Je te vois.

chapitre 22

point de vu Neteyam

Ça me paraît presque irréelle, je ne tiens plus en place, j'ai attendu ce moment si longtemps qu'il m'est impossible de ne pas apprécier chaque secondes.

Nos lèvres se touchent mais aucun de nous deux ne veut brusquer l'instant présent, c'est un doux contact qui fait fougueusement grimper l'envie et l'excitation. Plus rien autour de nous ne compte, on sait pertinemment que c'est aujourd'hui ou jamais, l'occasion s'est présentée et on ne doit pas la louper. Les sensation qui m'abritent me rendent si vulnérable, elle fait de moi sa marionette, ayant le contrôle sur ce que je ressens et la manière dont j'agit avec elle.

Pourtant, au moment où nos bouches décident que la tension est si insupportable, qu'il faut succomber, des cris et des hurlements retentissent.

Comme si elle s'était réveillée d'une phase de sommeil, Meliana s'écarte brusquement alors que son visage est toujours déposé adorablement dans le creux de ma main. Elle la retire expressément et remets rapidement son masque, de nouveau oxygénée. Son corps fugue et elle sort en flèche de la source d'eau chaude, son regard me demandant de me dépêcher.

- Ça venait du village, elle explique, secouée.

J'ai tant étais obnubilé par sa sorcellerie que la situation actuelle m'a échappé, mais alors qu'elle commence à s'en aller, mes doigts agrippent son poignet.

- Meliana.

Debout à ses côtés, à l'entrée de la caverne, je ne peux pas croire qu'elle fasse si rapidement abstraction de ce moment intime. Déboussolée, elle s'approche néanmoins de moi et je brise le contact que j'ai formé autour de son bras. Mes yeux se perdent dans les siens, encore emplis de désir, et je tente de la comprendre :

- Qu'est-ce qui y'a ? je lui demande, soucieux.

Les traits de son visage se tirent et ils expriment la déception, la honte et même l'effroi, mais je ne saisis toujours pas.

- Pourquoi je ne t'ai pas embrassé ? elle annonce subitement.

Son regard chagriné s'abat sur moi, en m'envoyant des frissons incontrôlables le long de mon échine.

- J'ai l'impression que tu me fuis dans ce genre de moment, je lui avoue lentement.

Comme énervée, ses mains viennent dans ses cheveux et ses paupières s'abaissent, prenant son temps pour respirer. Elle est bizarrement prise de légers sanglots et sa peau semble trembler avant qu'elle ne prenne la parole, anéantie :

- Excuse-moi, j'y arrive juste pas...

De timides larmes s'échappent sur ses joues rosies, et ses yeux s'achèvent sur ce qu'elle est, dégoûtée en analysant son corps.

- Meliana...

Elle n'a rien besoin de me dire quand son regard parle à sa place, j'ai bien compris et je ne lui en veut pas, jamais. Je m'agenouille et sans attendre, je la prend amoureusement contre moi, mes mains qui caressent chaque centimètres de son épiderme que je chéri avec passion.

Elle n'a pas besoin d'être une Na'vi pour me plaire, mais ça, elle ne l'a pas encore accepté.

Durant ces longs mois il n'y rien eu entre nous, et c'est vrai que son comportement à l'instant, me semblait étrange. Je pense que le stress de ce dire que c'était peut-être notre dernière chance, lui a fait oublier qui elle est réellement, et ce qu'elle souhaite vraiment.