180 DEGREES • CHRISTIAN PULISIC

108. Maxine

25/02/2024

Le match contre l'Atalanta a commencé depuis trente secondes que Chris remonte depuis la ligne médiane, balle aux pieds, il traverse la moitié du terrain : seul. Il décale pour Théo qui centre en une touche, mais c'est intercepté par le défenseur adverse.

Jennifer – Regarde !

Elle tape ma cuisse quand Léao s'avance seul dans la surface, un contrôle de la cuisse et il frappe, direct dans la lucarne opposée. Milan mène déjà 1-0. Et ce but fera accessoirement du bien au portugais qui n'était pas en réussite en championnat.

Chris a sa tête de déterminé, celle qui me fait toujours un peu peur, sentiment déviant avec son look petite barbe et coupe de cheveux trop sexy qui le rendent irrésistible. Je crois que je veux qu'il soit coiffé comme ça au mariage, mais avec une barbe un peu plus longue, les petites boucles sur le dessus de sa tête. Ce mec est trop beau, et c'est ce mec qui m'attend pour le restant de mes jours. Génial. 

Jennifer – On se fait chier non ?

Elle me chuchote cela à la demi-heure de jeu. Elle peut-être, bon moi aussi si on parle du match, mais tout ce que je regarde c'est Chris. J'essaye d'imaginer à quoi pourrait ressembler le bébé... J'espère qu'il ressemblera à Chris. Avec son petit nez, ses taches de rousseurs, sa mâchoire bien dessinée. J'espère vraiment que le bébé sera le portrait craché de Chris, mais égoïstement par contre, j'espère qu'il aura les yeux verts comme moi. Qu'est-ce que ce serait canon, les petites boucles brunes de Chris avec des yeux verts.

Jennifer saisit doucement mon menton pour tourner ma tête un peu sur la gauche.

Jennifer – La balle est là... Ça tourne à l'obsession.

Ça tourne à l'obsession... J'aime bien la façon dont elle chuchote cela à la fois amusée et désespérée.

Maxine – J'adore cette coupe de cheveux, il est vraiment trop beau.

Jennifer – A combien t'en es ?

Maxine – 22 semaines aujourd'hui, il paraît que je suis à la moitié.

Jennifer – Tout s'explique.

Tout s'explique quoi ? Je fronce les sourcils en la questionnant du regard.

Jennifer – Ce n'est pas obsessionnel, c'est hormonal.

Je me pince les lèvres alors qu'elle semble s'amuser de sa conclusion. Hormonal oui, c'est sûrement le mot. « Hormonal » qui m'a valut ce matin une remarque de Chris qui depuis quelques jours « adore » le fait que je sois enceinte car j'ai sans cesse envie de lui.

Maxine – Ça t'es arrivée aussi ?

Je demande sans être sûre de vouloir connaître la réponse et elle hoche la tête en riant.

Jennifer – Pour les garçons oui, pour les filles non, rien que le fait qu'il respirait m'agaçait.

Pour les garçons oui... Comme une réponse à sa phrase je sens mon cœur s'emballer, est-ce que c'est cela que ça veut dire ? Est-ce que mon envie insatiable de faire l'amour avec Chris c'est à cause des hormones dû à un petit garçon ?

Et si c'était vraiment un petit garçon ? Chris serait comme un dingue. Je serais comme une dingue.

Il faut que je me sorte de cette idée de la tête, et ce qui se passe sur le terrain m'aide grandement. Un penalty est sifflé en faveur de l'Atalanta, pour une faute imaginaire d'Olivier. A la limite, il frôle les côtes du joueurs avec qui il était au duel, mais certainement pas la tête. Pourquoi l'adversaire se roule sur la pelouse en se tenant le visage comme si on venait de lui arracher un œil ?