𝘋𝘦𝘶𝘹.

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Soudain, la jeune femme réalisa qu'elle ne connaissait même pas le nom de son bel amant. Cette information lui manquait pour faire le tri dans ses souvenirs et remettre de l'ordre dans sa tête.

Après un autre soupir, la brune prit enfin une première gorgée de son café au sirop de noisette. Cela la revigora pour la suite qu'elle commençait à redouter de plus en plus. La conversation ne lui faisait pas peur et le jeune homme encore moins, lui qui, durant leur soirée, avait été si gentil et bienveillant à son égard. Non, ce qu'elle craignait, c'était le risque de s'éprendre à nouveau pour lui. Lui et son regard, lui et son sourire... Lui et sa sensibilité qui se lisait si facilement à travers ses iris.

Consciente qu'elle s'apprêtait à lui poser une énième question – chose qui semblait embêter le japonais – Amelia réfléchit à la meilleure façon de lui demander son prénom, avant de se rendre à l'évidence qu'importait les mots choisis, il ne s'agissait là que d'une question simple et légitime.

C'est quoi ton prénom ?
Tadashi. Je m'appelle Tadashi.
Tadashi... Nous deux, cette nuit, nous avons fait des choses.
Ouais.

Le jeune homme se mit à sourire niaisement, presque gêné avec sa voix encore éraillée du matin. Il se mit à gratter sa nuque, n'osant presque plus regarder Amelia droit dans les yeux, avant de prendre à son tour une gorgée de son café.

Bon sang, qu'il est mignon, se dit Amelia, en sentant les battements de son cœur s'accélérer. Elle se mit alors à fixer la tasse que son partenaire tenait dans les mains et contempla subitement son design. Couleur crème, avec deux lignes vers le haut : une en rouge pâle et l'autre en-dessous d'un bleu délavé très beau. La sienne était presque à l'identique. Seule la ligne du dessous était différente et laissé paraître un vert foncé, rappelant les couleurs du café.

La brune se ressaisit, prenant conscience que son esprit divaguait un peu trop, et reprit, ayant l'intention de se dédouaner de sa nuit mouvementée avec le Japonais :

Ce n'est pas moi. Je veux dire, la femme que tu as connue cette nuit, sous tes draps... Je ne fais jamais ça d'habitude.
Alors pourquoi avoir fait exception hier soir ?

Parce que je me sentais seule le soir de mes 27 ans, pensa la jeune femme. Parce que tu étais là, avec tes sourires, tes regards, tes petites attentions. Ta bienveillance. Parce que je te trouvais tellement beau, attirant, attachant...

Plus Amelia observait Tadashi, et plus elle se rappelait. Plus elle se rappelait, et plus elle comprenait pourquoi elle s'était jetée dans ses bras, à lui, et pas dans ceux d'un autre. Parce que c'était lui, tout simplement. Ce constat l'effrayait, puisqu'elle se rendit compte que pour la première fois, la solitude et la mélancolie l'avaient amenée à faire l'amour avec le premier venu.

Elle se persuada tout de même de cacher cette vérité et de mentir au concerné. Par gêne, par fierté, par culpabilité, la jeune femme n'en avait pas la moindre idée, mais ce qu'elle savait, c'est qu'elle ne voulait rien laisser paraître.

J'en sais rien. Et pour toi ?
Moi ?
Qu'est-ce qui t'a poussé à te donner à une inconnue ?
C'est ta façon de dire « coucher avec quelqu'un » ?

Un petit sourire illumina le visage de ce fameux Tadashi, quelque peu amusé. Il n'était pas moqueur, mais bienveillant, exactement comme la veille. La brune ne voulut cependant pas se laisser amadouer par cette bouille d'ange et resta campée sur ses positions.

[réécrit/posté le 23/06/24]

𝐀𝐔 𝐃𝐄𝐓𝐎𝐔𝐑 𝐃'𝐔𝐍 𝐂𝐀𝐅𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant