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LOUKA CASTELLE

J'ai poussé un soupir en entendant mon réveil sonner. Ça faisait un moment que j'avais pas entendu le son de ma sonnerie. Les gars m'avaient fait prendre leur rythme de vie, consistant à dormir le matin et passer la nuit au studio et à cela s'ajoutait le jet lag du Japon. Scuze nous la star.

J'étais rentrée depuis une semaine car j'avais commencé mon nouveau travail. J'avais en effet obtenu un poste de chercheuse au CNRS, ce qui me rendait super heureuse. J'avais hâte de me sentir plus à l'aise avec mes collègues pour me sentir plus à ma place.

J'ai éteint mon alarme en me retenant de jeter mon natel contre mon mur. Ça servirait à rien après réflexion. J'ai souris devant le message de Ken me souhaitant une bonne journée. Le Screw était resté au Japon pour encore taffer et le reste des gars était rentré avec moi.

J'ai filé à la douche avant de me préparer pour aller au travail. Le métro sans Ken était un peu moins marrant. Mais ce matin j'étais de tellement mauvaise humeur que même sa présence n'aurait rien changé. Au moins, en août, Paris était vide et ça me changeait des rames bondées. 

Bien sur, j'avais oublié mon badge qui permettait d'ouvrir le laboratoire.
Super. J'allais définitivement me jeter dans la Seine avant la fin de cette journée. J'ai quand même tenté de tirer la porte pour voir si par hasard elle aurait pu rester ouverte.

- Ça marche mieux avec ça.

Je me suis retourné et j'ai souris en reconnaissant Aubin. C'était le collègue avec qui je m'entendais le mieux. On avait seulement quatre ans d'écart, ce qui facilitait la discussion. J'ai souris.

- Jte jure cette journée elle commence si mal.

Il m'a adressé un clin d'oeil en déverrouillant la porte.

- On va changer ça, t'en fais pas.

J'ai ricané en le suivant dans les escaliers jusqu'à notre bureau. Je me suis installée et j'ai commencé à travailler. L'équipe à laquelle j'avais été affecté devait effectuer un recensement de différentes espèces marines. C'était un travail minutieux et qui demandait pas mal de concentration. Même si c'était assez répétitif, le temps passait vite alors je m'en plaignais pas trop.

Il y avait juste une collègue que je n'aimais pas spécialement (Blandine si jamais tu entends quelque chose je parle pas de toi t'inquiètes) car elle passait son temps à se plaindre et critiquer les autres. A part ça, l'équipe était cool et semblait assez chill.

J'ai accompagné Aubin et Coline fumer dehors. Pour un mois d'août, il faisait sacrément moche quand même mais je me forçais à les accompagner pour sociabiliser. Mon cousin m'avait conseillé de faire ça sinon j'allais passer pour "une meuf moche, aigrie et sans amie". J'avais même pas essayé d'argumenter avec lui parce que j'étais bien une meuf aigrie et sans amie mais pas si moche que ça.

- Tu fumes pas ? m'a demandé Coline

J'ai secoué la tête. Aubin a donné une petite tape sur le poignet de la blonde.

- Arrêtes, tu parles à une grande athlète. Son hygiène de vie elle est meilleure que nos deux réunies.

Ah oui. La grande athlète. Aubin me connaissait par rapport à la gym car sa petite sœur en faisait en club. Je n'avais pas osé lui dire que c'était un peu un sujet tabou qui me faisait penser à mon ex décédé parce qu'en général ce genre de décla nique un peu l'ambiance.

Vénéneuse - NEKFEUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant