114. Christian

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25/03/2024

Oh la gueule de bois de malade.

Je gémis en émergeant doucement, la tête blottie contre la taille de Max, le bras par dessus son bassin. J'ai un mal de tête incroyable.

Christian – Salut...

Max est déjà réveillée, la télévision de notre chambre d'hôtel allumée, et je crois reconnaitre le cliquetis de ses ongles contre son écran de téléphone.

Maxine – Salut...

Dit-elle en glissant sa main le long de ma nuque.

Maxine – L'alcoolo du village.

Max rit alors que je grimace, les yeux toujours fermés, j'ai la sensation que ma tête va exploser si je les ouvre ne serait-ce qu'un petit peu.

Christian – Comment tu faisais pour boire autant et être en forme putain...

Maxine – Des années d'entraînement Captain...

Quand je repense à nos soirées au Cobs, j'avais l'impression que Max buvait chaque weekend trois fois plus que moi hier soir. Mais le lendemain matin c'était toujours comme si de rien n'était.

Maxine – Cela dit, heureusement que tu ne bois comme ça qu'une fois dans l'année... T'es insupportable quand t'as bu.

Ce n'est pas un reproche, enfin je crois pas, j'ai l'impression qu'elle a envie d'en rire. Mais je sens que je vais regretter de lui demander de m'expliquer. Je me souviens être sorti avec mes coéquipiers, je me souviens de la boîte de nuit, des seaux d'alcool et des chandelles magiques, il y avait de la musique aussi. Mais je ne me souviens pas être rentré.

Christian – J'ai tellement mal à la tête... Je n'arrive même pas à ouvrir les yeux.

Maxine – Ça c'est d'avoir trop pleurer, rien à voir avec l'alcool.

Une nouvelle fois, elle rit en disant cela. J'ai pleuré ? Oh putain... L'an dernier aussi cela dit j'ai pleuré en rentrant de soirée, pleuré d'amour, et en proposant à Max un mariage à Las Vegas.

Christian – Je t'ai encore une fois dit à quel point je t'aimais ?

Maxine – Ah non ! Cette année tu m'as largué.

Pardon ? Je redresse la tête et ouvre les yeux, trop rapidement pour que je n'ai pas la sensation qu'on me frappe le cerveau avec un marteau, mais il faut que je la regarde. J'ai fais ça ? Cela dit, ça semble la faire rire, Max affiche un grand sourire et continue de caresser ma nuque du bout des doigts.

Maxine – Au nom de la patrie. Apparemment Weston t'as mis en tête que tu allais accueillir un enfant qui ne serait pas pleinement américain...

Christian – Oh Max...

Je ne peux pas croire que j'ai dis ça, j'en suis tellement désolé, mais Max a envie de rire, ou de se moquer de moi. J'enfonce à nouveau ma tête contre sa peau et la serre contre moi. Quelle honte putain...

Maxine – Du coup tu m'as quitté. Bon cinq minutes. T'as fini par admettre que t'en avais pas envie et que tu m'aimais plus que tu n'avais jamais aimé personne. Et que pour rien au monde tu voudrais que je ne sois pas française, même si, toujours d'après tes dires, on se la raconte trop avec nos deux étoiles sur le maillot et que ma mère te fait peur.

Ça n'a ni queue ni tête. Mais je suppose qu'en « quittant » Max, j'ai un peu paniqué en essayant de la récupérer.

Max continue de me câliner et ça me permet de me détendre à nouveau contre elle. J'ai l'impression de la serrer extrêmement fort, comme pour m'excuser. Max est enceinte, subit le décalage horaire depuis une semaine, elle n'avait pas besoin que j'en rajoute une couche.

180 DEGREES • CHRISTIAN PULISICOù les histoires vivent. Découvrez maintenant