Vénéneuse - NEKFEU

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LOUKA CASTEL

J'étais sur le canapé de chez mon cousin avec Hakim. On jouait au Uno et j'adorais les entendre se plaindre de perdre. C'était la quatrième partie que je gagnais, ils étaient vraiment trop nuls face à moi. J'espérais juste que je serai loin quand Deen se rendra compte qu'il y avait des cartes entre les coussins du canapé et sous le canapé. En même temps pour ma défense, c'est lui qui m'avait apprit à tricher quand on était petits donc il pouvait seulement s'en prendre à lui.

Je jouais ensuite avec mes bagues en les écoutant parler des avancées de l'album de Nek. Ca me faisait un peu de peine de le voir tourner en rond comme ça. Il se mettait une pression de dingue qui l'empêchait de véritablement avancer. J'étais aussi inquiète de le voir passer des nuits au studio et carburer au café pour au final revenir avec un son dont il était même pas content. 

Je le comprenais lui et ses peurs, on en parlait des fois. On avait tous les deux du mal à avouer nos sentiments et formuler à voix haute ce qui nous faisait peur. Mais on avait réussit à trouver un terrain d'entente. Je dois avouer que ça faisait parfois du bien d'avoir quelqu'un à qui se confier. J'appelais souvent Alana et Soanne mais elles étaient loin. Alors parfois, j'envoyais un message tard le soir à Ken et on se retrouvait à discuter sur les bords de Seine. C'était mes moments préférés. 

- On va aller dans le Sud le mois prochain pour plusieurs show. Tu voudras nous accompagner Louks ?

J'ai secoué la tête en me tournant vers mon cousin.

- Les sélections pour les championnats sont le premier mars. Il me reste plus beaucoup de temps donc je m'entraine à fond.

- C'est vrai qu'on te voit plus trop ces temps ci. Te mets pas trop la pression quand même. T'épuiser ça servira à rien.

J'ai adressé un grand sourire à Hakim. Lui et mon cousin avait toujours été mes protecteurs depuis que j'étais à Paris. Ils m'avaient sorti d'un bon nombre de galère et je leur en étais reconnaissante. J'aurais aimé leur parler de mes inquiétudes qui m'empêchaient parfois de fermer l'œil la nuit. Cette peur de l'échec qui se logeait dans mon ventre et appuyait sur ma poitrine me donnant l'impression d'étouffer. Mais je ne voulais pas les inquiéter. Je voyais déjà qu'ils étaient concernés par Ken. Et j'étais une grande fille, j'allais pas pleurer à chaque difficultés. Enfin, ça c'est ce que je me répétais parce que certains soirs dans le noir, c'était compliqué parfois d'y croire.

- Vous en faites pas, Alana et Soanne viennent passer le weekend à Paris. On va en profiter à fond.

Deen a poussé un soupir dramatique tandis que mon meilleur ami l'interrogeait du regard.

- Frères tu les verrais les trois ensemble. C'est pire que tout. Elles te cassent la tête. Des vraies nuisances sonores t'imagine même pas.

Je l'ai tapé. On critiquait pas mes super pétasses. Je me suis tournée vers Hakim.

- Il invente. Il est jaloux parce que petit il avait zéro ami donc on était obligé de l'accepter dans notre bande. Mais bon ça restait une pièce rapportée quoi.

Hakim a rigolé avant de taper dans ma main. Deen a continué, l'air aussi sérieux que s'il faisait un exposé en trois parties pour expliquer pourquoi on était une menace pour l'humanité :

- Tu rigoles mais quand tu vas les entendre crier à quatre heures du matin juste parce que machin a posté un truc dans sa story tu vas moins faire le malin. Elles sont exécrables.

J'ai pouffé.

- Exécrable depuis quand t'utilises des mots compliqués toi ?

- J'avoue tu joues à quoi monsieur Larousse ? a renchérit Hakim