180 DEGREES • CHRISTIAN PULISIC

26. Christian

29/12/22

J'ai passé une nuit horrible, Max n'a pas arrêté de bouger et de gémir. Et je suis quasiment sûr qu'elle a pleuré aussi par moment. Elle garde un bras au-dessus de mon ventre depuis plus d'une heure. Elle est enfin calme. Je caresse son bras du bout des doigts en regardant le plafond de la chambre. Quand elle s'éveille enfin je m'étire un peu. Elle sourit contre ma peau avant de l'embrasser.

Maxine – Bonjour beau gosse...

Christian – Bonjour...

Maxine – Bien dormi ?

Christian – Pas du tout. Et toi non plus. On va aller parler à ta mère aujourd'hui.

Maxine – Pardon ?

Elle s'écarte rapidement de mon corps. Je tiens son poignet entre mes doigts pour l'empêcher de quitter le lit, il faut qu'on parle.

Christian – Tu dois lui parler Max, c'est ta mère.

Maxine – Non, c'est-c'est plus compliqué que ça. S'il te plaît.

Christian – Expliques moi en quoi c'est compliqué d'expliquer à ta mère que c'est ta vie et que tu fais ce que tu veux.

Maxine – Je lui ai dit hier, c'est bon, pas besoin que je retourne la voir.

Christian – Si ! Parce que tu ne peux pas être éternellement en colère contre elle. Tu dois arranger les choses avant qu'elle rentre en France. Tu-tu l'as promis à ton père.

Maxine – Arrêtes putain !

Elle se dégage de la prise que j'ai sur elle, et sort du lit. Elle marmonne des trucs en français en même temps qu'elle enfile un jogging puis elle quitte la chambre en claquant la porte. Je passe mes mains sur mon visage. Cette journée s'annonce compliquée.

Je rejoins Max dans la cuisine, elle me tend silencieusement une tasse de café, sans même me regarder.

Christian – Maxine.

Maxine – Ne fais pas ça.

Dit-elle en riant nerveusement. Elle déteste que je l'appelle Maxine. Elle apporte sa tasse à ses lèvres en me regardant enfin, elle me dévoile ses beaux yeux verts mais ne peut pas cacher le fait qu'elle soit triste.

Christian – Fais le pour moi...

Maxine – Je ne peux pas réparer 24 ans de relation en une seule discussion juste pour te faire plaisir !

Christian – Mais tu peux essayer. C'est ta mère !

Maxine – Je sais ce qu'elle est. Je vis avec ça depuis ma naissance. Tu-tu ne peux pas comprendre !

Christian – Alors expliques moi.

Maxine – Est-ce que tu peux juste accepter, qu'on ne soit pas tous des belles grandes familles unies ? Qu'on a pas tous la chance d'avoir une mère cool et ouverte d'esprit comme la tienne.

Christian – Elle t'aime Max, elle veut juste le meilleur pour toi.

Maxine – Et d'après elle, ce « meilleur » il se trouve de l'autre côté de la Manche, loin de toi je te rappelle. Tu veux que j'arrange les choses avec elle ? Très bien. Donne-moi une valise, que je récupère toutes les affaires que j'ai ici, je rentre avec elle en France.

Je parle à un mur. Ça ne sert à rien, elle ne veut pas comprendre où je veux en venir. Je quitte la cuisine avec ma tasse et vais m'installer dans le salon. Elle ne me suit pas, on boit chacun notre café dans une pièce séparée sans s'adresser un mot. Sûrement une fois qu'elle a fini son café, je l'entends monter à l'étage. Comme elle ne redescend pas tout de suite je monte la voir, est-ce qu'elle prépare vraiment sa valise ?