Chapitre n°9 : Training

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Sansa était une bonne élève, cela coûtait presque à Neteyam de l'admettre mais c'était le cas. Elle était toujours très à l'écoute.  Elle était plus souvent plus douée sur les exercices théoriques ou sur l'apprentissage de la langue, des plantes et de la manière de traiter les animaux, qu'elle ne l'était sur la pratique avec la chasse, la pêche, le chevauchement d'un Pa'li ou le tir mais elle faisait tout pour s'améliorer et ça payait. Elle ne disait jamais non à un exercice, elle n'hésitait pas à demander à Neteyam qu'il lui répète les choses lorsqu'elle ne comprenait pas et elle demandait toujours des conseils pour s'améliorer. Elle n'avait pas peur d'échouer et de recommencer parfois même des dizaines de fois avant de réussir. Elle avait soif d'apprendre, elle disait que c'est ainsi qu'elle montrerait à Eywa le respect qu'elle lui portait ainsi que la foie qu'elle avait en elle. Cela faisait toujours sourire Neteyam lorsqu'elle disait cela. Il savait qu'Eywa l'avait d'ores et déjà acceptée et il savait qu'elle s'en doutait, elle aussi, mais elle ne prenait pas cela pour acquis. Il aimait ça chez elle.

         Et, ça le tuait de l'admettre mais il ne la détestait pas. Bon, il n'irait pas jusqu'à dire qu'ils étaient amis mais il voyait que c'était une bonne personne. Et, elle le faisait rire. Il ne se souvenait pas avoir ri autant avec quelqu'un depuis sa perte de mémoire. Il s'était rendu compte qu'il aimait passer du temps avec elle, parfois même en dehors de leur training. Elle lui apprenait parfois autant qu'il le faisait. Par exemple, cette langue bizarre qu'elle parlait parfois, il avait découvert que c'était ce que les démons appelaient du Français, une langue de la terre, parlé par un pays -qui d'après ce qu'il avait compris était un peu comme l'équivalent du territoire d'un clan- nommé la France. C'était d'où elle venait. Mo'at aimait dire que chaque situation était bénéfique à certains apprentissages et ceux des deux côtés. Neteyam avait décidé qu'elle avait raison et il avait demandé de lui en apprendre un peu plus sur cette langue. Il ne pensait pas aller jusqu'à l'apprentissage complet de cette langue mais il aimait l'idée qu'ils soient les deux seuls à pouvoir parler ce langage. Il voyait cela comme une sorte de langage secret qui leur permettrait de se parler près des oreilles indiscrètes sans se faire comprendre. Il trouvait cela plutôt cool.

         Durant ces quelques semaines d'entraînement, il avait pu remarquer deux choses, la première étant que Lun'oat était extrêmement méfiant envers Sansa, il la gardait à l'œil chaque jour et avait parfois des sortes de rendez-vous secret avec Mo'at, Norman et elle qui le poussait à penser qu'on lui cachait quelque chose. Il n'aimait pas cela mais il avait confiance en sa grand-mère et en Eywa, si elle avait été vue, si elle apprenait les coutumes de leur peuple c'était qu'elle en était digne, il continuerait donc à lui apprendre. La deuxième chose qu'il avait remarqué était qu'Eleyana n'aimait pas Sansa et que c'était réciproque. La seule différence était que Sansa n'essayait pas de lui cacher. Elle lui avait avoué qu'elle avait un mauvais sentiment qui l'entourait lorsqu'elle était près d'Eleyana mais que tout le monde n'était pas fait pour s'entendre et peut-être que leurs personnalités ne correspondaient simplement pas. Sansa n'essayait pas de lui faire changer d'avis sur ce qu'il pensait de son amie malgré ce qu'elle pensait d'elle et il appréciait cela. Il ne pouvait pas en dire autant d'Eleyana, elle trouvait toujours le moyen de lui faire comprendre qu'il valait mieux se méfier d'elle. Elle avait bien vu que leur Olo'eyktan était méfiant et elle en jouait. Eleyana était jalouse, il en était bien conscient, elle ne semblait pas vraiment aimer l'idée de les savoir seuls. Il ne pouvait pas lui en vouloir, il savait qu'elle ressentait plus que de l'amitié pour lui et qu'elle avait peur de le perdre.

         S'il était honnête, toute cette histoire lui retournait le cerveau parce qu'au grand combien il avait essayé, il n'arrivait pas à ressentir plus qu'une forte amitié à l'égard de la jeune femme. Il s'en voulait pour cela. Ils étaient censés s'accoupler. C'était, selon elle, la volonté d'Eywa et celle du père de Neteyam. Elle lui avait juré que c'est ce qu'il lui avait dit lorsqu'ils étaient plus jeunes. C'était bien la seule chose que Neteyam savait ou plutôt se souvenait de son père, qu'il voulait qu'il s'accouple avec elle. Il ne voulait pas profaner la volonté de son père, sa perte de mémoire lui donnait que cette volonté était la seule chose qui le reliait à sa famille et il ne pouvait pas perdre cela. Mais, il savait qu'il ne pourrait jamais aimer Eleyana comme elle le faisait, comme elle le voudrait. Et au fond de lui, il n'avait pas envie de faire d'elle sa munxta. Il était partagé entre sa volonté et celle de son père et il n'avait aucune idée de ce qu'il était censé faire. Il repoussait donc le moment fatidique encore et encore et il s'en voulait car il voyait que ça faisait du mal à Eleyana mais que pouvait-il faire d'autre ?

         Préférant ne pas penser à tout cela, il décida d'aller rejoindre Sansa au village, aujourd'hui après plusieurs semaines d'entraînements intensifs dans le village, ils allaient enfin chasser dans la forêt, ou du moins essayer. Aucun d'eux ne s'attendaient à ce qu'elle réussisse à chasser quelque chose mais peut-être qu'elle le surprendrait et se surprendrait par la même occasion. Il savait qu'elle venait tout juste de finir son apprentissage sur les plantes avec Mo'at et il préférait ne pas perdre de temps. Il savait qu'elle appréhendait sa première chasse, elle n'était pas réellement retournée dans la forêt depuis qu'il l'avait trouvé, du moins jamais sans une horde d'avatar et de Na'vis autour d'elle et il savait qu'elle appréhendait. Il ne dirait pas qu'elle avait peur, il savait que ce n'était pas le cas. Et, si ça l'était, il savait qu'elle n'aurait aucune gêne à affronter sa peur. Elle n'était pas du genre à avoir froid aux yeux. Malgré tout, elle était du genre à voir le tableau complet, lorsqu'elle faisait face à une situation, elle n'en oubliait pas les dangers et les conséquences possibles. Elle préférait donc être prudente et trouver la meilleure alternative avant de s'aventurer dans quelque chose. Neteyam ne trouvait d'ailleurs pas que c'était une mauvaise chose. Mais, il savait aussi qu'elle n'avait pas l'impression d'être prête pour la forêt, ce qui était faux. S'il la faisait trop attendre, elle allait donc stresser et ils ne tireraient rien de bon de ce premier essai. Il valait mieux qu'il se dépêche.

         En arrivant au point de rendez-vous, il ne s'attendait vraiment pas à ce qui lui était tombé sous les yeux. Il ne savait pas comment cela avait pu arriver mais pour une raison qu'il ignorait, elle semblait s'être prise dans une bagarre avec l'une des jeunes femmes du village. Et, évidemment, de toutes les jeunes femmes, il avait fallu que son adversaire soit Ki'eila. Qui était Ki'eila ? C'était très simple, elle était la muntxa de Lun'oat. Du moins, il l'espérait. Tout le monde savait ce qu'il ressentait pour elle et tout le monde s'attendait à ce qu'il la choisisse devant Eywa. Ki'eila était destinée à être la prochaine Tsahik et a régné sur le peuple au côté du Olo'eyktan. Tout le monde le savait. Sauf elle. Elle était pourtant très amoureuse de Lun'oat et il l'était aussi mais il n'osait pas lui avouer qu'il l'avait choisie, effrayé à l'idée qu'elle le repousse. Cela avait toujours amusé Neteyam de voir à quel point ce courageux guerrier, ce brave chef de clan était si effrayé d'aimer. Mais d'un autre côté, il pouvait comprendre ce qu'il ressentait. Il trouvait même cela admirable de vouloir être persuadé que Ki'eila veuille de lui avant de la choisir, de ne pas la forcer dans une chose aussi importante, même si au fond, tout le monde qu'elle n'apporterait aucune résistance. Neteyam se dépêcha, avec l'aide de quelques femmes du village, de séparer les filles. Lun'oat ne portait déjà pas vraiment dans son cœur, il lui arracherait les yeux s'il voyait ce qu'il était en train de se passer.

« C'est ça ! Emmène là loin de chez nous Neteyam ! Annonça Ki'eila qui avait le visage bien amoché alors qu'il avait pris Sansa par la taille dans le but de l'emmener le plus loin possible de la jeune femme. Elle n'a pas sa place ici ! »

Faith : The forestOù les histoires vivent. Découvrez maintenant