4

121 7 0
                                    

Après s'être calmées et avoir arrêter de rire, je lui dit:

- J'aime bien ton rire. Il est mignon. Il te va bien. Allez viens, je t'emmène manger, tu meurs de faim.

Je l'ai traînée jusqu'au réfectoire où je lui ai pris de quoi faire arrêter son ventre de grogner à tout va et ai au passage attrapé une pomme pour moi. J'avais beau ne pas éprouver le besoin ou l'envie de manger, il en allait de ma survie. Et si je meurs, qui va prendre soin de ce petit brin de fille qu'est Adariya..?
Cette pensée me fit grimacer. Si je m'attachais maintenant... Ça pouvait devenir dangereux... Pour elle comme pour moi.

Peu importe. Je me dirige vers la table où je nous ai installées et lui ai posé le plateau devant elle en marmonnant ma pomme à la bouche:

- Voilà, Mademoiselle est servie.

- Tu manges finalement ?

Je lui ai souris.

- Ouais. Pourquoi, tu t'inquiètes ?

Elle a rougit. Trop mignonne.

La fin de la journée s'est déroulée sans incident. Enfin, sans incidents inhabituels. J'ai dormi en classe, Adariya m'a gentiment secouée une ou deux fois pour pas que je me fasse engueuler, on a un petit peu rigolé ensemble et on est rentrées dans nos chambres respectives.

Assise à mon bureau je regardais la thermos posée sur mon étagère... «Pourquoi elle se soucie autant de moi ? Elle me connait à peine.»

J'ai soufflé.

J'allais, comme tous les soirs, sortir voir maman quand on a frappé à la porte. Adariya. Je lui ai ouvert la porte, un léger sourire aux lèvres.

- Qu'y a-t-il ?

- Tu sors?

Mince j'avais oublié que je me suis changée pour aller au cimetière.

- Oui je vais voir ma maman. Pourquoi ?

- Je voulais savoir si tu voulais manger avec moi mais si tu veux manger avec ta maman va, je te couvre au cas où la gardienne passe.

J'ai pouffé.

- Elle passe plus dans ce duplex depuis une éternité. Mais viens avec moi si tu veux, j'aimerais te montrer quelque chose...

Elle a acquiescé et je lui ai prêter un sweat noir pour éviter qu'on nous remarque. Elle ressemblait à une petite fille tellement il était grand pour elle. J'ai souris et on est sorties.

Sur le chemin j'ai commencé à m'ouvrir un petit peu:

- Tout à l'heure tu m'as raconté ton passé... Tu m'as fait confiance, c'est à mon tour de te faire confiance et de te raconter ce qu'il s'est passé dans ma vie avant toi.

Je lui ai tout dit, en tout cas sur ma famille. Je n'ai pas creusé mes désastres sociaux et amoureux.

Arrivées là bas, je l'ai aidée à escalader la grille du cimetière, l'ai pris par la main et l'ai menée à la tombe de ma mère.

- Bonsoir maman. Aujourd'hui je t'amène une amie. C'est la fille qui partage mon duplex depuis hier soir...

Je me suis accroupie et Adariya s'est baissée, s'agenouillant à mes côtés, toujours sa main dans la mienne.

- Bonjour Erika. Je m'appelle Adariya. Je suis contente que votre fille me fasse confiance et qu'elle m'ait amenée jusqu'à vous.

Elle est adorable... Les larmes ont commencé à me monter et j'ai tendu la rose blanche à Adariya, tremblotante.

- Je veux que ça soit toi qui la pose sur sa tombe ce soir...

Elle a délicatement pris la rose dans ses mains froides et l'a déposée sur l'édifice avec tout l'amour qu'elle avait en elle, comme si c'était sa propre mère enterrée là...
Nous nous sommes ensuite relevées et elle a plongé son regard dans le mien en se rapprochant de moi...

Ma vie pour la tienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant