Chapitre n°20 : Friends and lovers

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Sansa se sentait atrocement mal pour Neteyam. Elle ne pouvait même pas imaginer la douleur et la frustration constante qu'il devait ressentir face à sa perte de mémoire. Elle savait qu'il se blâmait sûrement pour tout cela, qu'il devait sûrement penser qu'il était trop faible pour se souvenir, qu'il se torturait sans doute chaque jour à tenter de faire marcher son cerveau pour se rappeler la moindre petite chose sans que rien ne lui vienne jamais et qu'il se haïssait pour cela. Elle voulait prendre toute sa peine, lui dire que rien de cela n'était de sa faute et lui promettre qu'il finirait par se souvenir car elle savait au fond d'elle que c'était le cas. Elle voulait lui dire de ne pas faire, que tout finirait par s'arranger et qu'elle serait là pour l'épauler lorsque tout serait trop pour lui. Certaines choses devenaient plus claires pour la jeune femme, désormais, il prenait toujours toutes les responsabilités sur ses épaules et se tenait responsable des erreurs de ce à qui il tenait comme son frère Cyril et sa sœur Malia l'avaient toujours faits, en tant qu'ainé, il était toujours si doué auprès des enfants parce qu'il avait des petits frères et sœurs à qui il devait vraiment tenir. Il était constamment si seul parce que les autres avaient peur de trahir la volonté d'Eywa en passant trop de temps avec lui et parce qu'il préférait s'isoler pour tenter de se souvenir à nouveau. Se rendre compte de tout cela procurait une extrême mélancolie à Sansa et ça la rendait folle de savoir qu'elle était encore plus impuissante que Neteyam face à tout cela, parce qu'elle aurait vraiment voulu l'aider.

«-Pourquoi t'es aussi sympa avec moi ces derniers temps ? Demanda soudainement la jeune femme à Lun'oat, préférant ne pas penser à toute cette histoire avec Neteyam.

-Un Olo'eyktan est là pour son peuple et tu...

-Je m'apprête à faire partie du vôtre, je sais, s'exclama Sansa, qui avait bien trop entendu son excuse. Mais en vrai ?

-Tu vas sûrement rire de moi mais lorsqu'on est Olo'eyktan, on a pas vraiment d'amis, avoua Lun'oat. Le peuple me respecte et est toujours d'une grande gentillesse avec moi mais ils me voient seulement comme un Olo'eyktan et pas comme un garçon de vingt ans. Alors, ils me traitent seulement comme leur chef. Toi, non, même si tu me respectes en tant que chef, tu te fiches que je sois le Olo'eyktan. Tu me traites comme tu traites Neteyam ou Norman. Et t'as pas peur de me dire les choses ou de me tenir tête, tu ris avec moi comme si on se connaissait depuis toujours, tu te confis comme si j'étais un ami de longue date et tu me taquines comme les frères et sœurs le font. Je suis pas le Olo'eyktan pour toi, je suis seulement Lun'oat et ça fait du bien. Puis avoue que la traîtresse et le Olo'eyktan, ça fait un bon duo.

-Plutôt iconique, j'avoue, sourit la jeune femme après avoir lâché un petit rire. Donc si je comprends bien, tu as fini par apprécier la traîtresse que tu ne pouvais pas voir parce qu'elle te traitait normalement.

-Oui.

-Et du coup, techniquement on est devenu amis ?

-Techniquement, selon moi oui on l'est.

-Okay alors qu'est-ce qui se passe entre Ki'eila et toi ?

-Je comprends pas le rapport, admit le Olo'eyktan, clairement confus.

- T'as dit qu'on était amis maintenant alors j'ai le droit de te demander ça sans me prendre un 'oh, je parle pas de ça avec une traîtresse de démon !' dans la gueule. Et, je veux savoir ! Je veux dire, elle m'a sauté dessus à cause de ça alors j'estime avoir droit à une explication ! Lui expliqua la jeune femme d'une voix légèrement plus aiguë que d'habitude, enjouée à l'idée de savoir.

-Je veux qu'elle devienne ma muntxa, avoua le jeune homme après avoir ri de l'enjouement de la jeune femme.

-Non ? Vraiment ? Mais quelle nouvelle Lun ! J'aurais jamais deviné ! Annonça la jeune femme en prenant un faux air surpris très exagéré qui fit grandement sourire Lun. Qu'est-ce qui vous en empêche ? Demanda-t-elle ensuite d'un ton plus doux.

-Je veux juste être sûr que c'est aussi ce qu'elle veut. Et j'ai peur qu'elle me rejette, admit le jeune homme, Sansa put entendre la vulnérabilité dans sa voix. Ce fut légèrement amusant de voir un si grand guerrier être aussi affecté par une simple femme mais elle comprenait.

-Elle te rejettera pas, le rassura directement Sansa.

-Comment tu sais ?

-T'es aveugle ou quoi ? Elle m'a sauté dessus parce qu'elles nous avaient vus ensemble. Si ça c'est pas de la jalousie, je sais pas ce que c'est. Puis la manière dont elle te regarde. Quand nous les filles, on regarde un homme comme elle te regarde alors, vous avez tout gagné. Je pense qu'elle attend juste que tu fasses le premier pas vers elle. Qu'est-ce qui te retient ?

-C'est plus facile pour moi de mener toutes les batailles de cette guerre que d'aller lui parler. C'est effrayant.

-Oui, l'amour c'est effrayant et ça fait mal. Mais avec la bonne personne, ça rend tellement heureux. C'est merveilleux de savoir que sur Pandora, Eywa nous guide toujours vers notre âme-sœur et que le tsaheylu ne s'effectue qu'avec elle. La petite humaine que je suis envie ça parce que ça rend les choses moins compliquées. Vous vous aimez jusqu'à la fin. Alors c'est effrayant mais ça en vaut la peine. Mais ça n'arrivera jamais si tu ne vas pas vers elle.

-Les humains peuvent tomber amoureux plus d'une fois ?

-Oui mais l'amour humain est compliqué, je n'aurais jamais d'une vie pour te l'expliquer.

-T'es déjà tombé amoureuse ?

-Non. J'ai déjà eu une ou deux relations mais c'était rien de sérieux alors je crois que je me suis empêchée de tomber amoureuse.

-Tu peux pas empêcher l'amour d'arriver, si t'es pas tombée amoureuse c'est que c'étaient pas les bons pour toi.

-Ou peut-être que je suis trop cassée pour être capable d'aimer.

-Non, tout le monde est capable de tomber amoureux et toi, t'as un grand cœur, tu te soucies trop des gens pour être incapable de tomber amoureuse. Tu trouveras. Peut-être que tu l'as déjà trouvé mais comme tu as toujours aimé cette personne, tu te rends pas compte que tu l'aimes.

-Tu adorerais les livres d'amour humain toi, j'en suis certaine, l'informa la jeune femme, amusée de sa philosophie amoureuse.

-Si tu le dis. En attendant tu trouveras j'en suis sûr. »

Faith : The forestOù les histoires vivent. Découvrez maintenant