Chapitre n°23 : Pinkie promess

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Ils avaient volé quelque temps tous les quatre, s'arrêtant quelquefois pour donner un peu de repos à leur Ikran. Ils n'auraient jamais pensé s'amuser autant tous les quatre et pourtant ils avaient passé ces quelque temps dans une joie immense à rire et se charrier, en laissant cette sensation de liberté prendre le dessus sur eux. C'était inattendu, ils n'auraient jamais pensé s'entendre aussi bien et passer un aussi bon moment mais ils étaient heureux que ça soit le cas. Ils avaient eu l'impression d'être à la bonne place, entourés des bonnes personnes. Ils pourraient s'habituer à ce genre de moment, à passer du temps ensemble. Ils pourraient vraiment y prendre goût. Et, au fond d'eux, ils espéraient que cela se reproduise. Au bout d'un certain temps, alors qu'ils volaient tous ensemble vers l'océan, Lun'oat menant le vol et Ki'eila le suivant de près, Sansa avait décidé de prendre une autre direction dans le but de laisser le futur couple seul. Neteyam avait souri face à cette action et l'avait suivi reprenant direction de la forêt. Lun'oat avait vite remarqué leur changement de direction mais il n'avait pas cherché à les rejoindre. Il savait très bien ce que Sansa tentait de faire, elle tentait de le convaincre d'aller vers Ki'eila depuis des jours maintenant. Elle n'avait donc pas raté l'occasion qui s'était présentée à elle et bien qu'il était stressé à l'idée de passer du temps seul avec la jeune femme et de tout gâcher, lui non plus n'allait pas passer à côté de l'opportunité de rapprocher Sansa et Neteyam. Le fils de Toruk Makto et celle qui ne serait bientôt plus considérée comme une étrangère, avaient donc volé tous les deux dans la forêt, et après quelque temps, ils avaient fini par se poser sur l'arbre où tout avait commencé et laissant leurs Ikrans sur une branche plus grosse et plus haute, le Na'vi et l'avatar descendirent jusqu'à leur branche.

«-Là où tout a commencé, s'exclama Neteyam alors qu'ils s'asseyaient sur ce qu'ils désignaient aujourd'hui comme leur branche.

-Très solennel, fit remarquer la jeune femme avant qu'ils ne lâchent un petit rire. Et techniquement, tout a commencé quelques mètres en bas de cet arbre quand je t'ai rentré dedans pour pas me faire bouffer.

-Une première impression très impressionnante, la taquina le jeune homme et de nouveau, ils lâchèrent un petit rire. Je suis fier de toi tu sais ? De toi et du chemin que tu as fait, parce que y'avait du boulot ! continua-t-il, en ne cessant de la taquiner et elle prit un air faussement vexé.

-Tu me brises le cœur là ! Annonça la jeune femme avec un air dramatique exagéré. Mais, voit le bon côté des choses, au moins maintenant t'es débarrassé de moi.

-Quel soulagement ! Répondit Neteyam, prenant à son tour un ton exagéré, les faisant sourire tous les deux.

-Non mais plus sérieusement, lui dit Sansa avec un sourire plus doux. Tu pourras en profiter pour passer plus de temps avec ta copine et c'est super pour vous. Je suis sûre qu'Eleyana n'attend que ça.

-C'est pas ma copine. »

         Ce fut la seule chose que Neteyam trouva à répondre. Sansa garda le visage neutre mais elle aurait aimé qu'il ne lui dise pas une chose pareille. Elle ne voulait pas entendre une chose pareille. Cela lui donnerait un espoir qu'elle ne pouvait pas se permettre d'avoir. Elle n'a pas voulu tomber amoureuse de lui. C'était juste arrivé. Elle ne savait même pas comment c'était arrivé. Elle avait seulement regardé le garçon dans les yeux le jour où il s'était confié sur son passé et elle avait su. Elle l'avait vu. Sansa le voyait avant, tout comme elle voyait Lun'oat ou Ki'eila ou encore Mo'at et elle avait un grand respect pour ce qu'elle voyait en eux. Mais ce jour-là, elle l'avait vu tout entier car pour la première fois, il s'était montré tout entier à elle, ce qu'elle avait vu était la plus belle chose qu'elle puisse avoir la chance de voir et elle avait su. Elle avait réalisé que Lun'oat avait eu raison, elle n'était pas incapable d'aimer, elle était amoureuse depuis longtemps déjà mais elle n'avait pas été capable d'identifier ce sentiment avant. Le Olo'eyktan avait vu en elle avant qu'elle ne puisse voir en elle-même et c'était peut-être pour cela qu'il avait changé d'avis sur elle. Sansa avait essayé de réfléchir, de savoir quand est-ce que ses sentiments pour Neteyam avaient pu changer et elle s'était rendue compte qu'elle avait toujours ressenti cela, depuis qu'elle l'avait vu pour la première fois.  Elle ne pouvait pas l'aimer, elle le savait. C'était une humaine, il était promis à une autre et le temps de la jeune femme sur Pandora était compté. Sansa n'était pas Jake Sully, les choses ne termineraient pas aussi bien pour elle. Puis la jeune femme avait une famille qu'elle n'abandonnerait jamais pour un homme même si cet homme s'avérait être la meilleure chose qui lui soit arriver. Elle l'aimait et elle le voyait. Mais elle était résignée à ce que ça n'aille jamais plus loin.

«-Je ne peux pas dire que je n'aime pas Eleyana, c'est mon amie et elle était là ces trois dernières années et je lui en suis très reconnaissant mais... Je ne l'aime pas comme un couple est censé s'aimer et je crois pas pouvoir y arriver un jour, avoua le jeune homme. Il avait besoin de quelqu'un de confiance à qui parler de tout cela. Et une partie de lui voulait faire comprendre à Sansa qu'Eleyana n'était pas celle qu'il voulait. Mais Eleyana dit que c'est la volonté d'Eywa, que c'est ce que mon père voulait et je... Tu vas trouver ça fou mais j'ai l'impression que c'est la seule chose qui me relie à ma famille maintenant que je n'ai plus mes souvenirs et je veux les rendre fiers. Je veux pas les décevoir et je veux pas détruire le seul lien que j'ai avec eux. C'est stupide, hein ?

-Non, répondit simplement Sansa avec un doux sourire. Loin de là. Tu ferais tout pour ta famille, je comprends. Moi aussi. Peut-être que t'as seulement plus de temps. Eywa accorde toujours le tsaheylu aux personnes fait l'une pour l'autre peu importe les plans que les Na'vis ont prévus initialement pour ça. C'est toi qui me l'a appris. Donc si c'est la volonté d'Eywa, comme Eleyana le dit et bien ça arrivera, tu l'aimeras et tu seras heureux avec elle. Tu rendras ta famille fière, tu garderas ce lien. Même si je suis sûre qu'au fond, ton père se fiche de la personne avec qui tu t'accouples, tant que tu es heureux, parce que c'est ce que tous les parents veulent pour les enfants. Tu n'as pas à avoir peur Neteyam. Je suis sûre qu'Eywa te donnera sa bénédiction et que tes parents seront fiers quoi que tu choisis de faire.

-T'as sûrement raison, sourit Neteyam, rassuré, il ne savait pas comment cette fille faisait mais elle réussissait toujours à trouver les bons mots pour lui.

-J'ai toujours raison ! Rit la jeune femme. Mais juste une chose, lorsque tu seras marié, évite d'oublier tes amis, ça se fait pas !

-Je le ferais pas, promis !

-Tu jures du petit doigt ? Demanda la jeune femme et Neteyam lui lança un regard rempli d'incompréhension. C'est une manière de promettre, beaucoup d'humains le fond. Dans ma famille, on a notre manière de le faire, quand on le fait ça veut dire que c'est une promesse sûre et inbrisable qu'on fait. Je le fais qu'avec ma famille, donc si je te demande de le faire avec moi, c'est que t'es important pour moi donc t'as intérêt de pas me décevoir.

-Comment on fait pour jurer du petit doigt ? Demanda Neteyam, ces mots signifiant qu'il ne la décevrait pas. Il était flatté qu'elle lui fasse assez confiance pour partager avec lui cette importante pratique familiale.

-Alors c'est très simple, je vais te montrer avec mes mains pour que tu comprennes plus facilement, donc on prend le plus petit doigt de notre main. Bon, toi en tant que Na'vi tu l'as pas donc tu prendras ton annulaire. Mais, bref, on prend nos petits doigts et on les entremêle l'un à l'autre comme ça, expliqua Sansa en montrant le processus avec les deux mains, concentrée à expliquer une chose aussi simple alors qu'il la regardait en souriant. La plupart des humains s'arrêtent là mais dans ma famille, on porte nos pouces jusqu'à notre bouche pendant que nos doigts sont toujours entremêlés et on embrasse nos pouces, c'est un peu le moyen de sceller notre promesse. Mais chose importante, il faut toujours embrasser nos pouces en même temps, sinon ça compte pas.

-C'est beaucoup d'étapes pour une promesse, sourit Neteyam.

-Si c'est une véritable promesse, alors ça en vaut la peine, expliqua Sansa. Puis au final, c'est simple et très rapide, tu verras, annonça la jeune femme avant de tendre son doigt au jeune homme. Il sourit et entremêla son annulaire au petit doigt de la jeune femme et ils embrassèrent leur pouce dans une parfaite synchronisation, ne se lâchant pas du regard durant l'acte. Ils finirent par séparer leurs doigts et elle lui lança un grand sourire, essayant de ne pas penser aux battements accélérés de son cœur, suite à ce qu'il venait de se produire. Tu vois, c'était pas si dur !

-Okay, c'est vrai, admit le Na'vi. Donc qu'est-ce qui se passe si on brise la promesse ?

-On la brise pas, répondit Sansa. Je te l'ai dit, ses promesses sont inbrisables, tu la fais pas si tu sais que tu vas pas la tenir.

-D'accord mais si on finit par la briser même sans le vouloir ?

-Briser ces promesses c'est comme briser une confiance même pour la promesse la plus puérile alors je te conseille d'éviter.

-Et je le ferais pas, s'exclama le jeune homme, montrant de nouveau son annulaire pour prouver qu'il était sérieux, cela fit sourire la jeune femme.  Je te le jure. »

Faith : The forestOù les histoires vivent. Découvrez maintenant