Liés Sans Le Vouloir (BKDK)

Chapitre 4 : La soirée

Narrateur : Katsuki

Quand je suis parti dans le jardin, j'avais envie de tout exploser. Plus parce que je me suis engueulé avec Deku que pour la réelle raison de la dispute. J'ai été ridicule et je l'ai enfoncé devant tout le monde, devant ses amis sans penser à lui une seconde. Mais qu'est-ce qui m'a pris ? C'était de la faute de mon instinct d'alpha ? Est-ce que c'était réellement de la faute de mon instinct ?

Je suis en train de m'énerver sur tous les arbustes de ce jardin, les traitant de tous les noms. Mais d'un coup je m'effondre. Je tombe sur mes genoux et agrippe fortement mon tee-shirt en espérant capter un millilitre d'air pour respirer. Je suffoque. J'ai l'impression de mourir.

_DEKU !

Qu'est-ce qui lui arrive ? J'ai besoin de le voir ! Il ne va pas bien, je lui ai fait du mal ! Je veux le prendre dans mes bras. Sa tristesse m'accable, je crois que je pleure, mais c'est pas moi qui pleure, c'est lui. Faut que je le trouve. Mais il ne veut pas me voir. Et il a tellement raison.

Je suis mon instinct sans vraiment m'en rendre compte et arrive inconsciemment à la fenêtre de la salle de bain de Denki. Le volet est à moitié baissé, il y a un rideau qui couvre la fenêtre et il fait noir dans la pièce, mais je vois quand même Deku assis par terre. La brune qui doit être la fameuse meilleure amie est assise à côté de lui et le serre fort. Il y a aussi les trois autres bêtas avec qui il est arrivé qui l'enlacent comme s'ils étaient tombés sur lui. Je l'écoute pleurer et suffoquer toutes sa souffrance devant ses amis sans qu'il sache que je suis là. Et ça fait mal. Le voir si mal à cause de moi, de sa vie, de ses souffrances dont je ne me suis jamais occupé, ça fait mal. Et pourtant ça me soulage de l'entendre parce qu'au moins il se confie, il a des amis à qui parler. Il a des gens pour lui, parce que moi je n'ai jamais été assez là pour lui. Faut que j'admette ce qu'il est, je ne me suis jamais rendu compte de la difficulté de sa vie. Je ne sais pas bien me comporter avec lui. Je ne voyais pas qu'il n'avait personne à qui parler. J'aurais pu être cette personne. Je me sens si mal. Vraiment mal... Mal pour un homme. Ce n'est pas moi d'habitude ça.

Je me rends compte que je suis assis par terre dehors au pied d'une fenêtre à déprimer depuis je ne sais pas combien de temps. J'entends du mouvement de l'autre côté du mur. Je me précipite dans la maison et arrive rapidement à la porte de la salle de bain. Je vois les 4 amis sortir un par un et me regarder bizarrement. Je me précipite derrière eux avant que Deku n'ait le temps de sortir. Il me voit entrer et ne comprend rien à ce qu'il se passe. Je ferme la porte et me précipite sur lui. Je le prends dans mes bras, enroule tout son petit corps très fort pour qu'il sente que je suis là. Je le sens se crisper avant de tout lâcher et juste accepter ma présence qui l'encercle. Il expire tout l'air de ses poumons et pose son front sur ma clavicule. Je me sens m'envoler, je pèse moins lourd tout à coup.

_Je suis désolé.

_Je suis désolé aussi.

Et c'est tout. Et c'est suffisant. Parce que c'est sincère et c'est ce qui compte. Avec Deku on n'a jamais beaucoup parlé. Je le resserre un coup fortement avant de doucement relâcher son corps et m'écarter. Pourquoi on n'a jamais fait ça avant ? Ça fait du bien. Parce que c'est déplacé entre « colocataires imposés ». Mais il y a un moment, il faut qu'on arrête de se voiler la face. On partage plus que ça. Il est peut-être temps que je le considère comme mon ami. Je sens qu'il réfléchit lui aussi. Surement à la même chose.

_C'était un mal pour un bien Kacchan.

_Ouais.

Il a raison, ça lui a permis de se confier, d'avouer la vérité à ses amis et se lâcher. Et moi, une petite remise en question de temps en temps ça ne fait pas de mal à ma fierté.