Introspection du soir

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Des oiseaux exotiques,
Qui meurent sur des buildings,
Des coups de blues chroniques,
Des slogans marketing ;
J'ai des baisses de tension,
Des mauvaises intentions,
Des suintements de lymphe,
Divines larmes des nymphes ;
J'ai des parapluies noirs
Qui sillonnent le soir
Dans une ville qui coule
Et qui m'entraîne avec ;
J'ai le soleil d'avril,
La pluie qui l'annihile,
Des images d'horreur
Voilées par ma torpeur ;
J'ai des villes endormies,
Des ennemis sans nom,
Des visions d'incendies,
Des légions de démons,
Quelques supernovas,
Quelques étés lointains,
Ce qui me reste de feu,
Ce qui me reste de toi,
Des hivers éternels,
Des éthers vivifiants,
Des roquettes dans le ciel,
Des soleils triomphants,
Des requêtes sans réponse,
Des pansements décollés,
Des rêves jetés aux ronces,
Des espoirs avortés,
Une sonnerie téléphone,
Un écho estompé
D'une voix qui me somme
De ne pas raccrocher,
Une promesse de revanche
Sur le temps que je perds,
Une soif que n'étanchent
Que les labeurs amers ;
C'est le champ des possibles
Promis à la béance ;
C'est l'éclat ostensible
De toutes les sous-jacences,
Des hurlements risibles
Faits de tous mes silences ;
C'est un champ de bataille,
Né d'étoiles et d'essence,
Promis à la quiétude
Quand tout sera poussière ;
C'est de grandes funérailles
Couronnées d'une naissance ;
C'est le monde qui flanche,
Qui se paie, qui se perd,
L'impression d'être témoin
De son dernier virage,
Du sursaut de conscience
Sur son dernier visage,
De ses pupilles franches
Disant sa gratitude ;
C'est une réminiscence
De son infinitude.

Saison déraisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant