chapitre 2

4.2K 236 183
                                    


—— point de vu Neteyam

Je marche lentement jusqu'à notre nouvelle « maison ». Les grains de sable s'infiltrent entre mes doigts de pieds et me chatouillent.

Le regard bas, je lève la tête et contemple finalement la beauté de cet endroit. Les Metkayina ont construit des structures à base de branches solides mais souples, tissées et tressées avec du lin et du rotin pandoriens. Ils les appellent comme par chez nous : les marui, ces maisons sont accrochés entre les racines d'énormes arbres de la mangrove. Je m'approche, pose mes pieds sur la passerelle, curieux. Mais entend au même moment, une voix aiguë :

- Viens Neteyam ! On va nager ! me crie Tuk.

Je repère Lo'ak et mes sœurs, accompagnés par les enfants de Ronal et Towonari. J'arrive à leur hauteur et sans attendre, nous sautons dans l'eau.

Il n'y a pas à dire, l'océan est ce qu'il y a de plus beau. Les coquillages scintillent, les poissons nous tournent autour, et les algues dansent entres elles et semblent mouver au rythme du courant. Il est vrai que dans la forêt, nous n'avions pas pour grande habitude d'y aller, puisque déjà, au bout de quelques secondes, nous remontons à la surface. Mes poumons se remplissent d'un air doux et je plonge une deuxième fois.

Le récif sous-marin est fascinant, il entretient une relation symbiotique entre les anémones, les coraux, la flore et les algues. Les formes, les tailles et les couleurs de la vie marine rendent l'océan merveilleux. Cependant, à force de nager pour découvrir l'immensité du récif, je vois Lo'ak remonter à la surface, et je le rejoins peu de temps après. Tsireya et son frère, nous regardent bizarrement du fond de l'eau, mais s'amènent dans l'incompréhension.

- On peut dire que vous ne savez pas plonger, lance Aonung.

Tsireya lui mets une claque et nous défend.

- Ils apprennent abruti.

Je remercie Tsireya, mais Lo'ak ne le fit pas, trop concentré à la regarder. Alors, mon coude parti dans ses côtes et méchamment, son bras vient faire la même chose dans les miennes. Je sors de l'eau, avant qu'il ne s'énerve trop pour en oublier la politesse.

- Lo'ak, lui dis-je d'une voix autoritaire en lançant un petit regard à Tsireya.

Pourtant prêt à me lancer n'importe quelles injures, il comprit et se tourna vers elle, gentiment.

- Merci Tsireya, c'est vrai qu'on est pas trop doué pour ça, finit-il ironiquement.

Celle-ci recula ses cheveux dans un mouvement bref et agissait sensuellement, battant des cils devant lui. Lo'ak bavait devant elle comme un ikran assoiffé, totalement hypnotisé.

- On ne va pas vous embêter plus, vous devez être fatigué... reposez-vous, vous avez pleins de choses à apprendre, nous indique t-elle joyeusement en s'échappant vers les marui avec son frère.

Lo'ak lui fit un signe de main et son regard allait de haut en bas, avant de me dévisager, pris en flagrant délit.

- T'arrêtes de la mater, ça fait psychopathe, dis-je pour l'embêter.

Surpris et vexé, il se lance sur moi, complètement enragé. Connaissant Lo'ak par cœur, je me baisse quand il me passe par dessus. J'attrape sa jambe et le lance violemment dans l'eau. Maintenant, mouillé et à moitié noyé, il rigole et je le rejoins dans sa folie en sautant dans l'océan. D'un coup, sa main s'appuie sur mon crâne et je comprend qu'il souhaite me couler. Mais pas question, je suis plus futé que lui, il faudra bien plus que ça pour m'avouer vaincu. Alors j'emploie la fameuse technique, redoutable pour mon frère. Mes doigts s'approchent de ses pieds et les effleurent, hop dans le mille ! Il me lâche et se débat, me suppliant d'arrêter, à mon plus grand bonheur. Hystérique, il sort de l'eau.

Je te vois.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant