Je déteste les maths.
Quatre mots et un seul sentiment de haine fort et puissant. Assise au fond de la classe et m'ennuyant à un point inimaginable, je me demandais ce qui m'a pris d'être en filière scientifique, et de me taper des cours aussi ennuyant et flippant à la fois. Je me sentais à Hong Kong. J'étais sur le poing de poser ma tête sur la table quand je me rendis compte qu'un gars de ma classe me regardait et j'ignore si c'est à cause de mes cheveux en bataille ou parce que je prenais ma table pour un tam-tam en y tapotant avec mes crayons.
- Quoi ?! M'exclamais-je d'un ton froid.
Je crois l'avoir vu sursauter, ce qui m'amusa. Les rigolos de ma classe me lancent toujours ce genre de regards, légèrement craintifs, et j'adore ça. J'ai toujours été la « metalhead chick », qui parle à seulement 0,00001% des personnes de ce lycée pourri, qui s'amène toujours en cours avec une tête mal coiffée et des vêtements sombres et beaucoup trop grands pour elle, et surtout celle qui tire toujours la gueule et qui foudroie tout le monde du regard. Mais attention, il ne faut pas me prendre pour une adolescente déprimée et noyée dans ses petites histoires pseudo-dramatiques, au contraire, je suis très bien dans ma peau. Enfin, je le suis devenue il y'a quelques mois. Je vis paisiblement avec mes parents dans un appartement vintage et chaleureux en plein banlieue de L.A, j'ai une meilleure amie vraiment géniale, j'ai une super collection de T-shirts de groupes de rock, je me lève chaque samedi à 14h, on regarde un film comique chaque dimanche après-midi avec mon père, j'ai plutôt de bonnes notes mis à part en maths et je suis la même routine chaque jour. Pour certains, c'est sûrement une vie ennuyante ou non pimentée, mais moi je la trouve très bien. Enfin, maman refuse qu'on ait un chien, mais à part ça elle est très bien ma vie.
On était mardi, et pas n'importe lequel, celui du début de la Champions league. J'avais déjà préparé un petit programme pour cette journée ; m'enfuir de ce lycée dès que 16h arrive, courir dans le parc, prendre une douche bien chaude, m'habiller et sauter sur mon vélo pour me rendre chez Arya. On regardera le match avec elle et ses voisins tout en éparpillant du pop-corn partout sur le canapé et le tapis. Et fut ainsi. J'ai couru pendant une heure dans le parc, j'ai pris ma douche tout en glissant deux fois dans le bac, j'ai mis ma tenue de mon équipe préférée, c'est-à-dire, le Bayern de Munich, j'ai du supplié ma mère pour qu'elle me laisse aller chez Arya et j'ai sorti mon vélo du garage pour me rendre chez cette dernière.
- Tu sais, même si tu n'arrêtes pas de me l'expliquer, je n'arriverai jamais à comprendre ce qu'est un hors-jeu... S'exclama Arya.
- Ah ouais, par contre pour comprendre les limites et les dérivés, tu sais faire !
- Te moque pas ! Fit-elle en me tapotant l'épaule et je gloussais.
Arya est nulle en foot. Par contre pour le reste elle est parfaite ; c'est la déléguée des élèves, c'est l'une des premières de la classe, et c'est une fille très connue et très appréciée au sein de l'école. Beaucoup s'étonnent de nous savoir meilleures amies depuis l'enfance, on est très différentes. Mise à part le côté apparences, car contrairement à moi, Arya est très coquette et porte chaque jour une nouvelle paire d'escarpins, mais aussi parce que c'est quelqu'un de joyeux, social, optimiste, ouvert et très fun. Tout ce que je ne suis pas.
- Sinon ce weekend, tu as quelque chose de prévue ? Demanda-t-elle.
- Oui grâce matinée, regarder des séries , faire la sieste...
- J'étais sérieuse.
- Moi aussi. Marmonnais-je. Pourquoi tu demandes ? Si c'est encore une de tes journées shopping, c'est non d'avance.
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Fake Boyfriend
General FictionAprès la tournure dramatique qu'a pris sa dernière mission, Emilia laisse tomber l'espionnage et replonge dans sa vie normale de lycéenne normale. Mais les choses tournent au vinaigre une fois de plus lorsqu'elle se retrouve non seulement à habiter...