Mon coeur ne pouvait s'arrêter de battre. Adariya était enfin revenue !
Une fois que j'ai eu fini mon travail au tableau, je pris le temps de la détailler en retournant à ma place. Elle avait changé... Beaucoup changé en un mois et demi. Elle qui avait toujours un style un peu féerique avait troqué son corset brun contre un gros sweat gris et avait changé sa jolie jupe verte avec un vieux jean à peine à sa taille. Ses jolis ongles étaient rongés et ses cheveux toujours si soigneusement coiffés étaient attachés en un simple chignon lâche et fade, sans parler de l'absence d'accessoires. Elle semblait avoir perdu une dizaine de kilos et avait l'air affaiblie.
A la fin du cours j'ai attendu qu'elle sorte à côté de la porte, affalée contre le mur. J'ai attendu bien cinq ou dix minutes comme ça à regarder le plafond voir s'il n'y avait pas des chewing-gum collés plus récemment que d'autres (ne me demandez pas comment ils sont arrivés là je n'en sais rien non plus). Quand j'ai enfin entendu la porte s'ouvrir, je me suis immédiatement relevée et suis allée à la rencontre d'Adariya :
- Salut. Ça fait longtemps.
«Quelle approche de merde!»
- J'ai pas le temps pour toi Lylith, vraiment.
- J't'en prie... Je sais que j'ai pas été cool avec toi avant que tu partes et je m'en veux vraiment.
- Génial.
- Ada s'te plaît! Écoute moi au moins!
- J'ai d'autre chats à fouetter Lylith. Va voir ailleurs.
- J'peux pas.
Je l'ai attrapée par le poignet.
- J'peux pas parce que je m'inquiète pour toi.
- C'est un peu tard. Tu ne crois pas?
- C'est jamais trop tard. Écoute je sais pour ton frère.
Elle s'est retournée brusquement.
- Qui t'as dit ça?
- Fryja. Ta colocataire langue de vipère.
- Je sais qui est Fryja, merci. Mais comment tu sais que c'est ma colocataire ?
- Longue histoire.
- Que je ne veux pas entendre. Très bien.
Elle s'est défaite de l'emprise de ma main et est partie.
- Au revoir, Lylith.
- Attends...
J'avais dit ce mot de manière à peine audible... Je ne l'ai pas plus retenue, déçue et anéantie par ce changement de comportement de sa part.
Elle était où ma douce et gentille Adariya, pleine de joie..? Mon p'tit rayon de soleil..?J'ai réitéré les approches les jours qui ont suivis, essuyant les échecs et les rejets froids de mon ancienne colocataire.
Elle n'allait pas pouvoir me rejetter éternellement. Si? Qu'est-ce qui l'avait tant changé? Mon attitude vers elle ou l'état de santé de son petit frère ?
Je n'en savais trop rien mais dans les deux cas il fallait que je fasse quelque chose pour retrouver mon Adariya lumineuse et pleine de vie, celle que j'aime tant et qui m'a tant manqué...
Mais comment j'allais m'y prendre?
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Ma vie pour la tienne
RomanceDepuis le décès de maman, je me fiche de tout. Je n'éprouve plus rien. Je bosse le minimum du syndical, je ne prend pas particulièrement soin de moi et je ne vais plus aux groupes de soutien psychologique. Jusqu'à... son arrivée à l'internat.