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KEN SAMARAS

La soirée de hier avait été un fiasco. Après le départ de Louka, j'avais passé une demi heure à consoler Léna. Je ne comprenais pas pourquoi Louka s'était énervée à ce point. Elle m'avait tellement déçue. Deen et Hakim m'avait salement regardé, je leur avais expliqué la situation mais ils n'avaient pas l'air de me croire. Deen avait essayé d'appeler sa cousine mais elle n'avait pas répondu. Surement occupée à bouder dans son coin. Il avait décidé de rentrer chez lui, énervé contre moi malgré mes explications. Je ne lui en voulait pas : on parlait de sa miff mais quand même. 

Il était sept heures quarante sept et j'étais déjà réveillé. Dormir trois heures était devenu une sale habitude. J'ai finis par préférer me lever. J'ai remonté le drap sur la poitrine nue de ma copine pour pas qu'elle ait froid et je me suis habillé. 

Dans la cuisine je me suis fais chauffer un café et j'ai attrapé mon portable. J'avais quinze appels manqué de Hakim et quelques uns  du papy. J'ai repoussé mon téléphone. Flemme de les entendre me faire une leçon de morale. Ils étaient toujours à défendre leur petite comme si ça lui arrivait jamais d'être en tort à elle. J'ai siffloté en préparant un petit dej et un second café pour Léna. Elle adorait déjeuner au lit. J'ai abandonné mon téléphone en voyant que Hakim essayait encore de m'appeler. Aujourd'hui, je voulais déjeuner en paix. 

Léna a sourit en m'entendant. Je lui ai adressé un clin d'oeil en l'observant s'étirer tel un chat. 

- T'es un amour. 

Je me suis installé à ses côtés et j'ai laissé trainer mon doigt sur sa pommette. 

- Tu vas mieux ? 

Elle a hoché la tête, une ombre passant sur son visage. 

- Je suis désolé, je sais vraiment pas ce qui lui a prit. 

- Elle m'aime vraiment pas. C'est pour ça qu'au début j'avais du mal avec elle mais là elle m'a fait tellement peur.

Je l'ai serré dans mes bras. Je savais qu'il faudrait qu'on ait une discussion avec Louka mais pour le moment je voulais juste profiter d'être seul avec Léna. On a passé la matinée à discuter et parler de tout assez légèrement. Léna semblait avoir retrouvé sa joie et ça me rassurait qu'elle ne reste pas bloquée sur l'incident Louka. 

On regardait tranquillement un film quand des coups se sont fait entendre. Léna m'a demandé si j'allais ouvrir mais j'ai secoué la tête. Je lui avais promis qu'on passerait cette journée tout les deux, coupés du monde. Mais les coups ont continué de plus en plus fort et j'ai entendu la voix de Mekra. Je me suis finalement levé en soupirant. Le connaissant, il était capable de casser la porte si je finissais pas par ouvrir. 

A peine j'avais ouvert qu'il est rentré en me bousculant. 

- Bonjour, ça va ? j'ai demandé avec ironie

Son regard encore plus glacial que d'habitude m'a fait perdre mon air moqueur.

- Fais pas le malin Samaras. Elle est où ? 

J'ai croisé mes bras. 

- Louka ? J'en sais rien, surement à faire sa crise dans un coin et se faire désirer. 

- Je parle de ta copine. Elle est là ? 

J'ai désigné du menton ma chambre. 

- Tu lui dis de dégager qu'on puisse parler les deux.

Bon là c'était trop. Je le considère comme mon reuf mais là il abusait à me donner des ordres. J'allais argumenter mais Hakim m'a coupé en me fusillant du regard. 

- Louka est à l'hôpital à cause de vous deux donc je pense que tu lui dois bien ça. Je te laisse dix minutes. Je t'attends dans la cuisine. 

J'ai observé mon meilleur pote s'installer dans la cuisine. Mon cerveau essayait de comprendre. Louka à l'hôpital ? Un frisson m'a parcouru. Des remords. J'ai filé dans la chambre, perdu sur ce que je devais faire ou non. 

- Léna, je suis désolée mais je dois parler avec Hakim d'un truc urgent. 

J'ai vu qu'elle aurait voulu argumenter mais mon regard l'en a dissuadé. Elle s'est habillée et m'a dit de passer chez elle quand j'aurais finis. Je l'ai raccompagnée à la porte et j'ai filé voir Hakim. 

- Tu m'expliques ? C'est sérieux ? 

Il a rigolé amèrement. 

- Ouais, on est pas des menteurs comme Léna nous. 

J'ai laissé couler pour demander ce qu'elle avait. 

- Après que tu lui aies demandé de partir, elle s'est fait renverser par une voiture. Pas de chance, le mec avait bu et allait plus vite que la moyenne. Elle a une commotion et une fracture à la jambe. Je crois elle a un truc aux côtes aussi mais rien de grave.

J'ai accusé le coup. Je savais ce qu'il aurait voulu ajouter : "c'est de ta faute". 

- Elle est à quel hôpital ? Elle est réveillé ? 

Il a hoché de la tête et m'a donné son numéro de chambre. Il allait partir mais s'est retourné pour me dire :

- Deen y est en ce moment. Je te conseille d'y aller en fin d'aprem pour pas le croiser. 

J'ai hoché de la tête. Je m'en voulais tellement. D'autant plus que je venais de réaliser quelque chose : les sélections étaient la semaine prochaine. Elle allait les louper à cause de moi. Comment avec quelques mots j'avais pu briser le rêve d'une de mes meilleures amies ? Comment j'avais pu être aussi bête ? 

J'avais presque plus envie d'aller la voir tellement j'étais honteux. Je suis resté quelques minutes sur mon canapé, perdu dans un tourbillon de sentiment. J'avais peur. Peur de voir Louka, honte de ce que j'avais fais. Je voulais revenir en arrière. Sauf qu'on ne pouvait qu'avancer. Avancer en mieux. C'est cette réalisation qui m'a poussé à me lever prendre les clés de ma voiture et me rendre chez Léna. On devait avoir une discussion et je devais la quitter. ça me brisait le cœur parce que je pensais l'aimer. Sauf que ça ne résoudrait rien de rester avec elle. La quitter me semblait plus simple que continuer à l'aimer, le cœur pétrie de remords. La quitter me semblait plus simple qu'affronter le regard de mes khos et le silence de Louka. 

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Envie de casser des meubles
vu comment je galère avec
la publication des chapitres
mais on garde le smile ✌😙

Vénéneuse - NEKFEUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant