2o

1.2K 40 3
                                    

KEN SAMARAS

J'avais fais mon choix de partir en Grèce pour trouver l'inspiration. De toute façon j'avais plus rien à faire à Paname. Tout le monde m'avait abandonné. Doums était parti avec Adèle en vacances, la plupart des gars taffaient sur leur album et Louka était chez ses parents à Genève. Il ne restait que les vrais : les gars du S. Ils devaient venir à vingt heures pour se faire une dernière petite soirée avant mon départ.

Mais d'abord je devais faire ma valise. J'avais passé quasiment toute ma vie à vagabonder et pourtant j'étais toujours incapable de faire ma valise. C'était ça aussi le problème de prendre un aller simple, je savais pas combien de temps je partais et donc ce que je devais prendre. Et il était hors de question que mon grand père me file ses vêtements. J'ai finis par me décider pour jeter les premières choses que je trouvais dans mon armoire. Ça devrait suffire. Je suis ensuite allé regarder un épisode d'une série que Louka m'avait conseillé. Je comprenais pas comment une fille aussi intelligente et cultivée pouvait regarder des daubes. Je lui avais promis de faire un effort et d'au moins finir la saison une. J'aurais pas cru que ça allait demander un tel sacrifice.

J'étais en train de sentir mes neurones fondre quand la porte s'est ouverte sur mes gars. Ils ont cru c'était un moulin eux. Fram m'a jeté mon grec avant de me saluer.

- Fais gaffe !

Ce débile s'est contenté de ricaner. C'était une cause perdue de négocier avec lui. Son crâne il était aussi vide qu'un paquet de chips. 

2zer s'est laissé tomber sur le canapé. Obligé il allait le tacher avec sa vieille sauce samouraï.

- Tu mates quoi ?

Je lui ai pitché la série Netflix de la petite brune. J'ai eu deux secondes de répits avant qu'ils me chambrent. J'ai pu compter sur Mekra pour détourner l'attention. C'était d'ailleurs surprenant qu'il soit pas sur mes côtes pour une fois.

- Bon alors tu nous quittes encore demain ?

J'ai hoche de la tête en lâchant mon meilleur croc dans mon grec. C'était vraiment un régal.

- Ouais. Mais on se capte au Japon ensuite.

On a discuté un peu des sons que j'avais en tête et que je voulais enregistrer avec eux. Je me sentais toujours aussi perdu dans ma musique et seul mais ça me faisait plaisir de savoir que même après tant d'années, je pouvais compter sur eux. Je savais qu'ils ne me décevraient pas et c'est tout ce qui comptait. C'était d'ailleurs incompréhensible que je me sente seul. J'avais les meilleurs potes du monde, un immense public me ça ne me suffisait plus. C'était une autre solitude. Le genre que tu ressens même avec du monde autour de toi. Partir semblait un peu paradoxal car j'allais me retrouver encore plus seul, mais je me disais que ça pouvait m'aider à me recentrer. En mode quête spirituelle ou un délire dans le genre.

On s'est ensuite retrouvé à écouter Fram parler de son objectif muscu pour l'été. Déjà depuis quand il en faisait lui ? Je sentais qu'il y avait une petite go dans l'affaire. Faudrait que j'enquête. Fram m'a tendu son téléphone pour me montrer une photo insta d'un objectif à atteindre. Je me suis étouffé de rire. Le frérot il me montrait une photo de The Rock.

- Tu crois j'y arrive ?

- Mais jamais t'y arrive en deux mois. Tu rêves trop toi.

Vénéneuse - NEKFEUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant