Chapitre 7/Liberté

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Freedom - Anthony Hamilton & Elayna Boynton : https://www.youtube.com/watch?v=_bdOTUocn5w


Quand on arriva dans le bunker, les gens étaient tous affairés à une tâche. Certains dessinaient, d'autres faisaient des calculs alors que quelques rares personnes semblaient méditer. Marco vint à notre rencontre.

<<Il y avait des Traqueurs dans les rues, je les ai sentis. Mais on les a semés.

- Ils reviennent à la charge. Ils ne payent rien pour attendre. Emm, je vais t'expliquer le fonctionnement de notre camp et notre but. Mais avant, Dren va aller te chercher des vêtements propres.>>

Dren me jaugea de bas en haut, sans doute pour déterminer ma taille. Il devait sûrement se moquer de ma silhouette frêle intérieurement, mais je lui avais montré qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Les Rebelles étaient tous vêtus de la même manière, un T-shirt large blanc avec un pantalon en coton bleu marine, et des chaussures en cuir noir. Le pantalon était resserré pour les filles, et des bottes remplaçaient les lourdes chaussures à crampons des garçons. Dren me montra où me laver : il y avait des escaliers taillés dans le sol de béton, je les descendis et découvrit une pièce à plafond bas, qui contenait des rangées de douches, de lavabos et de toilettes. Je me déshabillai et entrai dans une des douches. L'eau était froide, sans surprise. Je me frottai avec acharnement à l'aide du savon dont l'odeur me rappelait désespérément mes douches matinales, mon foyer, I-7. Le vide que ma fuite avait laissé en moi s'agrandissait de jour en jour, sans jamais se combler. Mes cheveux étaient emmêlés, il y avait des nœuds partout. Je sortis de la douche, me séchai, et remarquai un miroir accroché sur un des murs décrépis de la pièce. Je fus surprise de mon propre reflet, je n'avais plus le visage enfantin qui m'était propre il y a quelques semaines. J'avais comme vieilli de plusieurs années en l'espace d'une semaine. Mais mon visage était aussi sombre, terne. Ma joue blessée par l'agresseur de ma sœur avait tourné au marron, ce n'était pas beau à voir. Mes yeux quant à eux, étaient plus noirs que jamais. La rage et la haine que j'avais ressentie en voyant cet homme s'attaquer à ma sœur m'avait envahies, elle s'était déchaînée comme un feu alimenté par une bourrasque, et il ne s'éteignait plus. Le visage de l'agresseur m'avait paru familier, mais je n'étais pas capable de dire où je l'avais vu. Ce que je sais, c'est que j'aurais aimé ne jamais le revoir. Je décidai de remonter, une fois habillée. Tout le monde était assis en cercle à l'exception de Marco, debout au centre. Le silence reignait dans la salle. Je tentai de me faire discrète mais je donnai un coup dans une casserole qui percuta un mur dans un bruit de cymbales. Tous les regards se posèrent sur moi. Génial. Je rejoignis Tino, qui me regardait d'un air amusé. Marco, solennel, pris la parole :

<<Bonjour à tous. Je vous ai réuni car nous avons une nouvelle recrue, qui est la jeune fille qui vient d'arriver dans le cercle. Je compte sur vous tous pour l'accueillir comme il se doit. Bienvenue

- Bienvenue, répéta l'ensemble des Rebelles.

- Bien, quelqu'un souhaite-t-il partager quelque chose avec le groupe ?

- J'ai remarqué quelque chose, au sujet des Traqueurs. Sortir tous les jours nous a permis de noter sur un calendrier les jours de contrôle des Traqueurs et j'ai pu en déterminer la fréquence. Les Traqueurs viennent 2 fois par semaine systématiquement. Il existe 4 semaines différentes : la 1ere semaine du mois, ils viennent le lundi et le dimanche ; la 2e semaine ils viennent le mardi et le samedi et ainsi de suite. Tout est planifié.

- Merci pour ce renseignement Paul, il nous sera utile.

- J'ai trouvé une autre maison abandonnée, depuis quelques jours seulement. Les gens ont tout laissé, ils ont dû partir en catastrophe. La maison possède une cave, plus grande qu'ici, et ils avaient fait des réserves de nourriture. On pourrait peut-être s'y installer ?

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