux, c'est dingue, et je ne suis pas ta gamine, hein.

— Non, tu es ma copine maintenant, me dit-il après m'avoir embrassée. Je suis heureux, tu sais, et je sais que ce qui m'attend avec Maxence ne va pas être facile.

— Je me sens en partie mal, car je suis responsable de votre amitié brisée. Regarder Max en face et lui dire que mon cœur t'appartient me déchire, car je n'arrive pas à lui faire face.

— C'est à moi de régler la situation, ne t'en fais pas, Ana.

Il avait beau me rassurer, je sais que la faute me retombera dessus. Le seul truc qui me dérangerait, c'est de briser leur groupe par ma venue et mes problèmes, alors je ferai juste en sorte d'éviter qu'il y ait des conflits entre nous.