Faith : The forest

Prologue : Departure

3 janvier 2172, dans un petit village de France, Terre

    Assise sur le lit de l'homme avec qui elle venait de passer la nuit, Sansa le regarda dormir encore quelques secondes avec un léger sourire triste avant que l'heure du réveil se trouvant près du jeune homme ne lui saute aux yeux. Elle n'était pas en retard, mais il valait mieux qu'elle parte au plus vite si elle voulait dire au revoir à sa famille. Elle leur avait promis d'être là, elle ne voulait pas les décevoir. Ils avaient sûrement tous fait l'effort de se lever si tôt pour pouvoir l'enlacer une dernière fois. Ils ne pourraient pas la revoir avant une durée indéterminée et bien qu'Internet existe, cela ne remplacerait pas les moments qu'elle allait rater, étant à des années lumières d'eux. Elle se leva donc et alla chercher ses affaires, éparpillées aux quatre coins de la pièce avant de les remettre rapidement,  faisant attention de ne pas réveiller le jeune homme auprès d'elle. Elle savait que Adil ne lui en voudrait pas de ne pas l'avoir réveiller, après tout ce n'était pas comme si les choses étaient sérieuses entre eux, elle était là lorsqu'il avait besoin de se vider les couilles et coucher avec lui permettait à la jeune femme de ne pas avoir la tête remplie de pensées sombres. Parfois, elle s'en voulait, elle avait honte de faire cela. Elle se sentait sale. Et elle se demandait pourquoi ? Pourquoi elle n'obtenait rien d'autre des garçons qu'un sexe un peu près satisfaisant lorsqu'elle était chanceuse ? Pourquoi ne pouvait-elle pas tomber amoureuse ? Était-elle trop cassée pour cela ? Ses sœurs lui disait d'être patiente, elle venait seulement d'avoir dix-huit ans et parfois l'amour prenait du temps mais tout cela l'effrayait.

    Quittant l'appartement du jeune homme, elle le remercia intérieurement de vivre à seulement dix minutes à pied de chez elle, ayant l'habitude de marcher, il ne lui fallut donc que la moitié de ce temps pour arriver à destination. Comme convenu, chaque membres de son imposante famille était là, les plus petits dormaient à moitié sur la table, peinant à rester éveiller mais ils se forçaient, pour pouvoir dire un dernier au revoir à leur tante. Liana, la sœur de Sansa plus âgée d'un an, elle aussi peinait à rester éveillée, elle avait toujours été un oiseau de nuit et la connaissant, Sansa pouvait parier qu'elle ne s'était endormit qu'à peine une ou deux heures plus tôt, elle était donc loin d'avoir le temps de sommeil requis pour un adulte. Les autres semblaient plus ou moins éveillées et semblaient tous heureux de la voir. Sa mère, Sylvianne, la prit dans ses bras quelques secondes, annonçant qu'ils avaient préparé le petit déjeuner. Sansa pouvait entendre la tristesse dans sa voix et lorsqu'elles se séparèrent, Sansa remarqua immédiatement que ses yeux étaient bien plus humide qu'à leurs habitudes. C'était dur pour la mère de famille de laisser sa petite dernière quitter le lit familiale, surtout pour aller aussi loin, dans un endroit si sauvage et différent de chez eux.
    Lorsqu'elle se tourna afin de s'asseoir à table, Sansa remarqua la quantité de nourriture se trouvant sur la table et elle sentit directement la culpabilité monter en elle. Sa famille n'avait jamais roulé sur l'or, ils s'étaient toujours contenter de café (ou de cacao pour les plus jeunes) et s'ils étaient chanceux, ils avaient du jus d'orange ou des croissants. Elle était reconnaissante pour ses parents d'avoir fait ça, ils voulaient sûrement lui donner un bon repas d'au revoir mais elle savait qu'ils auraient surement des difficultés à se nourrir lorsque le mois toucherait à sa fin. Elle chassa ses pensées de sa tête, c'était le dernier moment qu'elle passait avec sa famille -qu'elle appelait parfois sa raison de vivre- et elle ne voulait pas gâcher cela. Elle prit donc le plat de crêpe maison et le pot de nutella alors que son premier neveu Alex, âgé de douze ans, lui apporta une tasse de café bien chaud. Elle mangea en discutant avec toute sa famille, la plupart d'entre eux restaient silencieux, mélancoliques à l'idée de dire au revoir à la jeune femme, mais Cyril et Loris, les plus âgées de ses frères ne cessèrent de faire rire tout le monde pour détendre l'atmosphère. Et Malia, sa plus grande sœur et la jumelle de Cyril, lui donnait plein de conseils pour l'aider face au voyage qu'elle fait. Elle était fière de l'opportunité que sa petite sœur avait saisie et elle espérait qu'elle en ressortirait plus construite, forte et heureuse.