Audiomachine - One Last Breath : https://www.youtube.com/watch?v=GbDRGQzbWDE
La stupeur dû se lire sur mon visage, car Dren me lança un regard interrogateur. Je secouai la tête en guise de réponse. Il parut troublé et se détourna, rejoignant Sara, déjà partie à la recherche de la maison numéro 8. Je les rattrapai rapidement. Ce n'était pas le moment d'attirer l'attention. On trouva facilement la maison, une vieille baraque abandonnée au porche branlant dont les planches percées de toutes parts étaient comme criblées de balles. La porte ne tenait plus que par un gond et les fenêtres avaient disparues. On rentrait prudemment dans l'habitat, lampe torche à la main. De l'autre, crispée, je tenais ma dague, dont l'émeraude du pommeau scintillait, reflétant les rayons du soleil engouffrés dans la maison par les nombreuses failles du toit de taule. Les pièces semblaient dénuées de vie. Ne sachant pas quoi ou qui chercher, on explora toutes les pièces, nos yeux aux aguets, à la recherche d'un détail, d'un indice. On découvrit un escalier débouchant sur une cave. On descendit les marches d'un pas incertain, guettant le moindre bruit. J'appuyai sur l'interrupteur, et la pièce, une fois éclairée, se révéla plus profonde qu'on ne le pensait. Beaucoup plus profonde même. On avait trouvé le tunnel. La bonne nouvelle, c'est que des torches étaient suspendues aux murs, régulièrement, ce qui nous permettrait de voir plus loin que nos pieds. La mauvaise, c'est que nos jambes étaient à demi enfoncées dans une sorte de boue marécageuse glaciale, dont l'odeur n'était pas descriptible tant elle était infecte et dont la couleur me rappelait étrangement mes yeux avant ma fuite d'I-7. L'épaisseur de cette marre de terre et d'eau était impressionnante et rendait notre avancée difficile. On se fatiguait vite, chaque pas était un effort. Je tentai de résister à l'épuisement, levant les pieds dans un bruit de ventouse, mes vêtements trempés par ma transpiration. Dren se tournait régulièrement vers moi. Je me sentais épuisée, mes jambes semblaient peser des tonnes, mais je ne voulais pas paraître faible. Les lampes torches que Dren allumait sur son passage, projetaient des ombres sinistres sur les parois du tunnel.
« D'où vient cette boue à votre avis ?
-Je pense qu'elle n'est pas là par hasard. On a sûrement cherché à condamner ce passage avec de la terre, qui s'est ensuite mélangée à l'eau due aux pluies, déclara Dren.
-Tu penses que les DDF sont responsables ? Si ils ont condamné ce passage, ça signifie qu'ils savent où il mène. Ils connaîtraient donc l'existence du Centre N ?
-J'espère que non, mais si Marco nous y a envoyé, c'est qu'il n'est pas aux mains du gouvernement.
-Pour l'instant » dit Sara, dont la voix tremblait. Elle était grelottante. Dren l'attira contre lui, passant son bras, dont les muscles se dessinaient, autour de ses épaules. Régulièrement, elle lui jetait des regards reconnaissant, pressant sa joue contre son épaule. Pour être honnête, j'étais frigorifiée, ma sueur se refroidissait sur ma peau et me glaçait les os. Mais je découvris en moi une fierté tenace, qui me poussait à ne pas y prêter attention, à paraître forte.
Nous marchâmes ainsi toute la journée, qui me parut durer des années. Enfin, on fit une pause. On s'appuya contre le mur, à bout de souffle. Nos lèvres, violettes, tremblaient en laissant s'échapper une vapeur traduisant le froid ambiant.
« Je pense qu'on devrait manger quelque chose, proposa Dren. Ça nous réchaufferait un peu.
-À quoi bon ? » souffla Sara.
Je la regardai d'un air inquiet. La peur se lisait dans ses yeux, mais la résignation semblait l'emporter, comme si elle savait déjà que ça finirait mal.
« Eh, on va s'en sortir. Si Marco nous a envoyé ici c'est qu'il nous pensait capable de le faire. Alors on ne va pas le décevoir, d'accord ? Les Rebelles comptent sur nous, la rassurais-je.
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Aveze
Science Fiction"Cache tes émotions. Refoule les. Enfoui les au plus profond de ton être. Ne laisse rien paraître. La moindre étincelle de colère, de haine ou de jalousie te trahirait. Tes yeux te trahiront. Oui, tes yeux. Ces miroirs révélateurs ne trompent pas...