LOUP ABANDONNÉ... [BL]

49. Incapable

Pdv de Math :

Il en met du temps ! 

Cela doit bien faire trois quarts d'heure qu'il est parti. Un lapin n'est pas si compliqué à trouver, la forêt en est remplie. Aurais-je dû lui demander de me rapporter une grenouille ou une souris? 

Me relevant dans un râle de mon fauteuil, je saisis mon verre et fini le fond de whisky qu'il y restait. 

Comment c'est possible d'être aussi inutile?!

Jetant mon peignoir au sol, je me transforme et suis sa trace. 

Son odeur est si tenace que je pourrais la reconnaître entre mille.

Entrant dans la forêt, une soudaine odeur bestiale apparaît et ce mélange à celle d'Adam. Remarquant que cette odeur est chaude comme si elle était en sueur, je décide d'en suivre sa trace. La forêt est dance, il est difficile d'y voir quelques chose au loin. Puis après quelque pas, une vague de terreur me traverse. Submergé par ce sentiment puissant, je remarque rapidement que ce n'est pas le mien.  

Serait celui d'Adam?

Poursuivants mon chemin, je remarque au sol des traces de lutte. L'odeur nauséabonde est de plus en plus forte et je reçus de nouveau ce sentiment de terreur.

Où peut-il bien être ? 

Mais c'est à cet instant que de fortes respirations se font entendre. Le chemin est étroit, mais je pense savoir où il se trouve. Contournant un gros rocher, j'aperçois face à une montagne de pierres la source de cette odeur nauséabonde. Un sanglier est là, face à la montagne, il a l'air très concentré, je ne pense pas qu'il est remarqué ma présence.

Qu'attend t-il avec t'en d'ardeur ? 

Avançant d'un pas léger avec méfiance, je me rapproche peu à peu de lui. L'odeur du sang est pesante. Le sanglier doit être la source de cette lutte, ce qui veut dire que sa proie est sans aucun doute Adam. Avançant davantage sur ce tapis de feuilles humides jonché par-ci par-là de coups qui montaient à nu le sol, j'entends soudain des reniflements résonner. Surpris, je m'arrête et observer autour de moi pour en voir sa provenance, mais lorsque qu'un deuxième reniflement se fait émettre, je remarque qu'ils étaient émis par le lien de la meute. 

Jusqu'à présent jamais personne de cette nouvelle meute, c'est manifester par ce lien. C'est donc curieux que je demande :

-"Ça va?"

Le renifleur surprit, cesse de chouiner et s'exclame d'un ton soulagé :

-"Math?... Non, excusez-moi Maître, c'est vous?"

Ah, je l'ai retrouvé...

Froidement, je lui demande :

-"Où es-tu ?"

Excité, il me répond :

-"Vous voyez le sanglier? Et bien je suis juste devant lui cacher dans une des failles de la montagne de pierres."

Attends, quoi? Qu'est-ce qu'il fait là-dedans? Rahhh... Quelle perte de temps!

S'est donc agacé que je reprends la marche vers cet animal poilue qui me bloque le chemin en me disant qu'avant tout, je dois me débarrasser de cette chose. Arrivé à proximité de la bête, j'entends de nouveau ce stupide Béta me déblatérer des paroles inutiles :

-"Maître... Je suis désolé, je n'ai malheureusement pas trouvé la viande fraîche que vous désirez. Je ne mérite même pas votre indulgence, même la mort ne veut pas de moi. Ne prenait pas la peine de venir, je ne vous serais plus d'aucune aide. Laissez-moi."

N'y prêtant pas attention, je me mets à grogner sur l'animal qui en le voyant se fige. Profitant de cet instant de surprise, je bondis sur lui et le pousse dans le ravin. Le voyant glisser à toute allure la pente, je le vois une fois arrivé en bas se relève, un peu étourdie et reprends son chemin. Ravie, qu'il est accepté sa défaite, je me tourne face à ce mur de pierres et m'exclame :

-"La voie est libre. Sort."

À cet ordre, le bruit de cailloux qui se frottent l'une contre l'autre se fait entendre, puis sur un dernier frottement, je vois une main quelque peu tremblante s'extraire d'entre-deux pierre et saisir la paroi, puis sa sombre chevelure apparaît suivit de son abdomen. Voyant qu'il avait du mal à s'extirper de sa cachette, je me rapproche, mais rapidement, je remarque que son corps était recouvert d'hématomes et de plaies. 

Comment un simple sanglier peut infliger de telles blessures à un loup-garou? Ce, serait-il volontairement laissé battre ?

Préoccupé, je l'ai finalement laissé sortir seule de ça cachette. Désormais debout face à moi nu, tremblant, à moitié recroquevillé, il se tient le bras. Voyant qu'il attendait quelque chose de ma part, je m'exclame en lui tournant le dos :

-"Suis-moi, on rentre."

Et sans un mot de sa part, je l'entends se transformer et me suivre. Arrivé à la porte d'entrée, je reprends ma forme humaine et entre. Un majeur d'homme me tend un peignoir dans une courbette, je lui saisis et l'enfile. Pénétrant dans la salle de vie, j'entends le Béta un peu à la traîne ouvre la porte d'entrée. Déterminée à mettre les choses au clair avec ce stupide Béta, je me dirige vers le canapé. Posté face au meuble, je vois le Béta vêtu également d'un peignoir entrer la tête baissée d'un pas saccadé qui montrait la gravité de ses blessures. C'est donc sûr de moi que je m'exclame, toujours par le lien :

-"Vient t'asseoir."

Surpris par mes mots, je le vois se figer et dans en bref coup d'œil, il se tourne vers moi et s'avance. Désormais assis face à moi, le Béta reste muré dans le silence. 

Regrettait-il les paroles qu'il avait tantôt émises? Ou bien était-il embarrassé? 

Remarquant qu'il se tenait toujours le bras, je lui demande, désormais à voix haute :

-"Tu as mal?"

Pdv d'Adam :

Quelle question stupide. Bien sûr que j'ai mal. Mais ce n'es pas ça qui me préoccupe actuellement. 

Seule dans cette forêt noir, j'ai crû que mon heure était venue et j'étais prêt à l'accepter. Mais au dernier moment, j'ai fui la queue entre les pattes sans même me battre et je me suis terré dans un trou, telle un lapin face à un loup. Je suis vraiment pitoyable. Comment j'ai pu, ne serait-ce qu'un instant imaginer que tout ces efforts pour avoir de la reconnaissance aboutirait?

À l'époque, lorsque ma famille s'est fait abattre par une meute pour avoir notre territoire, j'étais trop jeune, trop faible pour faire quelque chose, mais même aujourd'hui, alors que je suis un adulte accompli, je restais toujours aussi faible et aussi inutile. Après avoir été recueillie par cette meute, j'ai décidé d'apprendre la médecine, mais ce n'était pas la solution. J'aurais dû préserver à apprendre à me battre, même si je perdais, j'aurais dû me relever encore et encore. Comment j'ai pu choisir de me reposer sur quelqu'un alors que nous vivons dans un monde ou le danger et la crainte sont maîtres?

Revenant à la réalité après que Math m'ait appelé plusieurs fois, je me ressaisis et relève la tête. 

Je suis peut-être faible, mais lui, l'Alpha que j'ai trompé à entendu mes cris de douleur et de peines, et il est venu m'aider. Je lui dois bien une explication.

-"Je suis désolé. Je n'aurais jamais dû t'emmener dans cette meute. Ils ne m'ont jamais vraiment accepté donc j'ai pensé qu'en leurs imposant un Alphas, ils allaient enfin me remarquer, mais même cela n'a pas fonctionner. Tu as été le seul à m'entendre et à te préoccuper de moi. Je t'en remercie, mais je pense que l'on ferait mieux d'abandonner toutes ses responsabilités."     

Remarquant que Math restait silencieux, je décide de me redresser pour aller dans ma chambre panser mes blessures. Mais après un pas, l'Alpha me saisit par le poignet...