CHAPITRE XXI

15 2 12
                                    

Novembre 1701, Palais-Royal, Magistère...

- Pluma scriptor, dit Hector avant de se lancer dans un récit à voix haute.

Assis, à son bureau, il dictait à sa plume un rapport. Pas peu fier d'avoir trouvé ce sortilège, Hector n'avait eut de cesse de l'utiliser pour consigner ses comptes-rendus. Grâce à cela, il se payait le luxe de donner le plus de détails possible dans ses notes, rendant ses procès verbaux extrêmement complets.

Relisant son rapport, il dupliqua le parchemin, rangea l'original dans son étagère et roula le second qu'il confia à un elfe, après l'avoir scellé, pour le descendre aux Archives Juridique.

Se rasseyant, il se pris à observer un instant de répit. Il songea que son échec aux Archives n'était que temporaire. Bientôt il aurait les accréditations nécessaire pour fouiller dans le dédale des Pensines et des dossiers. Il se prit a rêver d'un sauf conduit accordé par les Bradefer, mais il ne pensait pas le mériter encore. Pourtant, il donnait tout son possible à la brigade. Il avait participer à plus de cinq affaires en moins d'un an, en avait résolus trois et se voyait respecté par presque tous ses collègues. Tous, sauf Geoffroy Lestrange, Louis-Gautier Lenoir et Basile Vectan, ses supérieur. Ces derniers continuaient de le traiter comme un moins que rien.

Soudain la porte branla sous le martelage de coups. Une voix retentit au travers du panneau :

- Hector, Vectan nous demande.

C'était Benoît. Se levant de sa chaise, Hector sortit dans le couloir pour se présenter au bureau du commandant. Une large pièce rectangulaire abritait le bureau de Basile Vectan. Trois hommes s'y trouvaient, Hector ne fut aucunement surpris de voir les toutous, Geoffroy et Louis-Gautier, au pieds de leur maître. Affalé dans son siège, le commandant de la Brigade des Aurors avait les yeux fermés et les mains entrecroisées sur son ventre. Il ouvrit les yeux lorsque la porte fut refermée.

- Vous nous avez fait demander, mon commandant? demanda Benoît en s'asseyant sans qu'il y fut invité.

- Oui, c'est exact. Assoyez-vous donc, cela risque d'être long. Répondit Basile Vectan visiblement irrité. Jean se fit apparaître un fauteuil et s'assit à son tour.

Hector, qui n'avait pas dit un mot, se contenta de rester debout, évitant soigneusement de regarder Lestrange. Le commandant leva sa baguette et d'un geste fit léviter un dossier depuis une pile posée par terre jusqu'à eux.

Il regarda tour à tour les cinq agents qui se tenaient devant lui avant de leur expliqua le contenu de leur mission durant un bon quart d'heure. Il passa les treize premières minutes à leur vanter les qualités de Geoffroy et Louis-Gautier, qui seraient leurs supérieurs dans cette enquête, avant d'enfin leur révéler la nature du problème.

- En résumé, je veux que vous découvriez cette bande de trafiquants, et que vous les arrêtiez et que vous vous saisissiez de leurs artefacts contrefaits.

- Nous ne disposons de rien de plus ? Avait demandé Jean, les doigts dans sa barbe cendrée.

- Vous devrez partir du point mort messieurs. Cette affaire étant nouvelle de ce matin, nous n'avons de faits que des témoignages oraux, avait répondu le commandant d'un ton sec.

- Rien de fiable ni de concret donc, marmonna Hector pas suffisamment bas.

Le directeur leva la tête vers lui, se redressa et vint se planter face à lui. Il tenta de planter son regard dans les yeux flou d'Hector sans parvenir à y trouver un point fixe, ce qui le déstabilisa. D'une voix mal assurée, il tenta de lui faire la morale :

Hector Salazar : Mémoires D'un Auror Noir (Tome premier 1678-1715)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant