14

75 3 0
                                    

Elle prit son temps pour me répondre. Il s'est écoulé peut être quelques secondes, quelques minutes au maximum mais cela m'a paru une éternité avant de réentendre le doux son de sa voix qui me dit:

- Écoute Lylith, je n'en sait trop rien encore pour le moment si je suis prête à entrer dans une relation. Mais... Il y a une chose dont je suis certaine.

Mes yeux se sont écarquillés, je ne savais pas à quoi m'attendre...

- Laquelle?

- Je te veux dans ma vie, Lylith.

Son visage a viré au cramoisi, ce qui m'a fait sourire et Adariya s'est empressée de rectifier:

- Pour l'instant, je te veux dans ma vie comme une amie. Rien de plus.

- Tu veux bien revenir dans le duplex avec moi du coup? (Une amitié c'était toujours mieux que rien du tout)

- Oui, je reviens. De toute façon je supporte plus cette langue de vipère de Fryja.

J'ai éclaté de rire:

- Je comprend tellement. Elle est odieuse.

Nous sommes retournées à son duplex pour récupérer ses affaires et les ramener chez moi avant le couvre feu, qui ne saurait tarder à être sonné.
Cette nuit là, Adariya a tenu à dormir avec moi, sit disant pour "s'assurer que je dorme bien". Je ne savais pas encore comment j'allais gérer la situation mais avoir Adariya à mes côtés me motivait plus que jamais.

Les semaines suivantes, mes notes se sont remises à augmenter, je me suis remise à travailler dur pour arriver aux chevilles de celle que j'admirais tant, je me suis remise à manger (pendant notre 'séparation' j'avais rechuté dans mes TCA) et à dormir correctement. Pas étonnant puisqu'Adariya et moi nous étions fortement rapprochées, cela me motivait donc énormément.
Aujourd'hui, autre chose a piqué ma motivation : j'ai eu mon premier 18/20! En sciences sociales ! J'ai lâché mon plus grand sourire à Adariya et ai presque crié dans la salle de classe :

- Tu as vu ça ?! C'est grâce à toi ! Il faut absolument que je montre ça à madame Kentalaa !

Elle a gloussé :

- Oui, on ira lui montrer. Mais baisse d'un ton, veux-tu ? Tout le monde nous regarde.

- J'en ai rien à foutre des autres ! J'ai 18/20 !!!

- Lylith ! Votre langage ! m'a réprimandé le prof.

Moi qui me ramassait de 2 et des 3 en temps normal, j'arrivais à monter entre 8 et 12 avec Adariya et là, j'avais 18 ? C'était impensable !
J'ai pris un papier sur lequel j'ai écrit et l'ai tendu à Adariya :

«Je vais aller le montrer à Maman ce soir, tu veux venir?»

Elle a souri et a acquiescé d'un signe de la tête. À la fin des cours, je me suis rendue avec mon amie à la salle de Madame Kentalaa pour lui montrer ma jolie note. Elle m'a félicitée de bon coeur et m'a dit que cela lui faisait plaisir de me voir réussir et de voir que j'allais mieux. A ce moment là, j'ai salué ma prof, ai pris la main d'Adariya et l'ai traînée jusqu'à notre duplex pour que l'on se change avant d'aller voir Maman.
J'étais si heureuse qu'on est restées une voire deux grosses heures auprès d'elle, jusqu'à ce que je vois Adariya grelotter. Je lui ai mis ma veste sur le dos et l'ai enlacée:

- Viens, on rentre.

- Mais... Tu n'as pas fini de parler avec ta Maman...

- Je reviendrais. Tu es frigorifiée, on rentre. Ce n'était pas une question.

Arrivées au bahut, Adariya a proposé de faire de la tisane:

- Non. Laisse. Je vais la faire. Repose toi et choisi un film. Demain on a pas cours, c'est samedi, alors je te propose Netflix, tisane, biscuits. C'est moi qui gère tout!

Je fus surprise de la voir rougir lorsque je lui ai adressé un sourire avant de partir faire les boissons chaudes et mettre les cookies dans une assiette.

Ma vie pour la tienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant