Dire que les semaines qui avaient suivi avaient été remplis de rires, joie et bonne humeur auraient été le plus gros mensonge que Pandora aurait connu. Sansa était littéralement la pariât du village, les regards noirs étaient tellement présents qu'elle avait fini par oublier qu'on pouvait la regarder autrement. Personne ne lui adressait jamais la parole, sans grande surprise et si on lui adressait, c'était seulement parce qu'il était nécessaire de le faire. Les parents éloignaient toujours les enfants d'elle lorsqu'elle passait près d'eux. Lorsqu'elle décidait de faire une pause dans le village, tout le monde quittait les alentours pour ne pas être associé à la traîtresse. Elle détestait désormais, devoir entrer dans cette stupide machine et se connecter à son corps d'avatar car elle savait littéralement être traitée comme la pestiférée des environs. Elle avait la boule au ventre dès qu'elle se réveillait face à la journée qui allait venir. Mais, elle ne pouvait pas en vouloir aux Omatikayas pour cette réaction. Leurs comportements étaient le châtiment qu'elle devait subir pour sa traîtrise, tout acte avait des conséquences, la haine était la sienne. Elle encaissait malgré le mal que ça lui faisait, se disant qu'elle méritait cela et espérant que cela puisse calmer le peuple, les pousser à voir qu'elle s'en voulait et qu'elle méritait une seconde chance.
Le training avec Neteyam n'était pas une partie de plaisir, il était redevenu froid et impassible. Pire encore, elle voyait la haine dans son regard, il était parfois presque cruel lorsqu'il répondait à l'une de ses questions ou qu'il expliquait quelque chose, son ton était toujours rempli d'amertume. Les exercices avaient au moins triplés d'intensité et de difficultés, il faisait presque exprès de lui faire faire des choses qu'elle aurait des difficultés à accomplir comme pour la punir de ce qu'elle avait fait ou lui prouver que sa place n'était pas parmi eux. Elle ne disait rien quant au training, elle encaissait, tentait de suivre la cadence, faisait de son mieux pour égaler et même dépasser ses attentes, quitte à en tomber d'épuisement à la fin de la journée, car lorsqu'elle y arrivait, elle pouvait voir une once de fierté et d'impression dans ses yeux et cela lui rendait espoir. Elle pouvait supporter que le village la haïsse mais pour une raison qu'elle ignorait, le fait que Neteyam le fasse lui procurait une douleur immense, le genre qui la faisait s'endormir en pleurant tous les soirs, tentant d'être le plus discrète possible pour ne pas réveiller Meredith qui dormait près d'elle. Elle avait énormément de mal à supporter de lui avoir fait du mal au point qu'il la haïsse mais comme pour le peuple, elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle n'en voulait qu'à elle-même. Eleyana se réjouissait de la situation. D'après ce qu'elle avait pu observer, Neteyam et elle n'étaient pas dans les meilleurs termes, Mo'at avait avoué à Sansa que le jeune homme en voulait à sa muntxa pour avoir annoncé à tout le monde qu'elle était une traîtresse. Elle avait été surprise par la nouvelle, une partie d'elle avait envie d'arracher les yeux de la petite peste qui servait à son professeur de future femme mais elle comprenait qu'elle ait voulu protéger son peuple et son futur mari. Elle aurait pensé que Neteyam aurait été heureux de ne pas avoir à porter un secret pareil, fier de voir que sa copine ferait tout pour son peuple. Elle ne voyait vraiment pas les raisons de sa colère et elle s'en voulait d'avoir été source de conflit entre les deux. Mais, elle savait que tout cela finirait par s'arranger entre eux, Neteyam était bon, il trouverait la force de pardonner à Eleyana. Et, Eleyana le savait, Sansa disait presque qu'elle en jouait parce qu'elle savait que quoi qu'elle fasse, Neteyam ne la détestait jamais plus que Sansa. Elle s'autorisait donc à être horrible avec Sansa, à la descendre plus bas que terre, à lui affirmer qu'elle ne serait jamais l'une des leurs et que jamais personne ne lui pardonnerait. Elle savait que personne ne viendrait jamais défendre Sansa après ce qu'elle avait fait et elle appréciait cette position de force qu'elle avait. Et, la jeune étrangère préférait l'ignorer, elle était d'ailleurs douée pour cela, les filles comme elle sur Terre, ne manquait pas, Sansa avait l'habitude.
Mo'at ne cessait de dire que les choses finiraient par s'améliorer, que le peuple lui pardonnerait, que Neteyam était un bon garçon au grand cœur et qu'il finirait par comprendre et lui offrir son pardon comme tous les autres. Sansa était assez pessimiste quant à cela mais elle ne remettait pas en question la parole de la Tsahik, qui connaissait bien mieux son peuple et son petit-fils que la jeune infiltrée. Norman était également de cet avis. Il ne cessait de répéter que les Omatikayas étaient sages et avaient un grand cœur et qu'ils finiraient par digérer. Il était plus gentil avec elle ces derniers temps, le reste de leurs collègues aussi. Ils acceptaient désormais de lui adresser la parole en dehors du temps de travail pour avoir des conversations courtoises et il la tolérait à leurs côtés au réfectoire, la laissait manger la nourriture qu'ils avaient préparée, ne la forçant plus à se débrouiller toute seule pour cuisiner et à manger à l'écart. Ce n'était pas la paix proéminente mais Sansa aimait leurs efforts, même si elle soupçonnait que Norman leur forçait un peu la main pour qu'ils agissent ainsi. Le fait que ses collègues tentent de passer au-dessus de sa trahison, amenait un certain équilibre, la balance s'était seulement retournée.
À sa grande surprise, Lun'oat se montrait supportif et même gentil avec elle. Comme Mo'at, il ne cessait de lui répéter que les choses finiraient par s'arranger avec le peuple et que Neteyam ne jouerait pas les imbéciles toute sa vie. Il lui répétait toujours de voir le bon côté des choses, il disait que maintenant que le peuple savait, elle n'avait plus à porter le poids de son secret en se demandant quand il éclatait. Il disait que maintenant qu'elle avait touché le fond, elle ne pouvait que remonter à la surface. Norman et lui l'aidaient toujours à créer et à rendre ses rapports à la R.D.A, et même si c'était au fond plutôt logique qu'ils le fassent, elle était contente de pouvoir compter sur eux. Souvent il la félicitait pour ses progrès et il l'encourageait à faire de son mieux. Il l'aidait parfois même à s'entraîner quelques heures de plus pour qu'elle puisse répondre aux exigences de Neteyam plus facilement. Il avait même réussi à convaincre Ki'eila d'assurer les cours que Neteyam était incapable de lui enseigner tel que le chant et la danse. C'était un soulagement de voir l'indifférence sur le visage de la jeune femme et de l'entendre, Sansa savait que la future femme de Lun'oat la haïssait mais elle savait aussi qu'elle le cachait pour faire plaisir à son chef, mais peu importe la raison, ça faisait du bien de voir autres choses que de la haine dans les yeux d'un Omatikaya.
Lun'oat tentait de passer un peu de temps avec elle tous les jours après son training afin de tenter de la faire sourire, il avait parfois même réussi. Il avait toujours la même excuse lorsqu'elle lui demandait pourquoi il faisait tout ça, il disait que tout bon Olo'eyktan était là pour son peuple et qu'elle s'apprenait à faire partie du leur. Elle ne savait pas pourquoi il faisait tout ça, elle soupçonnait un mélange de pitié et d'hypocrisie mais cela faisait du bien de ne pas être complètement haï et de pouvoir passer du temps avec quelqu'un de sa tranche d'âge. Parfois Lun'oat lui rappelait les jumeaux. Ces deux-là lui manquaient énormément, tout comme le reste de sa famille. Elle leur écrivait autant qu'elle le pouvait et ils se faisaient toujours un devoir de lui répondre le plus vite possible, chacun écrivant une petite partie du mail qu'ils lui envoyaient. Mais, écrire n'était plus assez pour la jeune femme, leurs têtes lui manquaient et elle voulait pouvoir les voir et les entendre mais ils n'arrivaient jamais à trouver le bon moment pour un Visio. Sansa s'inquiétait énormément pour eux, elle savait que si la R.D.A découvrait qu'elle n'était pas de leur côté, sa famille serait la première cible qu'ils attaqueraient et elle en cauchemardait lorsqu'elle n'en faisait pas de longues insomnies. Elle ne se le pardonnerait jamais s'il leur arrivait quoi que ce soit à cause de ses mauvais choix. Eleyana avait raison, jamais Sansa n'aurait dû s'engager dans un truc pareil.
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Faith : The forest
FanficNeteyam x Original female character Date d'écriture : du 04.01.2023 au 16.01.2023. Les omaticakayas l'appelaient le miracle. Et, il l'était. Trois ans plus tôt, sous l'arbre des âmes, Neteyamur te Suli Tsyeyk'itan était apparu, n'ayant aucun souveni...