- Je veux juste te parler et réparer les choses...
- Hm.
Bon... Elle n'avait pas trop l'air ouverte à la discussion. Tant pis, je vais tout de même essayer... Je lui ai tendu le premier pot, avec les fleur de souci.
- Déjà je voulais te souhaiter un joyeux anniversaire. Je me souvenais que c'était aujourd'hui et je voulais t'offrir quelque chose de spécial.
Elle a esquissé un demi sourire et a pris délicatement le plant. «Un point pour moi !»
- Merci. Bon. Je ne t'accorde pas longtemps. Fait vite. Et soit concise.
Je lui ai souris et ai posé le gardénia sur mes genoux.
- Je sais que j'ai été exécrable avec toi et je m'en excuse... Je n'ai aucune raison valable de t'avoir fait subir cela si ce n'est la colère et la frustration. Le jour où t'es partie je venais de discuter avec Madame Kentalaa et elle m'a ouvert les yeux. J'ai tout de suite voulu venir m'excuser mais tu étais partie. Tu m'as terriblement manqué et je me suis inquiétée pour toi... Puis cette horrible peste m'a dit que ton frère était hospitalisé... Et je me suis encore plus inquiétée. Puis il y a quelques semaines tu es revenue, amincie, changée, froide... Je voulais que tu saches que mes sentiments envers toi n'ont pas changé et que je suis là pour toi si tu as besoin... J'aimerais beaucoup retrouver la Adariya que j'aime tant... Et comprendre pourquoi tu m'as posé un stop...
Je lui ai tendu le gardénia.
Elle l'a doucement pris avec elle et a caressé les pétales délicatement.
- Je voulais te protéger de moi.
- Hein?
- Tu m'as entendue. Je n'ai pas autant changé que tu le penses en un mois et demi... (Elle a baissé les yeux). Je suis pas ce monstre de froideur que je te montre. Je ne l'ai jamais été. Je ne veux juste pas te blesser.
J'ai pris ses mains dans les miennes.
- Tu ne peux pas plus me blesser qu'en m'ignorant et m'expulsant de ta vie.
- Pardon...
- Ce n'est rien.
J'ai remis une mèche échappée de son chignon derrière son oreille.
- Pour ce qui est de mon refus devant tes avances... C'est compliqué.
J'ai doucement posé ma main sur la sienne.
- Prend ton temps. Si il y a des choses à m'expliquer, fait le. Mais fais le à ton rythme.
Elle a accepté de me raconter quelques une de ses relations passées parmi la petite dizaine de personnes qu'elle a fréquenté.
- Le premier ex que j'ai eu a décidé que j'étais sa propriété, même une fois séparés. Il a fallu déménager pour le fuir. Et encore...
Elle a baissé les yeux de nouveau.
- La suivante n'a pas été mieux. Elle est revenue plusieurs fois pour essayer de me reprendre dans ses filets pour me jeter après en me reprécisant a chaque fois qu'elle ne reviendrait pas. Le troisième et la quatrième m'ont violée.
Sa voix s'est brisée sur ce dernier mot et j'ai caressé sa main pour la rassurer.
- Je comprend... Tu as vécu des traumatismes et tu as peur qu'ils se reproduisent...
- Exactement. Et je ne voulais pas t'en parler parce que je savais que tu allais dire "oui mais tu sais je ne suis pas comme eux". Et cette phrase... Je l'ai trop entendue.
- Je ne peux pas te promettre de ne pas te blesser. J'ai mon caractère... Mais c'est à toi de décider ce que tu veux faire...
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Ma vie pour la tienne
RomanceDepuis le décès de maman, je me fiche de tout. Je n'éprouve plus rien. Je bosse le minimum du syndical, je ne prend pas particulièrement soin de moi et je ne vais plus aux groupes de soutien psychologique. Jusqu'à... son arrivée à l'internat.