CINQUANTE NUANCES PLUS SOMBRES

Chapitre 22

Mon visage blêmit d'un coup et mon sang se glace. Instinctivement je me place entre Louis et lui.

— Qu'est-ce que c'est ? s'enquiert Louis avec méfiance.

Je l'ignore. Je n'arrive pas à croire que Zayn puisse faire ça.

— Zayn ! Cela ne te regarde pas.

Je lui lance un regard plein de fiel, la peur laissant la place à la colère. Comment ose-t-il me faire ça ? Pas maintenant, pas aujourd'hui. Pas le jour de l'anniversaire de Louis. Surpris par ma réaction, il cligne de ses grands yeux marron.

— Harry, qu'est-ce qui se passe ? répète Louis, d'un ton plus menaçant.

— Louis, est-ce que tu veux bien nous laisser, s'il te plaît ? dis-je.

— Non. Montre-moi.

Il tend la main et je sens que je ne dois pas discuter -son ton est froid et implacable. À contrecœur, je lui donne le message.

— Qu'est-ce qu'il t'a fait ? demande Zayn en ignorant Louis.

Il semble dévoré d'inquiétude. Je rougis tandis que des myriades d'images érotiques traversent rapidement mon esprit.

— Ça ne te regarde pas, Zayn.

Je ne peux m'empêcher de prendre un ton exaspéré.

— Où as-tu eu ça ? demande Louis, la tête penchée sur le côté, le visage impassible, la voix calme... et pleine de menace.

Zayn rougit.

— Peu importe.

Mais il poursuit aussitôt devant le regard noir et glacial de Louis :

— C'était dans la poche d'une veste - la tienne, je suppose - que j'ai trouvée accrochée à la porte de la chambre d'Harry.

Sous le regard bleu et glacial de Louis, l'assurance de Zayn vacille un peu. Mais il se reprend pour lui adresser à son tour un regard mauvais.
Un modèle d'hostilité en costume sexy rouge et noir. Il est splendide. Mais pourquoi diable va-t-il fouiller dans mes vêtements ? D'habitude, c'est plutôt l'inverse.

— Tu en as parlé à quelqu'un ?

La voix de Louis est aussi douce qu'un gant de soie.

— Non ! Bien sûr que non, rétorque Zayn, blessé.

Louis hoche la tête et semble se détendre. Il se tourne et se dirige vers la cheminée. Sans un mot, Zayn et moi l'observons prendre un briquet sur le manteau de la cheminée, mettre le feu au message et le laisser lentement flotter dans l'âtre, jusqu'à ce qu'il ait disparu. Le silence qui règne dans la pièce est lourd.

— Pas même à Niall ? dis-je en me tournant vers Zayn.

— A personne, insiste Zayn.

Pour la première fois, il paraît intrigué et blessé.

— Je veux juste m'assurer que tu vas bien, Harry, murmure-t-il.

— Je vais bien, Zayn. Plus que bien même. Je t'en prie, Louis et moi allons bien, c'est de l'histoire ancienne. Je t'en prie, n'y pense plus.

— Ne plus y penser ? dit-il. Comment le pourrais-je ? Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

Et ses yeux marron s'emplissent d'une angoisse sincère.

— Il ne m'a rien fait, Zayn. Honnêtement, je vais bien.

Il cligne des yeux.

— Vraiment ? demande-t-il.