Après que mon grand frère soit parti, Lo'ak a tenté de me rassurer toute la soirée. Contre toute attente, je ne l'ai pas écouté, ni ses mots, ni son stupide sourire. Il s'est couché en absorbant ma vague d'émotion négative, et pourtant, il m'a parut sûr de lui.J'ai passé la nuit à m'apitoyer sur mon sort, en imaginant toute les hypothèses possibles pour réussir notre stratégie. Je n'ai jamais fermé l'oeil pour plusieurs raisons : Est-ce qu'on va réussir ? Si on ne réussi pas, que va-t'il se passer ?
La réalité, c'est que j'ai peur de me perdre. Je suis même effrayée à l'idée de devoir abandonner mon corps d'humain ici, sans aucune liaison définitive. Je ne veux plus me réveiller dans ce physique, ni dans cet abominable laboratoire grouillant de marines qui ne sont dressés que pour tuer. Mais comment ramener mon Avatar ? C'est impossible. Tout n'a plus aucun sens, je suis perdue.
Soudain, la porte s'ouvre et je suis presque soulagée de retrouver Harold. Je ne sais même pas qu'elle heure il est ? Mon frère rentre dans la cellule sombre, puis clique sur un interrupteur qui n'allume qu'une petite lumière tamisée. Il s'avance ensuite jusqu'au banc où je suis allongée avec cette même expression qu'affiche les soldats. Vous savez, celle qui vous donne l'impression que votre sang se glace à la seconde où leur regard tombe sur vous. Horrible, mais je l'accueille sans bouger le petit doigt. C'est presque un cadeau de l'avoir ici, sans en faire trop. Il peut sauver notre plan, en plus de sauver ma propre vie.
Il s'arrête à quelques centimètres de moi avant de m'offrir un énorme sourire et de passer une main embêtante dans mes cheveux. Il reprend difficilement son sérieux, se dressant de toute sa hauteur en croisant fièrement les bras devant son torse habillé par une tenue kaki. Je l'entends se racler la gorge, et sa pomme d'Adam glisse de haut en bas.
- Il va s'en remettre ? me demande t-il d'un signe de tête envers Lo'ak, encore endormi dans un des coins reculés de la pièce.
Je lance un oeil au concerné, attristée par le poids de la culpabilité que j'emporte sur mon dos à présent. Je n'ose même pas imaginer la réaction de sa famille quand ils apprendront que leur fils cadet a été torturé, à ma place, et que je n'ai rien pu faire. J'en ai bien trop honte, tellement que je n'arrive plus à le regarder sans que cette douleur émerge à nouveau.
- Toi, t'as pas dormi... ajoute Harold pour rompre ce silence que je n'ai pas réussi à briser.
Je le regarde pendant que les larmes s'invitent aux bords de mes yeux. Mon visage tombe entre mes mains, et il s'agenouille pour me prendre contre lui. Je sanglote, mais pas à cause de mes erreurs, seulement parce qu'un vrai membre de ma famille m'étreint.
- Je m'en veux... jamais il n'aura dû subir une telle violence par ma faute... murmurais-je.
-Absolument pas... m'interromps-t'il, de ce que j'ai compris, c'est lui qui a voulu t'accompagner, et je pense qu'il avait conscience des dangers que cela impliquait.
Je renifle, en voyant l'eau salée humidifier le tissus qui recouvre son épaule. Il a raison, j'ai tant bien que mal repoussé Lo'ak mais celui-ci était bien entêté à vouloir me suivre. Sauf que je n'aurais jamais cru que le plan prenne une telle tournure. Pour lui, il ne sera pas qu'un simple souvenir à raconter à sa progéniture, mais plutôt un vrai traumatisme.
J'ai gâché sa vie en voulant sauver la mienne. C'est injuste.
Harold promène ses doigts dans mon dos pendant que j'hume l'odeur du cuir qui ressort de son treillis. J'ai relâché la pression des dernières heures, et mes larmes ont séché. Je profite une dernière fois d'être dans ses bras avec l'impression d'être dans un cocon, ou simplement une petite chose qu'il protège.
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Je te vois.
Fanfiction! EN PAUSE ! Explications dans les derniers chapitres. Alors que Meliana, une jeune scientifique humaine démunie n'a plus que quelques jours devant elle, la famille Sully débarque au clan Metkayina. Neteyam, le fils aîné qui essaye tant bien que m...