Faith : The forest

Chapitre n°5 : The Omatikayas

Sansa eu légèrement du mal à suivre la cadence de Neteyam alors qu'il se faufilait entre les arbres et les lianes alors qu'il l'emmenait à une destination précise. C'était facile pour lui, la forêt était sa maison, Sansa avaient presque l'impression qu'ils ne faisaient qu'un, mais elle n'avait eu que six malheureux mois d'entraînement et elle n'était pas sûre qu'ils aient réellement servi à quelque chose puisque au final, rien de ce qu'elle n'avait appris ne lui servait. C'était peut-être mieux ainsi, elle ne voulait pas se servir de leur pratique pour survivre. Elle n'était pas comme eux, elle ne voulait pas le devenir, elle s'en voulait déjà assez pour être tombée dans le panneau durant tant de temps. Quoi qu'il en soit, elle réussit tout de même à garder Neteyam en vue et après une petite demi-heure de marche, où elle crut plusieurs fois perdre la ville en marchant sur les lianes des montagnes d'alléluia, ils arrivèrent au village des Omatikayas, qui était, elle devait l'avouer, très bien caché. Elle comprenait pourquoi même les avatars de la R.D.A n'avaient jamais trouvé les lieux et elle était bien contente d'ailleurs, quel carnage auraient-ils fait s'ils avaient trouvé tsray.

         Alors que Neteyam passait dans le village à ses côtés, tous les habitants se trouvant dehors ne pouvaient s'empêcher de les dévisager alors, plusieurs Omatikayas sortirent même de leurs kelkus afin de pouvoir dévisager l'intruse. Neteyam les ignora et elle tenta de faire de même mais Sansa détestait cela. Elle avait toujours été sensible au regard des gens sur elle, son cruel manque de confiance en elle dû à un harcèlement intensif lors d'une bonne partie de son enfance et adolescence la poussait involontairement à vouloir l'acceptation constante de tout le monde et n'importe qui. Sentir les regards accusateurs, remplis de jugements et parfois de haine la faisait donc se sentir au plus mal, même si elle ne le montrait pas. Mais, peut-être qu'elle méritait cette haine, après tout, elle avait failli vendre ses pauvres gens pour une revanche stupide. Elle n'était pas sûre de pouvoir se pardonner un jour pour cela. Voyant le désarroi qu'elle essayait de cacher, Neteyam lui prit la main en signe de soutien et pour montrer aux autres qu'ils devraient plutôt faire attention à leur manière de regarder. Il se surprit lui-même par ce geste, il se demandait vraiment pourquoi il réagissait d'une telle manière. Mais, il se dit qu'elle était une alliée et qu'elle avait sûrement besoin de soutien, le temps de gagner la confiance des Omatikayas, comme Norm et son équipe l'avait fait. Alors qu'ils marchaient dans le village, Sansa entendit quelqu'un appeler Neteyam, c'était une magnifique jeune femme, qui semblait très excitée à l'idée de le voir. Neteyam lui fit comprendre d'un signe de main de ne pas venir car ce n'était certainement pas le moment mais d'abord confuse, la jeune femme lança le plus noir des regards lorsqu'elle la vit. Elle obéit tout de même au jeune homme et retourna d'où elle était venue.

«-Mo'at, appela Neteyam alors qu'ils approchaient du centre du village, ou se trouvaient les plus grandes kelkus. Près de la plus grande kelku, une vieille femme, portant un poncho sur elle, se retourna vers Neteyam, avant qu'un doux sourire ne s'accroche sur ses lèvres à la vue de son petit-fils. Sansa savait bien évidement qui était Mo'at, elle était la Tsahik des Omatikayas et la mère de la munxta de Jake Sully. Une femme incroyablement sage et intelligente, nuée de nombreuses vertus. Malgré la place importante du Olo'eyktan dans un clan, c'était en réalité, la Tsahik la véritable chef, c'était souvent elle qui prenait les plus importantes décisions ou qui les influençaient. Sansa fut légèrement soulagée de voir que Norman se tenait près d'elle, un air inquiet au visage.

-Sansa ! S'exclama Norman, le soulagement évident dans sa voix alors qu'il s'approchait d'elle, il la prit rapidement dans ses bras, ce qui surprit la jeune femme, qui lui rendit tout de même son étreinte. Eywa merci, tu es vivante.

-Tu peux remercier Neteyam pour ça, annonça Sansa alors qu'elle se séparait du quarantenaire. Il m'a sauvé la vie.

-Vraiment ? Demandèrent Mo'at et Norman d'une même voix.  

-C'était une coïncidence vraiment, s'exclama Net, gêné de l'attention qui était soudainement sur lui. Elle m'est rentrée dedans alors qu'elle essayait d'échapper à un tseneka. J'ai juste fait ce que je devais faire.

-Et tu l'as sauvé sans même savoir qui elle était ? Demanda Mo'at confuse. Neteyam acquiesça, ce qui rendit la vieillarde encore plus confuse. Ce n'était certainement pas le genre de Neteyam. Pourquoi ? Neteyam ne répondit pas directement et Mo'at connaissait assez bien son petit-fils pour savoir qu'il ne voulait pas parler de cela auprès d'oreilles indiscrètes. Grand-mère et petits-fils s'éloignèrent donc laissant Norman seul avec Sansa.

-J'arrive pas à croire que je t'ai perdu dès le premier jour, annonça Norman d'un ton reflétant son déni.

-Je t'avais dit qu'il me fallait de l'entraînement ! Lui fit remarquer la concernée. Qu'est-ce que tu fais ici ?

-En voyant que je te retrouvais pas, je suis venu ici, je me disais que l'un des Omatikayas t'avais peut-être trouvée. Il faut croire que j'avais raison.

-Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ?

-On va rester là pour la nuit, Niels est rentré, c'est dangereux de rester dans le noir. Et demain, on va commencer ton entraînement sur le terrain en m'assurant de pas te perdre cette fois.

-Les Omatikayas ne sont pas trop en colère pour ma venue prématurée ? Demanda curieusement la jeune femme.

-Ils savent que tu es avec nous, répondit simplement Norman. Puis tu aurais bien fini par les rencontrer, c'est pour ça que t'es là. Alors, tout va bien, t'en fais pas.

-Norman Spellman, appela Mo'at, Sansa et le concerné se retournèrent vers elle d'un ton surpris. J'aimerais m'entretenir avec la nouvelle fille du ciel si cela ne te dérange pas.

-Bien-sûr, aucun problème, répondit Norman alors que Sansa ravala sa salive, elle n'osait pas regarder Mo'at dans les yeux mais elle savait que la Tsahik la regardait, cela la rendait mal à l'aise, comme si son regard lui brûlait la peau.

-Seule précisa la Tsahik alors que Norman s'avançait vers elle aux côtés de Sansa. Norman fut surpris mais il acquiesça et arrêta de marcher. Sansa se retourna vers lui.

-Qu'est-ce que tu disais déjà ? »

         Norman ne répondit rien et Sansa se dirigea vers la chef spirituelle des Omatikayas, préférant ne pas la faire attendre pour des raisons évidentes, la dernière chose qu'elle voulait, était lui manquer de respect. Sur le chemin, elle croisa le regard de Neteyam et elle sut directement qu'il avait quelque chose à voir avec tout ça. S'il ne semblait pas aussi proche de la Tsahik et si elle n'était pas sûre qu'il était capable de la tuer avec un doigt seulement, elle lui aurait sauté dessus pour l'avoir embarqué dans ce qui semblait être de belles emmerdes. Alors qu'elle marchait derrière la vieillarde, elle remarqua qu'un homme les suivait. Elle l'avait remarqué tout à l'heure, il était resté silencieux près de Mo'at à la dévisager. Le regardant discrètement de plus près, elle le reconnut grâce aux fiches que Norman lui avait donné à apprendre dans la semaine. C'était Lun'oat, le nouveau Olo'eyktan, choisi par Jake Sully lui-même trois ans plus tôt lorsqu'il avait décidé de quitter les Omatikayas pour protéger sa famille. Sansa ne put s'empêcher de remarquer qu'il était jeune, il était impossible qu'il ait plus de deux ans de plus qu'elle. Et Sansa n'avait que dix-sept ans. Cela voulait dire qu'il n'avait qu'une vingtaine d'années et qu'il n'avait que dix-sept ans lorsque Toruk Makto l'avait choisi comme remplacement. Cet homme devait donc être un guerrier né et un très bon leader. Et Sansa devait faire très attention à son attitude avec lui. Ils rentrèrent dans la kelku de la Tsahik et Sansa resta à quelques mètres de l'entrée, ne sachant pas vraiment où se mettre, elle était intimidée par les deux personnes devant elle et préférait ne pas faire de bêtise.

«-Dis-moi, fille venant du ciel, pourquoi es-tu ici ? Demanda Mo'at en la regardant et Sansa dû avouer qu'elle fut légèrement prit de court par la question, bien qu'elle appréciait la politesse de la vieille femme. Qu'est-ce qui t'amène sur Pandora ? Pourquoi vouloir nous aider ?

-Est-ce que je peux être totalement honnête ? Demanda la jeune femme, légèrement appréhensive.

-C'est ce que j'attends de toi, fille venant du ciel.

-Sansa. Je m'appelle Sansa. Sansa Petit.

-S'ensapeti, répéta doucement Mo'at. Je t'écoute. »