Chapitre n°18 : Promess

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10 septembre 2172, rives d'eaux de la forêt, Pandora

         Neteyam avait longtemps réfléchit à la discussion qu'il avait eu avec Norman. Les nouveaux éléments que l'avatar lui avait donnés permettaient à Neteyam d'y voir plus clair. Après une longue nuit sans sommeil à réfléchir, encore et encore à toute cette histoire, il avait lui-même répondu à la plupart des questions qu'ils se posaient. Puis, il avait repensé à ce jour dans le kelku qu'il partageait avec sa grand-mère, il avait tourné la tête et avait fixé l'endroit où elle s'était effondrée et il avait revu toute la scène, il avait revu sa peur, sa tristesse, son désespoir et il avait compris. Il avait compris qu'elle pourquoi elle avait voulu justice après avoir été détruite à ce point. Il avait compris qu'elle ait pu vouloir venger sa famille suite à une telle douleur. Neteyam était persuadé qu'il aurait fait bien pire si on avait fait ressentir autant de désespoir, de peur et de tristesse à un membre de sa famille -qu'il n'était pas sûr d'avoir d'ailleurs- et contrairement à Sansa, il ne reculerait pas. Se rendre compte de cela, lui avait permis de trouver une certaine paix en lui-même et il n'irait pas jusqu'à dire qu'il avait accordé son pardon à la jeune femme mais il était sur le bon chemin. Il trouvait ça bizarre mais il était heureux de ne plus avoir à être dur, froid et parfois même méchant, il était heureux de pouvoir la regarder sans sentir ses tripes se retourner, il était heureux de ne plus lui en vouloir.

         Sansa avait bien vite remarqué son changement de comportement avec elle. Il était plus doux, moins intransigeant, ces mots étaient encourageants, le rythme de travail était redevenu normal mais elle qui s'est habitué à donner toujours plus trouvait maintenant qu'ils n'en faisaient plus assez. Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'il était gentil mais sa neutralité n'était plus blessante, elle était douce. Puis, il y avait son regard, son magnifique stupide regard. Il ne montrait pas de haine, plus maintenant, encore une fois il ne renvoyait une douce neutralité. Même sa manière de la toucher pour l'aider était différente, ces dernières semaines, lorsqu'il devait la toucher il appréhendait et était presque hésitant, comme si elle avait été une grenade qui allait lui exploser dans les mains. Depuis quelques jours, il la touchait sans se poser de question, avec assurance presque énervante mais restant une fois de plus d'une infinie douceur. Elle ne savait pas ce qui avait bien pu le pousser ce changement de comportement si soudain mais elle préférait ne pas se torturer avec ça et en profiter pendant que ça durait. Elle avait presque l'impression que le peuple s'était adouci en même temps que lui mais elle se doutait que c'étaient les heures que Lun'oat avait passé à plaider sa cause auprès de chaque Omatikayas inquiets, les éloges que Ki'eila faisait sur le comportement de la jeune femme face en cours -chose qu'elle n'avouerait surement jamais à Sansa pour des raisons évidentes- et également la nourriture que Sansa s'efforçait de chasser et ramener au peuple chaque jour de quoi manger au village.

         Aujourd'hui, ils se concentraient sur la pêche, car si Sansa était désormais implacable à la chasse, il n'en était pas moins de la pêche. Elle maîtrisait parfaitement la technique traditionnelle de pêche des Omatikayas et il était un peu près sûr qu'elle pouvait remercier Lun'oat pour cela. Il avait remarqué qu'ils passaient pas mal de temps ensemble, il les avait souvent surpris à s'entraîner. Il n'avait pas vraiment aimé cela, il était le professeur de Sansa, pas Lun'oat, c'était donc à lui de lui apprendre et à personne d'autre. Et, il était heureux de savoir qu'il connaissait une autre méthode de pêche que Lun'oat ou les autres Omatikayas étaient incapables de réaliser, une méthode qu'il était le seul à pouvoir apprendre à Sansa, une méthode qui se déroulait sous l'eau. Il ne savait pas vraiment comment il avait appris cette méthode, c'était naturel, quoique légèrement moins que la chasse ou le fait de voler sur le dos de son Ikran. Il tenait tout de même à l'apprendre à la jeune femme et il ne la concéderait pas prête à aller chercher son Ikran tant qu'elle n'aurait pas appris cette méthode. Malheureusement, il était difficile de le faire lorsqu'elle remontait à la surface pour respirer environ toutes les minutes, mais il ne perdait pas espoir.

Faith : The forestOù les histoires vivent. Découvrez maintenant