Juin 1700, Académie de Magie Beauxbâtons...
- Donc tu partira pour Paris juste après les examens, demanda Achille allongé contre le torse d'Hector. Ce dernier, une main lui caressant les cheveux, ne répondit que par un hochement de tête. Achille se tortilla, et se retourna, posant son menton sur la poitrine d'Hector.
- On ne se verra presque plus... dit Achille avec une moue triste.
- Ne t'en fais pas, lui dit Hector en lui caressant le front. On ne sera pas sans se voir. Je descendrais à Toulon aussi souvent que faire se pourra et je t'enverrai Harald tous les jours si il tiens la distance.
Le corbeau, endormi sur le rebord de la fenêtre ouvrit un œil à la mention de son nom. Il déplia ses ailes, s'ébroua comme un croup et claqua son bec contre le carreau. Hector ne prit pas la peine de se lever. Il tourna son poignet en remuant ses lèvres et la fenêtre s'ouvrit. Le volatile adressa un clin d'œil aux deux amants encore allongés et s'envola dans le soleil levant.
- Il a raison, dit Hector en se redressant. Il faut qu'on se lève, où les autres vont remarquer notre absence.
Achille grommela, s'agrippant à Hector pour l'empêcher de se lever. Hector lui sourit, le chatouilla et se dégagea. Il se leva et vint respirer l'air frais du matin à la fenêtre.
- Tu vas te faire voir... dit Achille
- Dit plutôt que tu as peur que quelqu'un me voit nu à cette fenêtre, rétorqua Hector sans le regarder. Achille grogna et Hector éclata de rire.
- Qui veut-tu qui nous voit ? Personne n'est encore réveillé. Il ne doit guère être plus de six heure moins le quart.
Hector se tourna dos à la fenêtre pour chauffer son dos aux premiers rayons du soleil. Achille, toujours allongé dans le lit qu'ils avaient fait apparaître avec un sortilège le regardait en se mordant la lèvre inférieur.
- Je sais, dit Hector en souriant. Il s'approcha d'Achille, lui déposa un baiser sur le front et attrapa ses habits qu'il enfila. Achille se leva enfin et vint enserrer de ses bras son bien-aimée.
- Je devrais me passer de ça combien de temps ? Demanda-t-il en passant ses mains sous la tunique d'Hector.
- Je ne saurais te dire. Quelques jours, quelques semaines tout au plus.
Achille bougonna et serra son ami un peu plus fort. Hector lui rendis son étreinte puis lui tendis ses habits.
- Allez, rhabille toi mon amour. J'aimerais bien qu'on réintègre le dortoir avant le réveil des autres.
Achille s'exécuta en soupirant. Tous les matins depuis plus de deux ans ce même manège se répétait. Le soir ils allaient se coucher dans leur dortoir, attendaient que leurs condisciples s'endorment et montaient au cinquième étage pour dormir ensemble, dans un lit qu'ils faisaient disparaître tous les matins avant de redescendre en catimini réintégrer leur lit pour se lever en même temps que tout le monde, et ainsi éviter d'éveiller des soupçons. Ils avaient failli se faire surprendre plus d'une fois par des professeurs levés plus tôt que d'habitude. Les fantômes, armures et tableau ne leur avaient jamais posé de problèmes. Léonard de Vinci s'étant assuré de leur silence par un biais mystérieux que les deux jeunes hommes ignoraient.
Ainsi, en prenant leurs précautions habituelles, Hector et Achille regagnèrent leurs pénates sans problèmes et profitèrent de la demi-heure de sommeil restant pour vraiment dormir.
Les examens approchaient. Achille le soulignait tous les matins, et Hector savait que son amant avait peur de la séparation qu'occasionnerait son départ pour Paris. Ils en avaient parlé maintes fois, mais Hector n'avait pas su trouver les mots justes pour réconforter Achille. Lui aussi il se faisait du soucis. Il savait qu'Achille retournerait à la ferme de ses parents, dans l'attente d'une opportunité dans la musique. Cependant Hector ne doutait pas du talent de harpiste d'Achille et savait que ce dernier n'aurait aucun mal à trouver sa place grâce la gloire éternelle gagnée avec le trophée des Trois Sorciers.
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Hector Salazar : Mémoires D'un Auror Noir (Tome premier 1678-1715)
Fanfic**EN CORRECTION** "Je ne saurais résumer de façon claire et concise ce volume de mémoires. La seule chose que je pourrais vous en dire est que ce que l'on apprends en Histoire de la Magie est bien différent de ce que j'ai pu voir et comprendre dans...