LOUP ABANDONNÉ... [BL]

1. La forêt

Cela fait maintenant des jours que je n'avais pas bu ni mangé. Faible, je pouvais à peine marcher puisque j'avais mal, même très mal à la patte.

Il y a quelques jours, en voulant chasser un lapin, j'ai glissé sur un rocher mouillé et j'ai dévalé une pente. Ayant une corpulence de nature frêle depuis ma naissance, étant donné être un oméga, je me blesse facilement à l'avant-patte gauche. Et depuis, mes tentatives de chasse n'aboutissent à aucun résultat.

Étant seul, livré à moi-même, depuis que l'on m'a chassé de ma meute, à savoir depuis mon enfance, j'ai essayé de tenir le coup. Je ne voulais pas que ces stupides alphas, qui se croient supérieurs aient eu raison de me qualifier de bon à rien et d'inutile.

À mon huitième hiver, ils avaient déjà remarqué que j'étais un oméga. Ils m'ont ensuite jeté dans un précipice, en me laissant pour mort. Ils ne voulaient pas d'esprit et de corps faible dans leur meute. Pour eux, je ne valais strictement rien.

Mais à cette chute, je survie et m'enfuis loin, très loin dans cette forêt qui m'était inconnue. De temps en temps, je me retrouvais, sans le vouloir, sur le territoire des autres loups. Mais à la moindre attaque, je détalais à toute vitesse, comme un lapin et réussissais à les semer. J'étais assez rapide, cela était sûrement dû au fait que je m'exerçais tous les jours. En même temps, je n'avais pas vraiment le choix. Mais grâce à cela, encore aujourd'hui, je suis toujours en vie.

Ça doit faire des années maintenant que j'ai quitté ma meute, je me souviens à peine de la tête et de l'odeur de mes parents, tout comme celle de mes frères et sœurs.

Allongé sur le sol humide d'une forêt peu occupé pour y passé la nuit, je sens soudain des gouttes tomber du ciel.

Il ne manquait plus que ça...

Je me redresse après un couinement de douleur lorsque je pose ma patte blessée au sol et je part à la recherche d'un endroit où m'abriter. Par chance, je vois, non loin, un rocher légèrement voûté, je mis dirige en pensant que cela pourrait faire un bon abri. Une fois arrivé, je me laisse tomber sur le flanc proche de la roche. Fatigué, je pose ma tête entre mes pattes et ferme les yeux pour me laisser plonger dans un profond sommeil...

Mais subitement réveillé par un craquement de branches, j'ouvre les yeux et je me rend compte que la pluie avait cessé de tomber. Le soleil déjà bien haut dans le ciel, laissait apercevoir ses faibles raillons sur le sol recouvert de feuilles fraichement tombées.

Combien de temps ai-je dormi?!

Puis en regardant à gauche et à droite je ne vis personne.

D'où provenait ce bruit?

Je me redresse sur ma patte valide pour humer l'air. Sentant une odeur qui ne prévoyait rien de bon, je plaque mes oreilles en arrière et fait quelque pas a reculons.

Plusieurs loups sont en approche!

Cherchant à tout prix à éviter l'affrontement, je sors de mon nid et avance tant bien que mal dans la direction opposée. Mais en les entendants se rapprocher à vive allure, je sens des gouttes de sueurs froides, commencer à se former le long de ma colonne vertébrale jusqu'à ma queue. Paniqué, malgré la douleur, j'accélère le pas dans l'espoir de réussir à les semer. Mais soudain, l'un des loups qui me poursuivaient se met à hurler. À présent j'en suis sûr, ils m'ont repéré, ils doivent sûrement être arrivés à mon nid. Voyant que je n'ai pas beaucoup avancé, je me dis :

Merde, à ce train-là, ils ne vont faire qu'une bouchée de moi! Il faut à tout prix que je trouve une cachette, un endroit pour dissimiler mon odeur et mes traces.