Le plan est prêt, nous n'avons pas dormi de la nuit et nous y avons durement réfléchi depuis le début de la journée. D'ailleurs aujourd'hui, plusieurs Na'vi ont déjà mentionné la venu de la RDA sur notre territoire, à la recherche d'Oscar.C'est l'occasion idéale.
Malheureusement, nous avons interdiction de sortir de la caverne, mais c'est là que l'éclipse intervient. Alors comme tout les soirs, le peuple s'est couché en même temps que le soleil, et nous avons fait semblant d'aller dormir avec Lo'ak.
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Allongée dans le hamac, je l'entends ruminer des choses incompréhensibles, et comprend que notre stratégie débute. Je me relève discrètement, et nous sortons du marui chacun de notre côté sur la pointe des pieds. Il me rejoins et baisse ses yeux ocres visibles dans l'ombre sur moi, et annonce fièrement avec un clin d'œil :
- Ils n'ont pas remarqué...
Je souris bêtement ce qui adoucit l'atmosphère, et nous avançons jusqu'à la faille où son ikran nous attend patiemment. Sans cesse à l'affût du moindre bruit puisque nous sommes emprisonnés par nos craintes, dans ce calme qui rend notre escapade défendue. Lo'ak atteint sa bête et grimpe avant de me tendre son bras pour que je fasse de même, puis nous nous élançons au sein de l'obscurité.
Direction : la grande cahute.
Le volatile plane contre les courants d'airs qui nous fouette violemment, comme pour nous avertir de rebrousser chemin. Pourtant on continue, complètement aveuglés par l'espoir, sans se soucier réellement du danger. Le vent frêle glisse le long de ma peau rougie, chassant les pires scénarios que j'ai déjà ressassé plus de milles fois dans ma tête.
Les minutes s'écoulent malgré nous, et nous sommes déjà au lieu espéré, plongé dans un silence terrifiant. Nous atterrissons discrètement sur l'herbe, puis nous sautons de l'animal jusqu'à atteindre le sol, tout en examinant nos arrières. Nous marchons en direction de l'ancien laboratoire qui n'est maintenant plus qu'un cadavre, consumé par la végétation.
Les taches phosphorescentes parsemées sur celle-ci me font dangereusement tourner le regard. Et je me perds en admirant la beauté des ténèbres, me faisant oublier la situation critique dans laquelle j'ai mis les pieds. Lo'ak tapote mon épaule et me rappelle à l'ordre, en pointant du doigt un petit secteur sombre :
- Faudrait qu'on reste ici jusqu'au lever du jour.
J'opine, et nous nous installons sur quelques branches incassables qui acceptent piètrement notre poids. Derrières d'énormes feuilles vertes, nous observons la dépouille du biolab, et attendons patiemment la fin de l'éclipse.
D'un regard furtif, je constate que le manque de sommeil assomme Lo'ak qui se bat pour ne pas fermer l'œil, en vain. Sa tête tombe sur mon épaule, et sa lourdeur me fait lâcher un râle involontaire. Je tente alors de m'échapper, tout en le couchant gentiment sur la verdure moelleuse à mes côtés.
Je soupir en l'observant dormir, envieuse qu'il est pu trouver repos dans de telles circonstances. Moi, cela doit faire trois semaines que mes somnolences ne durent que quelques foutues heures. Mes assoupissements ne m'apportent qu'horreur et douleur, en plus des journées longues et éprouvantes contre lesquels je me bats.
Un cauchemar, un peu comme d'habitude.
C'est d'ailleurs surprenant d'admettre à quelle point, la présence de Neteyam me manque terriblement. Chaque nuits je me sens nue sans ses bras, sans son odeur répandue sur mon corps éternellement nourri de ses caresses affectueuses.
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Je te vois.
Fanfiction! EN PAUSE ! Explications dans les derniers chapitres. Alors que Meliana, une jeune scientifique humaine démunie n'a plus que quelques jours devant elle, la famille Sully débarque au clan Metkayina. Neteyam, le fils aîné qui essaye tant bien que m...