Narrateur : Katsuki
_Un mort dans notre quartier n'a pas suffi. Alors que nous étions au plus mal dans notre deuil Kacchan et moi, nous nous sommes fait attaquer par un groupe de trois jeunes hommes anti-alphomégas. Moi j'étais enfermé chez moi, Katsuki était simplement parti sortir les poubelles, et il s'est fait attaquer en pleine rue, près de la rivière, rue de la gare, dans les alentours de 21h. Ce soir-là j'ai béni mon lien avec lui qui m'a permis de me rendre compte qu'il allait mal et qui m'a permis de le retrouver dans la ville. Je l'ai retrouvé échoué au sol, comme s'il était déjà mort, parce qu'un homme le tabassait à coups de pieds, un autre le poignardait et un troisième filmait le tout en riant... A votre avis, ça fait quoi de voir la personne la plus importante de votre vie mourir sous vos yeux ?
Deku a le don pour poser les silences aux meilleurs moments. Mais moi je sais, dans les frissonnements de sa voix, qu'il en a lui aussi besoin de ce silence pour ne pas défaillir. On a parlé de moi après l'agression mais pas de lui. Et à le voir comme ça, trembler secrètement derrière son pupitre au tribunal, je ne réalise que maintenant que ça lui a fait beaucoup de mal de me trouver ce soir-là.
_Cette image : son corps immobile sur l'asphalte, elle me hante. Il n'est pas mort, et c'est uniquement par miracle. Sinon j'aurais réellement été témoin de la mort de la personne avec qui je partage ma vie depuis 14 ans... si brutalement, sans que je ne puisse rien y faire. Ma vie se serait arrêtée là tout à coup, au milieu de la rue dans le froid. A chaque fois que j'y repense j'ai des sueurs froides. Et malheureusement il y a réellement des gens qui perdent leur alter-égo aussi brutalement tous les jours, peut-être même parmi vous. Cependant ce qu'il y a de terrible avec les crimes c'est que les personnes qui restent doivent continuer à vivre en sachant que cela aurait pu être évité, que cela n'aurait pas dû se produire, que ce n'était pas la destinée de cet humain assassiné bien souvent pour rien. Et chez les alphas et omégas, on vit avec ça toute notre vie, et avec la crainte de savoir quand est-ce que ça nous touchera nous. Parce qu'un bêta qui voit un meurtre à la télé trouve ça horrible mais pense toujours que ça ne peut pas le concerner. Quand on nait oméga et qu'on voit un cadavre à la télé, on s'imagine à sa place. C'est plus fort que nous. Parce que c'est vrai. Parce qu'on sait qu'une minute d'inattention, que la moindre personne qui nous découvre peut nous couter la vie.
Les alphas sont moins concernés par cette crainte, parce qu'ils ne sont pas la cible premier-choix des meurtriers anti-alphomégas, et surtout parce qu'ils sont prédisposés à la naissance à savoir se défendre. Pourtant cette angoisse que partage Deku, je la ressens exactement comme telle. Mais je me rends compte que ce n'est pas pour moi que j'ai peur en permanence. Avec lui j'avais beau oublier souvent que c'était un oméga, dès qu'il sortait je ne pensais qu'à ça. Je scrutais les alentours, je me méfiais de tout le monde, surtout des gens plus costauds que la moyenne qui pourraient être des alphas.
A la maison je le traitais comme n'importe qui, mais dès que d'autres gens entraient en jeux dans sa vie, je surprotégeais mon oméga sans même m'en rendre compte. Et ce stress permanent de le perdre m'a tellement rongé qu'il est surement l'une des raisons pour lesquelles je pensais que je ne supportais pas Deku.
Dire que je pensais que tout ça était dû au lien qui nous unissait et rien d'autre. Mais ça fait des semaines que le marquage n'existe plus et je ressens toujours ce besoin de me tenir à ses côtés, d'être toujours là pour le défendre et cette envie irrépressible de le soutenir. Je ne suis pas un oméga moi mais je comprends, parce que je crois bien que je ressentirais le besoin de protéger cet oméga à jamais.
_Katsuki s'est fait jeter dans la rivière après s'être pris quatre coups de poignard et s'être fait tabasser jusqu'à tomber dans l'inconscient. A côté moi si on veut, j'ai eu de la chance : je n'ai eu le droit qu'à un coup de poignard dans le ventre. Les pompiers nous ont amené à moitié en vie aux urgences dans les alentours de 22h30. Moi je me suis réveillé le lendemain matin perfusé et intubé dans un lit d'hôpital. Il a fallu que j'attende deux jours au chevet de Katsuki à côté de son corps meurtri et inconscient avant qu'il ne se réveille. Je suppose que je ne suis pas le seul, mais personnellement je n'aime pas les hôpitaux. Et je pense que beaucoup me comprendrons si je dis que ce qu'il y a de pire que de se retrouver soi-même à l'hôpital, c'est d'y retrouver une personne chère. C'était mon lié. Comprenez bien que depuis 14 ans je partageais avec lui tous ce qu'il ressentait, et cela comprend également la douleur. Et là il n'y avait plus rien que le bip du moniteur cardiaque. En 3 jours, j'ai cru le perdre 2 fois... Mais finalement ce n'est que quand il a enfin ouvert les yeux que je l'ai réellement perdu.
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Liés Sans Le Vouloir (BKDK)
Fanfiction_Nan mais tu te rends vraiment compte de rien ? _De quoi tu parles ? _Avec Izuku. _Ouais et ? _C'est évident qu'il y a pas que de l'amitié entre vous. J'veux dire... vous avez beau mettre une distance pas possible entre vous, vous vous attirer comme...